Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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dimanche 5 mai 2024

Comment tuer sa mère de David Diane et Morgan Spillemaecker (2017)) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Dans le plus pur style du Boulevard, le premier long-métrage de Morgan Spillemaecker et de David Diane est donc une comédie remplie de situations qui l'inscrivent dans le contexte de l'humour noir. Deux frères et une sœur vont ainsi durant un peu moins de quatre-vingt minutes, tenter d'assassiner leur mère incarnée à l'écran par l'humoriste et actrice française Chantal Ladesou. En France, elle est rendue célèbre grâce à sa participation à l'émission humoristique La Classe diffusée entre 1983 et 1994 sur FR3. À ses côtés l'on retrouve l'acteur et animateur radio Vincent Desagnat (fils de Jean-Pierre Desagnat et frère de François Desagnat) qui devient populaire aux côtés de Michael Youn sur le plateau de l'émission Morning Live sur M6 entre 2000 et 2003. Julien Arruti, lui, fait partie de la Bande à Fifi auprès de Philippe Lacheau et du reste du groupe et est notamment apparu dans Babysitting et sa suite en 2014 et 2015. Fille du batteur Philippe Draï qui collabora avec le chanteur Alain Bashung, Joséphine Draï est quant à elle majoritairement apparue dans des comédies parmi lesquelles Si j'étais un homme d'Audrey Dana en 2017, le pathétique Les Nouvelles Aventures de Cendrillon de Lionel Steketee la même année ou encore plus récemment, le nullissime BDE de et avec Michael Youn. Ajoutons au quatuor l'acteur franco-algérien Fatsah Bouyahmed, interprète lui aussi d'un grand nombre de comédies dont la plupart méritent de rester sous silence vues leurs piètres qualités (Les Kaïra de Franck Gastambide en 2012, Les Nouvelles Aventures d'Aladin de Arthur Benzaquen en 2015, Le Dernier Mercenaire de David ''Tâcheron'' Charhon en 2021 ou le tout aussi mauvais Le Médecin imaginaire d'Ahmed Hamidi la même année... Autant dire que ça part plutôt mal pour Comment tuer sa mère, comédie écrite par Morgan Spillemaecker et Amanda Sthers (scénariste de près de sept-cent épisodes de la série télévisée Caméra café). Dans un contexte où Nico Mauret (Vincent Desagnat) est financièrement aux abois tandis qu'il entretient son frère Ben (Julien Arruti), dessinateur raté de bandes-dessinées portées sur le sujets des gladiateurs et sa sœur Fanny (Joséphine Draï), lors d'un repas organisé chez le premier et auquel va participer leur mère (Chantal Ladesou), les trois enfants vont fomenter un plan afin de se débarrasser d'elle. Du moins, Nico puisque Fanny et Ben le rejoindront plus ou moins tardivement dans son projet d'assassinat !


Avec un tel sujet, forcément, nous pouvions nous attendre à une comédie noire, féroce, une tentative de matricide passant par toutes une séries de tentatives de meurtres avortées et pourtant, la faiblesse de l'écriture se distingue certes non seulement au niveau des dialogues mais certainement plus encore concernant la manière d'aborder l'acte en lui-même. Avec tout ce que recèle d'armes par destination une maison, qu'il s'agisse du simple couteau de cuisine ou de la paire de ciseaux, en passant par certains outils de bricolage ou pour ceux qui possèdent un jardin, une tronçonneuse, une hache ou une serpe, il y avait de quoi nous concocter un catalogue, sans doute non exhaustif, mais du moins beaucoup plus large que le seul emploi d'un ''cocktail'' empoisonné au dératisant ! À l'origine de Comment tuer sa mère l'on trouve la pièce de théâtre d'Amanda Sthers et Morgan Spillemaecker., Conseil de famille. Une origine qui se ressent très clairement à travers le long-métrage qui en très grande partie situe donc son action dans la propriété de Nico, lequel est très fier de présenter son nouvel espace détente entièrement construit de ses propres mains dont on sait qu'il aura plus tard son importance. L'autre importance est donc celle qui normalement contraint ce genre de production limitée dans ses choix environnementaux à contrebalancer la présence d'un décor unique par des dialogues savoureux. Ceux-là même qui manquent ici cruellement. Si le long-métrage de David Diane et Morgan Spillemaecker n'est pas fondamentalement déplaisant à regarder, on a vu BEAUCOUP mieux ailleurs. N'est pas Francis Veber, Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte ou Albert Dupontel qui veut. Les dialogues sont malheureusement assez pauvres et le spectateur ne devra compter que sur la gueule stupéfaite et enfarinée des uns et l'habituel timbre de Chantal Ladesou pour extraire du concept quelques scènes plutôt insolentes. Dans le genre, on se tournera donc davantage vers le cinéma de l'espagnol Alex De La Iglesia qui dans le genre reste l'un des maîtres-étalons...

