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vendredi 12 avril 2019

The Silence de John R. Leonetti (2019) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Croisant la route du décevant (et surcoté) A Quiet Place de John Krasinski et du plutôt réussi The Descent de Neil Marshall, la nouvelle production distribuée par Netflix The Silence est un authentique ratage et surtout, possède des propriétés d'endormissement dignes des somnifères les plus efficaces. Surtout, l’œuvre de John R. Leonetti que l'on connaît surtout pour sa grande capacité à nuire au cinéma d'épouvante et fantastique (Mortal Kombat, Destruction Finale ou I Wish – Faites un Vœu), est un condensé de choses et d'autres qu'il devient très pénible de revoir encore et encore sur grand écran ou plus simplement comme ici, à la télévision. The Silence propose donc un programme rabattu, sans surprise, et exploitant à son tour, comme pour John Krasinski l'année passée, un thème pourtant fort passionnant. Le cinéaste ne cherchant visiblement pas à se démarquer de l'auteur de A Quiet Place, The Silence parvient à reproduire le même principal défaut: à savoir l'utilisation d'une bande-son là où justement se profilait tout l'intérêt de produire et réaliser une oeuvre totalement silencieuse. Ce que semble banir John R. Leonetti, sans doute persuadé que la musique électronique du duo Tomadandy formé autour de Texan Andy Milburn et du Canadien Thomas Hajdu apportera au spectateur son lot de frissons.

Sauf que contrairement au silence tant attendu, la peur est un sentiment qui demeurera inédit, de la première à la dernière seconde. L'écho de Ce Mortel Ennui (''ce mortel ennui, qui me vient, quand je suis, avec toi...”) de Serge Gainsbourg semblant résonner entre les murs de cette demeure où se sont réfugiés les héros de cette histoire bancale parmi lesquels nous retrouvons en outre l'acteur Stanley Tucci que l'on a notamment pu découvrir chez nous dans la saga Hunger Games, entouré à l'occasion de cette petite production horrifique dont Netflix a donc l'exclusivité, de Kiernan Shipka, Miranda Otto, Kate Trotter, ou encore Billy MacLellan, ce dernier interprétant le rôle d'un révérend plus drôle que véritablement flippant...

... et dont le jeu si pittoresque provoquerait presque des crises d'énurésie consécutives à la grande bêtise de certaines situations (les créatures, sortes d'aliens ailées sont grotesques bien que parfaitement animées). Comme la découverte de cette étrange silhouette qui scrute le héros et sa fille sourde (un élément qui n'apporte absolument rien sinon, des scènes qui se prolongent au delà du raisonnable) après être apparu pour la première fois lorsque père et fille cherchent dans un magasin dévasté, de quoi manger et se soigner... The Silence flirte non seulement sur l'incompréhensible succès de A Quiet Place, mais aussi et surtout sur celui de Bird Box, lui-même sorti sur Netflix fin 2018. Autour de ces trois projets est donc né un nouveau concept de films d'horreur jouant sur les perceptions visuelles ou auditives dont l'intérêt montre malheureusement très rapidement ses limites. Et dire que certains risquent très bientôt de profiter du principe (comme d'autres se sont rués sur celui du Found-Footage, des infectés, etc...)... là réside sans doute la peur, la vraie. Celle d'un cinéma d'horreur du pauvre visant un public immature en matière d'épouvante et désirant se satisfaire d'angoisses superficielles... Inutile de préciser que la vision de The Silence ne s'impose absolument pas, et ce malgré la conviction de ses interprètes... Un raté !

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