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dimanche 14 avril 2019

Un tueur dans la Foule (Two-Minute Warning) de Larry Pearce (1976) - ★★★★★★★☆☆☆



Nous sommes en 1976 et les américains s'apprêtent à vivre un grand moment de sport puisque quatre-vingt onze mille d'entre eux vont assister à la finale du Super Bowl qui doit opposer cette année là les équipes de Los Angeles et Baltimore dans l'enceinte du Los Angeles Memorial Coliseum. Un Tueur dans la Foule, même s'il s'éloigne des canons du genres Catastroph, en reprend les fondamentaux. D'ailleurs, ce qu'attendent très certainement les spectateurs venus assister à cette histoire ancrée dans la réalité du tueur fou venu armé d'un fusil massacrer des dizaines de spectateurs, n'interviendra qu’après quatre-vingt dix bonnes minutes durant lesquelles le cinéaste Larry Pearce aura pris consciencieusement le temps de nous présenter ses différents personnages. A commencer par le tueur lui-même dont le réalisateur ne nous donne aucune indication physique et identitaire, se contentant généralement de filmer ses chaussures et rien d'autre. Nous ne connaîtrons ni ses intentions, ni les raisons pour lesquelles il a décidé d'agir ainsi. Tout juste le spectateur pourra-t-il supposer sa volonté de s'en prendre aux quelques grandes personnalités venues assister au match (une partie de football américain qui opposera d'ailleurs deux équipes différentes de celles qui s'opposèrent en réalité ce 18 janvier 1976, les Steelers de Pittsburg aux Cowboys de Dallas, et dans un lieu lui aussi différent, le Miami Orange Bowl).

Vient ensuite la présentation des différents anonymes venus défendre leur équipe. Parmi eux, l'acteur Beau Bridges, accompagné pour l'occasion par Pamela Bellwood (surtout connue chez nous pour avoir interprété le rôle de Claudia Blaisdel Carrington dans la série télévisée Dynastie), Mitchell Ryan dans le rôle du prêtre, Harry Northup dans celui d'un membre du SWAT, son chef, incarné à l'écran par John cassavetes, tandis que l'épouse de ce dernier, Gena Rowlands interprète quant à elle, le personnage de Janet, épouse d'un certain Stu Sandman campé par Jack Klugman. Tout en haut de l'affiche mais finalement beaucoup plus discret que certains autres à l'écran, l'acteur Charlton Heston dans le rôle du Capitaine Peter Holly. Un Tueur dans la Foule suit donc tout d'abord l'évolution de ces différents personnages. Des préparatifs du tueur jusqu'à l'arrivée de chacun des spectateurs venus prendre place sur leur siège numéroté du Los Angeles Memorial Coliseum.

L'une des grandes forces de ce film mêlant allégrement thriller et catastrophe demeure sans doute possible dans le montage de Walter Hannemann et Eve Newman qui se démènent pour que le scénario d'Edward Hume et George LaFountaine conserve une certaine cohésion. Difficile en effet de rendre crédibles les images de cette immense enceinte où sont réunis des dizaines de milliers de spectateurs au cœur de laquelle les interprètes doivent se fondre. Bien que la tragédie tarde à venir (rappelons une fois encore qu'il faudra patienter jusqu'aux deux tiers du long-métrage), l'une des excellentes idées du cinéaste et des scénaristes est de révéler très rapidement aux autorités en place la présence d'un dangereux individu armé d'un fusil. C'est donc après cette révélation que le film prend une tournure véritablement passionnante. Mise en place d'une équipe d'intervention dirigée par le toujours excellent John Cassavetes (dans le rôle du sergent Chris Button). Occupation de la salle de vidéo-transmission par le Capitaine Peter Holly et Sam McKeever (l'épatant Martin Balsam). Scènes du quotidien filmées en plein cœur du stade... Walter Hannemann et Eve Newman parviennent à se sortir d'un travail colossal en matière de montage pour un résultat parfois bluffant de réalisme. Les amateurs de spectacle à grande échelle en auront pour leur argent selon la formule consacrée (la gestion de la foule est un modèle du genre)... D'une durée avoisinant les deux heures, Un Tueur dans la Foule connaît quelques longueurs mais n'est jamais ennuyeux. La qualité de la mise en scène, du montage et de l'interprétation faisant de ce pur produit des années soixante-dix, une brillante réussite...

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