Croisant la route du
décevant (et surcoté) A Quiet Place
de John Krasinski et du plutôt réussi The
Descent
de Neil Marshall, la nouvelle production distribuée par Netflix
The Silence est
un authentique ratage et surtout, possède des propriétés
d'endormissement dignes des somnifères les plus efficaces. Surtout,
l’œuvre de John R. Leonetti que l'on connaît surtout pour sa
grande capacité à nuire au cinéma d'épouvante et fantastique
(Mortal Kombat, Destruction Finale ou
I Wish – Faites un Vœu),
est un condensé de choses et d'autres qu'il devient très pénible
de revoir encore et encore sur grand écran ou plus simplement comme
ici, à la télévision. The Silence
propose donc un programme rabattu, sans surprise, et exploitant à
son tour, comme pour John Krasinski l'année passée, un thème
pourtant fort passionnant. Le cinéaste ne cherchant visiblement pas
à se démarquer de l'auteur de A
Quiet Place,
The Silence
parvient à reproduire le même principal défaut: à savoir
l'utilisation d'une bande-son là où justement se profilait tout
l'intérêt de produire et réaliser une oeuvre totalement
silencieuse. Ce que semble banir John R. Leonetti, sans doute
persuadé que la musique électronique du duo Tomadandy formé autour
de Texan Andy Milburn et du Canadien Thomas Hajdu apportera au
spectateur son lot de frissons.
Sauf
que contrairement au silence tant attendu, la peur est un sentiment
qui demeurera inédit, de la première à la dernière seconde.
L'écho de Ce
Mortel Ennui (''ce
mortel ennui, qui me vient, quand je suis, avec toi...”) de Serge
Gainsbourg semblant résonner entre les murs de cette demeure où se
sont réfugiés les héros de cette histoire bancale parmi lesquels
nous retrouvons en outre l'acteur Stanley Tucci que l'on a notamment
pu découvrir chez nous dans la saga Hunger
Games,
entouré à l'occasion de cette petite production horrifique dont
Netflix
a
donc l'exclusivité, de Kiernan Shipka, Miranda Otto, Kate Trotter,
ou encore Billy MacLellan, ce dernier interprétant le rôle d'un
révérend plus drôle que véritablement flippant...
...
et dont le jeu si pittoresque provoquerait presque des crises
d'énurésie consécutives à la grande bêtise de certaines
situations (les créatures, sortes d'aliens ailées sont grotesques bien que parfaitement animées). Comme la découverte de cette étrange silhouette qui
scrute le héros et sa fille sourde (un élément qui n'apporte
absolument rien sinon, des scènes qui se prolongent au delà du
raisonnable) après être apparu pour la première fois lorsque père
et fille cherchent dans un magasin dévasté, de quoi manger et se
soigner... The Silence
flirte
non seulement sur l'incompréhensible succès de A
Quiet Place,
mais aussi et surtout sur celui de Bird
Box,
lui-même sorti sur Netflix
fin
2018. Autour de ces trois projets est donc né un nouveau concept de
films d'horreur jouant sur les perceptions visuelles ou auditives
dont l'intérêt montre malheureusement très rapidement ses limites.
Et dire que certains risquent très bientôt de profiter du principe
(comme d'autres se sont rués sur celui du Found-Footage,
des
infectés,
etc...)... là réside sans doute la peur, la vraie. Celle d'un
cinéma d'horreur du pauvre visant un public immature en matière
d'épouvante et désirant se satisfaire d'angoisses superficielles...
Inutile de préciser que la vision de The
Silence
ne s'impose absolument pas, et ce malgré la conviction de ses
interprètes... Un raté !
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