 

samedi 4 mai 2024

Vermines de Sébastien Vanicek (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après des années d'humiliation subies par des cinéaste considérant avec insuffisamment de respect ces créatures velues, voici qu'en France le cinéaste Sébastien Vanicek a choisi de se les approprier pour son tout premier long-métrage et d'en faire les vedettes d'un film d'horreur plutôt sympathique. Après un court-métrage mettant en scène un boxeur et un autre consacré à une chienne condamnée à se battre dans des arènes, Vermines parvient à faire de ses petites bêtes plutôt agressives, les antagonistes d'un récit situant son action dans une cité de la banlieue parisienne. L’œuvre s'ouvre tout d'abord sur une séquence située dans un désert de l'Afrique du Nord où des chasseurs d'araignées vont prélever dans son milieu naturel une espèce particulièrement menaçante et venimeuse afin de la vendre à l'exportation. Retour dans l'hexagone où l'on fait ensuite la connaissance de Kaleb (Théo Christine), jeune maghrébin passionné de créatures exotiques qu'il collectionne dans sa chambre. Dans un drugstore tenu par un ami à lui, il découvre dans l'arrière-boutique des animaux d'importation vendus illégalement par le propriétaire des lieux. Notamment intéressé par une araignée, le jeune homme emporte avec lui la créature pour l'ajouter à sa collection... Voici donc comment en quelques instants un insecte particulièrement dangereux va passer de son continent d'origine jusque dans une cité française de la Seine-Saint-Denis du nom d'Arènes de Picasso, à Noisy-le-Grand. Le grand frisson promis par le sujet aura-t-il lieu ? La réponse est... oui. Car que l'on soit ami des arachnides dans leur globalité ou que l'on soit arachnophobes, l'un des principaux soucis de Sébastien Vanicek semble d'avoir cherché à être le plus concis possible au moment de mettre ses ''horribles'' créatures en scène. Ici, le contexte n'est pas propice à la gaudriole comme le sont un certain nombre de longs-métrages mettant en scène des araignées surdimensionnées (Arack Attack) ou cracheuses de lave (Lavantula).


Vermines victimise ses ''proies'', les cloîtrant dans un immeuble tandis que la police les empêche d'en sortir...


Préoccupé d'une part par la vie quotidienne des habitants de cette cité-dortoir où les jeunes imposent leur mode de vie (trafics en tous genres, consommation d'herbe, jeux vidéos, alcool, etc...) et sont en perpétuel affrontement, les ''Wesh'' et ''Frérot'' sont des modes de communication qui pourraient très vite agacer celles et ceux qui ne vivent pas dans le même univers. Pourtant, le virilisme qui caractérise ces jeunes de banlieue en opposition permanente avec l'autorité va être contrecarré par la présence infiniment plus menaçante de dizaines, voire de centaines d'araignées. Si l'on peut au départ adouber avec difficulté ce contexte qui voudrait considérer ces lieux de perdition comme des hectares de terre française abandonnée à la racaille, les flics et les pompiers y sont fort heureusement accueillis non plus avec des jets de pierre mais comme un soutient plus ou moins fragile aux exactions de ces sales bestioles qui décidément s'infiltrent partout et se reproduisent à vitesse grand V ! L'un des points forts et essentiels de Vermines est l'extrême précision avec laquelle le réalisateur et scénariste filme ses créatures. Impossible de demeurer neutre devant les assauts de ces araignées comme en témoigne par exemple la séquence se déroulant dans la salle de bain de Kaleb. Cachées dans l'obscurité, se calfeutrant dans des lieux inaccessibles, se reproduisant en toute impunité pour au final sauter au visage de celles et ceux qui s'approcheraient un peu trop d'elles, il n'est pas rare que l'on sursaute. Et même si de ce point de vue là certains spectateurs demeureront peut-être inertes, il sera sans doute plus difficile encore de ne pas avoir la chair de poule et de ressentir quelques frissons nous parcourir l'échine lors de séquences parfaitement filmées (les bêtes apparaissant alors derrière un rideau de douche, une grille d'aération, dans une boite à chaussure ou sur un mur). Vermines se dresse alors comme le pertinent glossaire d'une peur ancestrale pour laquelle on cherche encore à connaître les origines. Si tant et si bien que l'on en oublierait presque le contexte social dans lequel baigne le long-métrage. Bref, la France se dote ici d'un vrai bon film d'horreur et d'un metteur en scène et scénariste carrément prometteur...


