Nous sommes en 1976 et
les américains s'apprêtent à vivre un grand moment de sport
puisque quatre-vingt onze mille d'entre eux vont assister à la finale
du Super Bowl qui doit opposer cette année là les équipes de
Los Angeles et Baltimore dans l'enceinte du Los
Angeles Memorial
Coliseum. Un Tueur dans la Foule,
même s'il s'éloigne des canons du genres Catastroph,
en reprend les fondamentaux. D'ailleurs, ce qu'attendent très
certainement les spectateurs venus assister à cette histoire ancrée
dans la réalité du tueur fou venu armé d'un fusil massacrer des
dizaines de spectateurs, n'interviendra qu’après quatre-vingt dix
bonnes minutes durant lesquelles le cinéaste Larry Pearce aura pris
consciencieusement le temps de nous présenter ses différents
personnages. A commencer par le tueur lui-même dont le réalisateur
ne nous donne aucune indication physique et identitaire, se
contentant généralement de filmer ses chaussures et rien d'autre.
Nous ne connaîtrons ni ses intentions, ni les raisons pour
lesquelles il a décidé d'agir ainsi. Tout juste le spectateur
pourra-t-il supposer sa volonté de s'en prendre aux quelques grandes
personnalités venues assister au match (une partie de football
américain qui opposera d'ailleurs deux équipes différentes de
celles qui s'opposèrent en réalité ce 18 janvier 1976, les
Steelers
de Pittsburg aux Cowboys
de
Dallas, et dans un lieu lui aussi différent, le
Miami Orange Bowl).
Vient
ensuite la présentation des différents anonymes venus défendre
leur équipe. Parmi eux, l'acteur Beau Bridges, accompagné pour
l'occasion par Pamela Bellwood (surtout connue chez nous pour avoir
interprété le rôle de Claudia Blaisdel Carrington dans la série
télévisée Dynastie),
Mitchell Ryan dans le rôle du prêtre, Harry Northup dans celui d'un
membre du SWAT,
son chef, incarné à l'écran par John cassavetes, tandis que
l'épouse de ce dernier, Gena Rowlands interprète quant à elle, le
personnage de Janet, épouse d'un certain Stu Sandman campé par Jack
Klugman. Tout en haut de l'affiche mais finalement beaucoup plus
discret que certains autres à l'écran, l'acteur Charlton Heston
dans le rôle du Capitaine Peter Holly. Un Tueur
dans la Foule
suit donc tout d'abord l'évolution de ces différents personnages.
Des préparatifs du tueur jusqu'à l'arrivée de chacun des
spectateurs venus prendre place sur leur siège numéroté du Los
Angeles Memorial
Coliseum.
L'une
des grandes forces de ce film mêlant allégrement thriller et
catastrophe demeure sans doute possible dans le montage de Walter
Hannemann et Eve Newman qui se démènent pour que le scénario
d'Edward Hume et George LaFountaine conserve une certaine cohésion.
Difficile en effet de rendre crédibles les images de cette immense
enceinte où sont réunis des dizaines de milliers de spectateurs au
cœur de laquelle les interprètes doivent se fondre. Bien que la
tragédie tarde à venir (rappelons une fois encore qu'il faudra
patienter jusqu'aux deux tiers du long-métrage), l'une des
excellentes idées du cinéaste et des scénaristes est de révéler
très rapidement aux autorités en place la présence d'un dangereux
individu armé d'un fusil. C'est donc après cette révélation que
le film prend une tournure véritablement passionnante. Mise en place
d'une équipe d'intervention dirigée par le toujours excellent John
Cassavetes (dans le rôle du sergent Chris Button). Occupation de la
salle de vidéo-transmission par le Capitaine Peter Holly et Sam
McKeever (l'épatant Martin Balsam). Scènes du quotidien filmées en
plein cœur du stade... Walter Hannemann et Eve Newman parviennent à
se sortir d'un travail colossal en matière de montage pour un
résultat parfois bluffant de réalisme. Les amateurs de spectacle à
grande échelle en auront pour leur argent selon la formule
consacrée (la gestion de la foule est un modèle du genre)... D'une durée avoisinant les deux heures, Un
Tueur dans la Foule connaît
quelques longueurs mais n'est jamais ennuyeux. La qualité de la mise
en scène, du montage et de l'interprétation faisant de ce pur
produit des années soixante-dix, une brillante réussite...
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