H.H.Holmes vs AA vs Wes
Craven... Existe-t-il un rapport entre Herman Webster Mudgett que
certains livres d'histoire considèrent comme le premier vrai tueur
en série des États-Unis, l'organisation d'entraide Alcooliques
Anonymes et l'un des plus talentueux réalisateur de films d'horreur
disparu il y a maintenant presque deux ans ? Oui... et non. Le
seul véritable lien, c'est peut-être le dernier long-métrage du
cinéaste américain Andrew C. Erin, Havenhurst sorti
l'année dernière. Une œuvre mélangeant les genres mais conservant
une prédisposition flagrante pour l'épouvante que les quelques
jump scare parsemés ça et là tentent vainement de rendre
effrayant (attrayant?).
Le pitch est on ne peut
plus clair. D'ailleurs, à ce propos, j'aimerais dire mon
mécontentement devant ces ouvertures qui expliquent à grand renfort
d'images chocs, ce pour quoi nous avons payé notre place de cinéma.
En proposant de nous montrer une jeune toxicomane reconvertie en
victime d'un assassin, l'intérêt général de la suite s'en trouve
fortement diminuée. Point de suspens (ou si peu), à part une
révélation fort amusante et une conclusion qui fera certainement
des heureux parmi ceux qui exècrent les happy-end.
Bienvenue dans l'un des
splendides appartement de la famille Mudget. Des logements qui,
malheureusement, ne sont pas à la portée de tout le monde. Mais
ici, rien n'est vrai qu'une question d'argent. La seule raison d'être
de ces appartements est d'y accueillir prostituées, toxicomanes, et
alcooliques en voie de rédemption. C'est la mère de famille Eleanor
(la flippante Fionnula Flanagan) qui reçoit la nouvelle résidente.
Jacqueline est alcoolique, et pour n'avoir pas bu depuis un certain
temps, elle a droit à sa propre clé, à son propre appartement.
Seule condition pour pouvoir accéder et demeurer entre les quatre
murs de l'un des nombreux et somptueux appartement de l'immeuble :
rester sobre.
Sinon, on le devine, la
sanction est immédiate. Et encore plus lourde qu'on aurait pu le
penser si Andrew C. Erin n'avait pas eu la mauvaise idée d'ouvrir
son film sur le sort accordé à Danielle, la sœur de Jacqueline.
Cette dernière n'est donc pas là par hasard mais va enquêter sur
la disparition de sa jeune sœur.
Voici donc à quoi
ressemble cette histoire un peu brouillonne mélangeant durant un
certain temps, slasher et histoire de fantôme. Sur certains aspects,
Havenhurst s'inspire
de l'un des cas de tueurs en série les plus sordides de l'histoire
américaine puisque on le découvrira plus tard, [CENSURE!!!]...
Comme
dit plus haut, le film tente de nous surprendre à coups de jump
scare
inefficaces puisque ce procédé est devenu avec le temps, totalement
éculé. Sur le principe de la demeure piégée (à la manière du
Sous-Sol de la Peur
de Wes Craven), le film compte un nombre invraisemblable de pièces
cachées. Un aspect sous-exploité que l'on aurait aimé voir
davantage développé. Havenhurst est
maladroitement mis en scène et souffre de trop nombreux scories pour
se démarquer du nombre sans cesse grandissant de thèmes abordant
sensiblement le même sujet. On accordera tout de même un prix
spécial à l'un des deux rejetons, un dégénéré sorti tout droit
de l'univers Mad Max et qui reproduit des actes de barbarie
relativement rares à l'écran mais qui montre une prépondérance
pour l'horreur autrement plus critiquable que les actes pour lesquels
sont punies les victimes ne se soumettant pas aux lois dictées par
Eleanor. Passable...
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