Bon... Y'a quand même moyen d'ajouter un petit billet supplémentaire car le film n'est malheureusement pas exempt de défauts. Si l'on a droit d'intégrer le fait qu'une invasion d'arachnides est possible, il faudrait en revanche nous expliquer pour quelles raisons les dimensions des araignées changent en fonction du territoire qu'elles empiètent. Car si dans leur pays d'origine elles demeurent de dimensions tout à fait réalistes, elles finissent parfois par atteindre une taille invraisemblable chez nous. Par quels moyens ? Nous ne le saurons jamais. Sans doute à cause de la malbouffe qu'ingurgitent leurs victimes ou en raison des drogues qu'ils consomment, qui sait... Ensuite, on pourra reprocher la vision démagogue de Sébastien Vanicek faisant à tour le portrait peu flatteur d'une police violente, allant jusqu'à étrangler l'un des jeunes protagonistes comme lors d'un célèbre fait-divers ayant réellement eu lieu il y a quelques années. L'occasion n'était sans doute pas assez bonne pour que le réalisateur et son scénariste profitent du sujet pour réconcilier les jeunes des cités avec les autorités. Vermines manque en outre de finesse, surtout durant la seconde moitié du récit, bourrin au possible, l'angoisse disparaissant alors progressivement. Quant à l'issue du long-métrage, celle-ci se termine en eau de boudin sans qu'aucune explication ne nous soit apportée quant aux conditions qui ont mené l'Homme à vaincre de la Bête.

 

vendredi 3 mai 2024

Caltiki, le monstre immortel de Riccardo Freda et Mario Bava (1959) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Au démarrage du récit, une voix-off théorise sur la disparition du peuple Maya. Une hypothèse non définitive selon laquelle, après avoir notamment vécu durant des milliers d'années sur le site de Tikal, les mayas quittèrent leurs terres d'origine pour une raison qui demeure inconnue... A moins que la terrible (et imaginaire) déesse Caltiki les ai poussé a les abandonner d'eux-mêmes... ? De nos jours (c'est à dire à la toute fin des années cinquante du siècle dernier si l'on se réfère à l'année de production du long-métrage), une équipe de scientifiques s'est justement regroupée aux abord de l'un des temples de la cité, d'ailleurs plutôt bien reconstitué à l'image. L'un des archéologues de l'équipe revient seul d'une expédition qu'il a mené aux côtés de l'un de ses compagnons. Délirant, Nieto (Arturo Dominici) tente d'expliquer au reste du groupe qu'il est arrivé quelque chose de grave à Ulmer. Le docteur John Fielding (l'acteur canadien John Merivale), son épouse Ellen (l'italienne Didi Perego), Max Gunther (l'allemand Gérard Herter) et sa compagne Linda (la sicilienne Daniela Rocca) partent à leur tour là où s'étaient rendus les deux archéologues afin de retrouver Ulmer et savoir ce qui lui est arrivé. Sur place, il découvrent dans une vaste grotte, une représentation de la déesse Caltiki ainsi qu'un bassin dans lequel lui étaient offerts des hommes en sacrifice. L'un des membres de l'équipe est chargé de plonger dans le bassin afin d'y trouver l'hypothétique présence de leur compagnon disparu. Une fois au fond, l'homme y découvre des restes humains ainsi que de nombreux trésors dont il fait part de la présence à ses compagnons. Bien décidé à y retourner une seconde fois afin de prélever l'or et les bijoux qui reposent au fond du bassin, Bob (l'italien Daniele Vargas) plonge à nouveau. Mais une fois qu'il remonte à la surface, ses compagnons découvrent que son visage est entièrement défiguré comme s'il avait fondu. Pire : à sa suite apparaît à son tour à la surface une créature hideuse qui attrape le bras de Max Gunther. John Fielding lui vient alors en aide et donne un coup de hache à la créature. Emporté d'urgence à l’hôpital, la victime porte encore sur son bras un résidu de la créature... D'un point de vue historico-cinématographique, Caltiki, le monstre immortel est d'une importance que l'on pourrait juger de considérable puisque si le long-métrage est officiellement l’œuvre du célèbre réalisateur italien Riccardo Freda, il est également celui d'un autre illustre cinéaste transalpin qui sur ce projet, l'un de ses premiers en tant que réalisateur pourtant non crédité, a multiplié les casquettes. Tout d'abord embauché comme directeur de la photographie et créateur des effets-spéciaux, Riccardo Freda a offert à Mario Bava un véritable pont d'or en abandonnant le projet et en lui confiant le reste de la mise en scène.


