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vendredi 12 avril 2019

Blade Runner de Ridley Scott (1982) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est à une cérémonie d'un genre un peu particulier à laquelle je m'apprête à assister. Quelques mots pour exprimer mon engouement face à l'idée de redécouvrir Blade Runner de Ridley Scott quelque trois décennies après ma première expérience. Autant dire que je suis fébrile car j'en avais conservé jusqu'ici un souvenir mitigé que je n'ai jamais pu expliquer. Maintenant que la maturité me colle à la peau depuis quelques années, il est temps de me lancer à nouveau dans cette adaptation du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de l'écrivain américain spécialiste de la science-fiction, Philip K. Dick. Voyage au pays des ''Réplicants'', dans un Los Angeles étouffant, en 2019. Une visite guidée orchestrée par l'un des plus grands cinéastes américains, notamment interprétée par Harrison Ford, Rutger Hauer et Sean Young, et mise en musique par le compositeur grec Vangelis. Générique...

Nous sommes en 2019, et si le Los Angeles décrit par Ridley Scott ne ressemble pas tout à fait à celui que nous connaissons, il s'en rapproche pourtant dangereusement. Le quartier de Chinatown de New York semble à ce jour avoir traversé de part en part les États-Unis et avoir étendu son territoire jusqu'à Los Angeles donc, théâtre d'un récit bien moins complexe que dans mes souvenirs. Alors qu'un certain nombre de versions du film ont vu le jour depuis la sortie de la première en 1982, il s'agit ici du Director's Cut de Ridley Scott dans laquelle les voix off ont disparu, donnant au long-métrage un caractère beaucoup plus sombre tandis que le récit se clôt sur une fin beaucoup moins optimiste et laissant le champ libre au spectateur qui peut à loisir supposer du destin qui s'offre alors aux personnages de Rick Deckard (le Blade Runner du titre incarné par l'acteur Harrison Ford) et Rachel (Sean Young). L'univers de Blade Runner est noir, plongé dans une nuit perpétuelle et des pluies répétées qui s'invitent parfois à l'intérieur même des habitations, donnant ainsi un cachet visuel parfois similaire à l'un des autres grands films de science-fiction de Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager sorti trois ans auparavant...

Aussi bien film de science-fiction, que d'amour et d'action, le troisième long-métrage de Ridley Scott propose une relecture personnelle de l'ouvrage de Philip K. Dick. Très sensiblement différent du matériaux de base, l’œuvre de Ridley Scott est souvent contemplative et parcourue de fulgurants visuels. A ce titre, les effets-spéciaux demeurent même à ce jour, d'une très grande qualité.. Dans un Los Angeles surpeuplé, enfumé, dans lequel les symboles venus d'Asie sont très présents (vendeurs de rue spécialisés dans la cuisine chinoise, panneaux publicitaires vidéos gigantesques projetés sur la façade de certains immeubles, ballons dirigeables, etc...), voitures volantes et autres effets-spéciaux saisissants, Rick Deckard a pour mission d'éliminer quatre ''réplicants'' de modèle Nexus-6 fabriqués par l'entreprise ''Tyrell Corporation'' . Des individus créés à partir de l'ADN humain dont la mort est programmée après quatre années d'existence et qui ont commis une série d'infractions. Leon, Pris, Zhora et leur chef Roy Batty (incarné par l'inquiétant Rutger Hauer) sont relativement dangereux. Mais alors que Rick Deckard est contraint de les retrouver puis de les éliminer, Roy Batty et ses trois compagnons, eux, ne désirent qu'une seule chose : que leur existence soit prolongée. C'est ainsi qu'ils vont tenter de remonter jusqu'à leur créateur, le fondateur même de la ''Tyrell Corporation''. Mais alors que Leon et Zhora sont abattus, Roy Batty et Pris se rendent chez Sebastian, un proche du docteur Eldon Tyrell afin de s'infiltrer au sommet de la tour ''Tyrell''...

L'une des questions que se pose le spectateur en découvrant l'univers adapté par Ridley Scott sur grand écran est l'origine du héros qu'un élément fondamental laisse supposer faire partie lui-même des ''réplicants''. Harrison Ford campe un flic dans une sorte de Néo-Western futuriste dans lequel les combats atteignent leur point culminant lors d'un final extraordinaire entre le héros et Roy Batty. Rutger Hauer y offre l'une de ses plus fameuses interprétations tandis que Sean Young et Daryl Hannah y déversent un flot de sensualité/sexualité particulièrement troublant accentué par la partition musicale de Vangelis. Pourtant, on peut se demander dans quelle mesure le film de Ridley Scott n'usurpe pas son titre de chef-d’œuvre de la science-fiction. Car en effet, du récit de Philip K. Dick, le cinéaste a beau réaliser une œuvre visuellement stupéfiante et bien interprétée, le scénario demeure cependant relativement faible, du moins dans cette version datant de 1992 (il en existe sept au total !!!). Un bon film de science-fiction, certes, mais certainement pas le meilleur du lot...

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