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lundi 15 avril 2019

Havenhurst de Andrew C. Erin (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆



H.H.Holmes vs AA vs Wes Craven... Existe-t-il un rapport entre Herman Webster Mudgett que certains livres d'histoire considèrent comme le premier vrai tueur en série des États-Unis, l'organisation d'entraide Alcooliques Anonymes et l'un des plus talentueux réalisateur de films d'horreur disparu il y a maintenant presque deux ans ? Oui... et non. Le seul véritable lien, c'est peut-être le dernier long-métrage du cinéaste américain Andrew C. Erin, Havenhurst sorti l'année dernière. Une œuvre mélangeant les genres mais conservant une prédisposition flagrante pour l'épouvante que les quelques jump scare parsemés ça et là tentent vainement de rendre effrayant (attrayant?).
Le pitch est on ne peut plus clair. D'ailleurs, à ce propos, j'aimerais dire mon mécontentement devant ces ouvertures qui expliquent à grand renfort d'images chocs, ce pour quoi nous avons payé notre place de cinéma. En proposant de nous montrer une jeune toxicomane reconvertie en victime d'un assassin, l'intérêt général de la suite s'en trouve fortement diminuée. Point de suspens (ou si peu), à part une révélation fort amusante et une conclusion qui fera certainement des heureux parmi ceux qui exècrent les happy-end.

Bienvenue dans l'un des splendides appartement de la famille Mudget. Des logements qui, malheureusement, ne sont pas à la portée de tout le monde. Mais ici, rien n'est vrai qu'une question d'argent. La seule raison d'être de ces appartements est d'y accueillir prostituées, toxicomanes, et alcooliques en voie de rédemption. C'est la mère de famille Eleanor (la flippante Fionnula Flanagan) qui reçoit la nouvelle résidente. Jacqueline est alcoolique, et pour n'avoir pas bu depuis un certain temps, elle a droit à sa propre clé, à son propre appartement. Seule condition pour pouvoir accéder et demeurer entre les quatre murs de l'un des nombreux et somptueux appartement de l'immeuble : rester sobre.
Sinon, on le devine, la sanction est immédiate. Et encore plus lourde qu'on aurait pu le penser si Andrew C. Erin n'avait pas eu la mauvaise idée d'ouvrir son film sur le sort accordé à Danielle, la sœur de Jacqueline. Cette dernière n'est donc pas là par hasard mais va enquêter sur la disparition de sa jeune sœur.

Voici donc à quoi ressemble cette histoire un peu brouillonne mélangeant durant un certain temps, slasher et histoire de fantôme. Sur certains aspects, Havenhurst s'inspire de l'un des cas de tueurs en série les plus sordides de l'histoire américaine puisque on le découvrira plus tard, [CENSURE!!!]...
Comme dit plus haut, le film tente de nous surprendre à coups de jump scare inefficaces puisque ce procédé est devenu avec le temps, totalement éculé. Sur le principe de la demeure piégée (à la manière du Sous-Sol de la Peur de Wes Craven), le film compte un nombre invraisemblable de pièces cachées. Un aspect sous-exploité que l'on aurait aimé voir davantage développé. Havenhurst est maladroitement mis en scène et souffre de trop nombreux scories pour se démarquer du nombre sans cesse grandissant de thèmes abordant sensiblement le même sujet. On accordera tout de même un prix spécial à l'un des deux rejetons, un dégénéré sorti tout droit de l'univers Mad Max et qui reproduit des actes de barbarie relativement rares à l'écran mais qui montre une prépondérance pour l'horreur autrement plus critiquable que les actes pour lesquels sont punies les victimes ne se soumettant pas aux lois dictées par Eleanor. Passable...

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