Pourtant, le générique n'évoque que Riccardo Freda à la mise en scène à travers l'usage de son habituel pseudonyme anglo-saxon, Peter Hampton, Mario Bava étant relégué aux tâches pour lesquelles il fut à l'origine employé... Reste aux historiens du septième art de trancher sur la question mais vue l'implication de Mario Bava en terme de plans tournés sous sa direction ainsi que son apport essentiels dans les domaines de l'image et des effets-spéciaux, on peut considérer que Caltiki, le monstre immortel lui appartient en grande partie. Un film qui, si l'on est aussi pointilleux que bon observateur peut être il est vrai, dans d'infimes proportions, considéré comme l'initiateur d'un genre qui fera florès longtemps après et dont les origines officielles remontent à 1980 avec l'effroyable Cannibal Holocaust de cet autre italien qu'est Ruggero Deodato. En effet, la séquence ne dure qu'une poignée de minutes et pourtant, la découverte de la caméra d'Ulmer et son visionnage par ses compagnons à leur retour au camp fait furieusement penser au genre Found-Footage. Mais peut-être me suis-je un peu trop laissé emporté à cette idée... Se pose par contre la question des origines de la créature dont la forme ainsi que les modes d'attaque et d'évolution font étrangement penser à un tout petit classique de la science-fiction américaine sorti un peu moins d'un an auparavant aux États-Unis : Danger planétaire, également connu sous le titre original, The Blob. Difficile de quantifier le degré d'inspiration que généra ce dernier mais si l'on peut supposer que le long-métrage d'Irvin S. Yeaworth Jr. Et de Russell S. Doughten Jr. a pu connaître la même sortie tardive de The Blob en Italie qu'en France, nous supposerons alors que le scénario de Riccardo Freda et Filippo Sanjust n'est rien de plus, rien de moins que le fruit du hasard. Un organisme ici, monocellulaire capable de se propager par division et aux dimensions qui ne cesseront de croître. Revenons sur le travail de Mario Bava qui à l'occasion de ce film a créé un univers remarquablement crédible. Surtout lorsque l'intrigue se situe sur le site de Tikal. Maquettes, matte painting, éclairages et photographie font illusion. Caltiki, le monstre immortel est en outre doté de quelques plans sanguinolents qui pourraient presque permettre à ses auteurs de revendiquer le titre de ''Pères du Gore'' en lieu et place de celui qui est toujours considéré comme le créateur du genre, le réalisateur américain Herschell Gordon Lewis dont le mythique Blood Feast ne sera pourtant réalisé que quatre ans après l’œuvre de Riccardo Freda et Mario Bava... Notons que parmi les principaux interprètes, l'acteur allemand Gérard Herter campe un Max Gunther absolument détestable et dont le comportement préfigure le sort qui lui sera accordé sur le moyen terme. Après une première partie exotique remarquable, la suite perd un peu de son intérêt dès lors que le récit retourne sur des terres plus... occidentales. Le dépaysement disparaît, le charmes des décors également et l'intrigue se veut beaucoup plus académique. Une sympathique surprise malgré tout...

