C'est à une cérémonie
d'un genre un peu particulier à laquelle je m'apprête à assister.
Quelques mots pour exprimer mon engouement face à l'idée de
redécouvrir Blade Runner
de Ridley Scott quelque trois décennies après ma première
expérience. Autant dire que je suis fébrile car j'en avais conservé
jusqu'ici un souvenir mitigé que je n'ai jamais pu expliquer.
Maintenant que la maturité me colle à la peau depuis quelques
années, il est temps de me lancer à nouveau dans cette adaptation
du roman Les
androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
de l'écrivain américain spécialiste de la science-fiction, Philip
K. Dick. Voyage au pays des ''Réplicants'',
dans un Los Angeles étouffant, en 2019. Une visite guidée
orchestrée par l'un des plus grands cinéastes américains,
notamment interprétée par Harrison Ford, Rutger Hauer et Sean
Young, et mise en musique par le compositeur grec Vangelis.
Générique...
Nous
sommes en 2019, et si le Los Angeles décrit par Ridley Scott ne
ressemble pas tout à fait à celui que nous connaissons, il s'en
rapproche pourtant dangereusement. Le quartier de Chinatown de New
York semble à ce jour avoir traversé de part en part les États-Unis
et avoir étendu son territoire jusqu'à Los Angeles donc, théâtre
d'un récit bien moins complexe que dans mes souvenirs. Alors qu'un
certain nombre de versions du film ont vu le jour depuis la sortie de
la première en 1982, il s'agit ici du Director's
Cut
de Ridley Scott dans laquelle les voix off ont disparu, donnant au
long-métrage un caractère beaucoup plus sombre tandis que le récit
se clôt sur une fin beaucoup moins optimiste et laissant le champ
libre au spectateur qui peut à loisir supposer du destin qui s'offre
alors aux personnages de Rick Deckard (le Blade
Runner du
titre incarné par l'acteur Harrison Ford) et Rachel (Sean Young).
L'univers de Blade Runner
est noir, plongé dans une nuit perpétuelle et des pluies répétées
qui s'invitent parfois à l'intérieur même des habitations, donnant
ainsi un cachet visuel parfois similaire à l'un des autres grands
films de science-fiction de Ridley Scott, Alien,
le Huitième Passager
sorti trois ans auparavant...
Aussi
bien film de science-fiction, que d'amour et d'action, le troisième
long-métrage de Ridley Scott propose une relecture personnelle de
l'ouvrage de Philip K. Dick. Très sensiblement différent du
matériaux de base, l’œuvre de Ridley Scott est souvent
contemplative et parcourue de fulgurants visuels. A ce titre, les
effets-spéciaux demeurent même à ce jour, d'une très grande
qualité.. Dans un Los Angeles surpeuplé, enfumé, dans lequel les
symboles venus d'Asie sont très présents (vendeurs de rue
spécialisés dans la cuisine chinoise, panneaux publicitaires vidéos
gigantesques projetés sur la façade de certains immeubles, ballons
dirigeables, etc...), voitures volantes et autres effets-spéciaux
saisissants, Rick Deckard a pour mission d'éliminer quatre
''réplicants''
de modèle Nexus-6 fabriqués par l'entreprise
''Tyrell Corporation'' .
Des individus créés à partir de l'ADN humain dont la mort est
programmée après quatre années d'existence et qui ont commis une
série d'infractions. Leon, Pris, Zhora et leur chef Roy Batty
(incarné par l'inquiétant Rutger Hauer) sont relativement
dangereux. Mais alors que Rick Deckard est contraint de les retrouver
puis de les éliminer, Roy Batty et ses trois compagnons, eux, ne
désirent qu'une seule chose : que leur existence soit
prolongée. C'est ainsi qu'ils vont tenter de remonter jusqu'à leur
créateur, le fondateur même de la ''Tyrell
Corporation''. Mais alors que Leon et Zhora sont abattus, Roy Batty
et Pris se rendent chez Sebastian, un proche du docteur Eldon Tyrell
afin de s'infiltrer au sommet de la tour ''Tyrell''...
L'une
des questions que se pose le spectateur en découvrant l'univers
adapté par Ridley Scott sur grand écran est l'origine du héros
qu'un élément fondamental laisse supposer faire partie lui-même
des ''réplicants''.
Harrison Ford campe un flic dans une sorte de Néo-Western futuriste
dans lequel les combats atteignent leur point culminant lors d'un
final extraordinaire entre le héros et Roy Batty. Rutger Hauer y
offre l'une de ses plus fameuses interprétations tandis que Sean
Young et Daryl Hannah y déversent un flot de sensualité/sexualité
particulièrement troublant accentué par la partition musicale de
Vangelis. Pourtant, on peut se demander dans quelle mesure le film de
Ridley Scott n'usurpe pas son titre de chef-d’œuvre de la
science-fiction. Car en effet, du récit de Philip K. Dick, le
cinéaste a beau réaliser une œuvre visuellement stupéfiante et
bien interprétée, le scénario demeure cependant relativement
faible, du moins dans cette version datant de 1992 (il en
existe sept au total !!!). Un bon film de science-fiction, certes,
mais certainement pas le meilleur du lot...
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