 

jeudi 2 mai 2024

Le surdoué de la promo (Zapped !) de Robert J. Rosenthal (1982) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Réalisé en 1982 par Robert J. Rosenthal dont il s'agira du second et dernier long-métrage quatre ans après Touche pas à mes tennis, Le surdoué de la promo (Zapped !) est un petit Teen-Movie qui n'aura certainement d'intérêt que pour les complétistes et pour celles et ceux qui ne se sont jamais remis de la disparition des années quatre-vingt malgré un réel revival présent depuis un certain nombre d'années. Malgré une mise en scène et un scénario relativement décevants, Le surdoué de la promo éveillera chez les plus vieux, d'anciens et très agréables souvenirs. Car si cette comédie fantastico-sexy n'est au fond pas très drôle, elle révèle surtout la présence d'interprètes qui, au siècle dernier, participèrent chacun à leur manière à l'élaboration d'une décennie artistique que certains des plus jeunes auraient tout à fait le droit de nous jalouser. Pour en revenir au synopsis, l'histoire met en scène deux élèves pas vraiment populaires d'un lycée où l'un est un brillant étudiant en sciences tandis que le second est chargé de photographier ses camarades pour ce que l'on nomme aux États-Unis, le ''Yearbook''. Amoureux de la jolie blonde de service, Jane Mitchell, Peyton Nichols (le photographe en question) se confronte régulièrement au petit ami de celle-ci qui se trouve être le meilleur joueur de l'équipe de Base-ball du lycée. Quant à lui, Barney Springboro passe la plupart de son temps dans la salle des sciences afin d'étudier diverses substances sur des souris de laboratoire lorsqu'il est victime d'un accident à l'issue duquel il se retrouve doté du pouvoir de télékinésie. En effet, le jeune adolescent est désormais capable de déplacer des objets par sa seule pensée. Muni de son nouveau pouvoir, son ami Barney et lui vont en profiter pour se livrer à quelques actes plus ou moins répréhensibles au sein de leur établissement. Le surdoué de la promo entre donc dans la même catégorie que ces quelques comédies fantastiques qui ont vu le jour dans les années quatre-vingt et dont le plus représentatif demeure sans doute Une créature de rêve (Weird Science) de John Hughes, génial réalisateur qui fut en outre l'auteur du cultissime Breakfast Club en 1985.


On ne va pas s'éterniser sur les qualités et les défauts du long-métrage de Robert J. Rosenthal qui de toute manière et dans l'ensemble se regarde mais ne fait certainement pas partie des plus mémorables Teen-Movies ayant vu le jour dans les années quatre-vingt... L'on retiendra avant toute chose son casting puisque dans le rôle du jeune surdoué des sciences nous retrouvons l'acteur Scott Baio qui entre 1977 et 1984 interpréta le rôle de Charles Ascola dans la série Les Jours heureux (Happy Days). De son côté, Willie Aames, qui dans le film en question interprète le meilleur ami du héros, fit partie du casting principal d'une série qui chez nous fut particulièrement populaire. L'acteur alors âgé de dix-sept ans lors de son démarrage interpréta donc en effet l'un des fils de la famille Bradfort, Tommy, dans cette autre série culte que fut Huit, ça suffit ! (Eight Is Enough). Un an avant d'interpréter le rôle de Jane Mitchell, l'actrice Heather Thomas commença à incarner durant six années le personnage iconique de Jody Banks dans la série L'homme qui tombe à pic (The Fall Guy) aux côtés de l'acteur Lee Majors avant de consacrer le plus gros de sa carrière au petit écran. Enfin, dans le rôle de l'entraîneur de base-ball, les amateurs de cinéma d'horreur découvriront l'acteur Scatman Crothers qui deux ans auparavant interpréta le rôle de Dick Hallorann dans le classique de l'épouvante signé de Stanley Kubrick, The Shining... Le surdoué de la promo est l'occasion pour nos deux jeunes héros de jouer avec la gravité (la séquence de la roulette au casino) ou avec les boutons des chemisiers que portent leurs camarades féminines qui se retrouvent souvent la poitrine à l'air. D'où le côté ''Sexy'' de la comédie. Le long-métrage se prête également au jeu de la parodie à diverses occasions. C'est ainsi qu'une séquence évoque L'exorciste de William Friedkin lors de laquelle Barney la dote d'une ''existence propre'', la faisant léviter et tourner la tête à trois-cent soixante degrés. Tout comme cette scène en quasi conclusion du récit lors de laquelle Robert J. Rosenthal s'amuse à singer la mythique scène finale de Carrie au bal du Diable de Brian De Palma. Des séquences en forme d'hommages qui malheureusement ne permettent pas à Le surdoué de la promo d'être autre chose qu'une petite comédie presque insignifiante...

 

mercredi 1 mai 2024

Humane de Caitlin Cronenberg (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 


Après David Cronenberg et son fils Brandon, c'est désormais à la fille du premier et à la sœur du second de se lancer dans le grand format avec son tout premier long-métrage intitulé Humane. Après s'être fait la main sur les courts-métrages The Ending (avec Jessica Ennis) en 2018 et The Death of David Cronenberg (avec son père) en 2021, voici que la jeune cameraman et photographe canadienne s'émancipe et nous propose un premier véritable film dont le sujet semble à son tour très proche des univers dédiés aux sciences nouvelles chères aux deux autres illustres membres de sa famille. Sujet ô combien d'actualité, un affaissement d'ordre écologique pousse les dirigeants de notre planète à prendre de radicales décisions afin de réduite la population à l'échelle mondiale. Sous ses allures de téléfilm visuellement classieux, Humane cache la critique féroce d'une société qui emprunte moins à un univers dit dystopique qu'au monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. Reposant sur un concept que d'autres avant Caitlin Cronenberg ont exploité à maintes reprises, Humane nous convie au sein d'une famille aisée dont le père invite ses enfants à un dîner afin de leur révéler la décision que sa compagne Dawn Kim et lui ont prise afin de les préserver d'une directive désormais imposée par les grands dirigeants de notre planète afin de pallier à une carence alimentaire mondiale. Écrit par Michael Sparaga, le long-métrage impose un rythme lent pour mieux laisser s'y glisser une effroyable ironie. Des effets néfastes découlant de la surconsommation mais plus sûrement d'un dérèglement climatique aux conséquences tragiques ne demeure à l'image que cette atmosphère cancérigène contraignant tout un chacun à se calfeutrer derrière des fenêtres et des pare-brises de véhicules ou sous des ombrelles sur lesquels sont soigneusement appliqués des films-plastique anti-ultraviolets... Pour le reste, l'action se situe exclusivement entre les murs de la luxueuse demeure du père, Charles York (Peter Gallagher) et de son épouse Dawn Kim (Uni Park), invitant Rachel (Emily Hampshire), Jared (Jay Baruchel), Noah (Sebastian Chacon), Ashley (Alanna Bale) et par extension Mia (Sirena Gulamgaus) à un repas à l'issue duquel le patriarche va faire une dramatique annonce : en effet, Dawn et lui ont accepté de participer à un programme d’euthanasie volontaire.


À l'issue du repas préparé par Dawn, un employé du DOCS (excellent Enrico Colantoni dans le rôle de Bob) se présente à la porte afin de mettre en place le protocole visant à euthanasier Charles et son épouse. Problème : Dawn s'est faite la malle. Et comme le veut l'engagement signé par les deux époux, en l'absence de l'un d'eux, l'un des enfants York va devoir accepter de prendre sa place... Et autant dire qu'au sein de cette famille terriblement dysfonctionnelle où en dehors du père chacun ne semble préoccupé que par sa propre existence, chacun, parmi Rachel, Jared, Noah et Ashley va tout faire pour éviter d'être celui ou celle qui prendra la place de la belle-mère ! Humane révèle en outre le contrôle total qui est exercé sur tous les membres de la famille dont la vie est systématiquement scrutée à la loupe avant d'être retranscrite sur des documents, révélant indirectement les travers de chacun. Un moyen scénaristiquement astucieux pouvant motiver ou non le sacrifice de l'un ou de l'autre de ses membres. Dans l'esprit d'un Festen de fin du monde, Caitlin Cronenberg parvient à s'extraire de l'esprit propre aux œuvres signées par son père et son frère pour se rapprocher de ces longs-métrages souvent humoristiques se terminant en guerre intestines entre membres d'une même fratrie ! Le cynisme avec lequel la réalisatrice traite ses personnages est tout simplement jubilatoire, la palme revenant sans doute à Jay Baruchel dans le rôle de l'opportuniste et individualiste Jared mais aussi et surtout à l'acteur Enrico Colantoni qui dans le rôle de l'employé du DOCS prénommé Bob présente une apparente bonhomie qui cache plus sûrement une immoralité et une amoralité qui se dégustent lors d'apparitions elles aussi fort réjouissantes. Dans l'esprit d'un Alex De La Iglesia exporté sur le territoire canadien, Humane part en roue libre s'avère être pour la carrière à venir de sa réalisatrice et de son scénariste, la promesse d'un avenir radieux...

 

mardi 30 avril 2024

Immaculate de Michael Mohan (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Il va décidément falloir leur expliquer un jour à ces bonshommes, que les récurrentes scènes pré-génériques des films d'horreur ne servent absolument à rien ! Le meilleur moyen de conserver l'intérêt du spectateur jusqu'au générique de fin reste encore de lui faire payer sa place de cinéma au prix fort. Sorti de cette seule considération, Immaculate n'a à proprement parler pas besoin de ce genre de subterfuge stérile dont la signification n'aura de toute manière aucun impact sur la suite des événements. Si son auteur, l'équipe technique ainsi que les interprètes veulent vraiment saisir leur public à la gorge, ils n'ont qu'à entreprendre ce même genre de grand œuvre qui dans le cas présent ne renouvelle sans doute pas tout à fait le genre mais lui offre une patine qui sans conteste fera de lui l'une des plus brillantes créations horrifiques de cette année 2024. Si le cinéma d'horreur a le principal défaut de n'avoir plus grand chose à offrir d'inédit, c'est bien dans la manière d'aborder le sujet que se trouve la clé de la réussite. Et ça, le réalisateur Michael Mohan l'a parfaitement intégré. En observant de loin ou au contraire de très près le scénario d'André Lobel l'on pense tout d'abord à l'un de ces nombreux spécimens de films d'épouvante s'inscrivant dans un contexte religieux relativement commun de nos jours. Si les plus jeunes auront sans doute le reflex d'évoquer La nonne de Corin Hardy, les plus anciens et donc, les plus clairvoyants verront dans ce nouveau long-métrage, une œuvre en totale adéquation avec l'oppressant Dark Waters du réalisateur italien Mariano Baino qui trente ans auparavant avait su créer un climat anxiogène particulièrement saisissant. Le titre du film de Michael Mohan évoque l'Immaculée Conception qui dans ses prémices concernait la naissance de la Vierge Marie née d'une mère qui ne connut pas le péché originel. Axe quasi central de ce récit entièrement tourné dans un couvent fictif mais dans une Rome elle, bien réelle de la Villa Parisi et du Palazzo Doria Pamphilj, Immaculate s'intéresse à la jeune Cecilia (l'actrice Sydney Sweeney) qui des années après avoir survécu ''par miracle'' à une noyade lors de laquelle les battements de son cœur s'interrompirent durant sept minutes, la jeune femme est notamment accueillie par le Père Sal Tedeschi (Alvaro Morte) et par la Mère Supérieure (Dora Romano). À son arrivée, Cecilia est examinée par un obstétricien avant d'être accompagnée dans ses quartiers. Quelques jours après son arrivée et alors qu'elle prend un bain aux côtés d'autres jeunes sœurs, Cecilia est prise de nausées et est transportée jusqu'au cabinet médical du couvent où elle est une nouvelle fois auscultée.


Interrogée ensuite par le Cardinal Franco Merola (Giorgio Colangeli) et par le Père Sal Tedeschi, la jeune femme apprend qu'elle est enceinte alors même qu'elle jure n'avoir jamais commis le moindre péché de chair. L'attention de la communauté se porte alors désormais intégralement sur la jeune femme. L'une de ses camarades se suicide du haut d'un toit après avoir tenté de la noyer dans la salle des bains tandis que Cecilia assiste à l'amputation de la langue d'une seconde un peu trop bavarde au goût du Père Tedeschi. Dès lors, la jeune femme va chercher à en savoir davantage sur ce qui se trame réellement dans l'obscurité du couvent... Si certains y virent l'opportunité d'aborder le sujet du féminisme ou du déni de grossesse, Immaculate est surtout plus simplement un excellent film d'ambiance, macabre à souhait, où le directeur de la photographie Elisha Christian et le chef décorateur Adam Reamer sont parvenus à exploiter ce qui caractérise leur profession afin de rendre oppressant le moindre élément de décor. Tout comme d'ailleurs le compositeur Will Bates qui signe là une bande musicale souvent glaçante et en parfaite adéquation avec le sujet. Pour un petit budget de huit millions de dollars, Michael Mohan parvient à redorer le blason d'un genre par trop irrégulier. Le long-métrage mélange croyances ancestrales et sciences modernes dans un projet de renaissance du Christ absolument délirant. Ici, réalisateur et scénariste prennent le contre-pied de l'héroïne de Saint Maud de Rose Glass pour laquelle la foi méritait bien son sacrifice tandis que dans le cas de Immaculate la survie de Cecilia devient son unique perspective. Angoissant mais aussi ponctué de quelques séquences franchement dérangeantes (et notamment celle où l'une des jeunes sœurs se fait couper la langue), on ne saura jamais vraiment où se situe la part de fantastique. Cecilia est-elle le simple objet d'un fanatisme et d'une manipulation faisant croire à l'Immaculée Conception ou bien l'est-elle réellement ? Que l'on croit ou non à ce que délivre le message, au fond, on s'en tape. Car au delà du récit, Michael Mohan est parvenu à exploiter les environnements de telle manière que le film renvoie forcément parfois à quelques brillants classiques de l'épouvante. Gore, sinistre et parfois anxiogène, Immaculate est une réussite...

 

lundi 29 avril 2024

Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire d'Adam Wingard (2024) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Et meeeEEeeerde... ! Je m'étais dis qu'après avoir manqué la sortie de Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki en décembre 2023, une nouvelle opportunité de le découvrir en salle m'était offerte en ce mois d'avril 2024. Il est donc évident que c'est les yeux recouverts d'œillères que je me suis rendu au cinéma il y a quelques semaines pour y découvrir... Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire d'Adam Wingard. Tellement convaincu que j'allais enfin pouvoir découvrir l'un des derniers longs-métrages consacrés à l'un de mes kaijū préférés qu'en passant devant l'affiche je n'ai même pas fais attention au fait qu'il s'agissait d'un autre film. Et précisément, la suite du ridicule Godzilla vs Kong qui sorti sur les écrans en avril 2021. Une bouillie infâme à tout point de vue. Déjà réalisé par Adam Wingard qui pour le coup (et pour la rime) aurait mieux fait de se faire appeler Adam Ringard, cette suite est dans la lignée de son prédécesseur. En bon cinéphage, je me suis donc contraint à demeurer le cul vissé sur mon siège jusqu'à la dernière minute même si une désagréable et irrépressible envie de fuir le spectacle m'a démangé durant la quasi totalité du récit... Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, c'est un peu l'équivalent du type de jeux vidéos que je déteste le plus. Ceux qui consistent à jouer le rôle d'une créature immense dont la seule préoccupation est de détruire tout ce qui passe dans son champ de vision. Bref, le genre de ''plaisir'' vidéoludique (idiotludique devrais-je dire...) qui ne demande qu'un taux de concentration minimum mais des chakras de sociopathe, eux, bien ouverts pour prendre autant son pied devant la destruction systématique d'ouvrages construit par la main de l'homme. Dès les premières secondes, le spectateur se retrouve devant un affrontement entre King Kong et des créatures de type préhistorique dont je me pose encore la question quant à leurs origines. Visuellement, on a rarement fait plus moche. Surtout en 2024. La séquence a tout l'air d'avoir été extraite d'une cinématique de jeu vidéo du début des années 2010. À tel point que je me suis demandé si Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire n'était finalement pas qu'un simple film d'animation pour enfants, voire pour adolescents décérébrés. Mais non... La présence à l'image de protagonistes de chair et de sang semble nous dire le contraire. Difficile donc de trouver crédible cette première séquence aux décors trop colorés et aux animations franchement mal maîtrisées... 

 

Et bé, ça commence fort... Mais le pire reste à venir, rassurez-vous. Si je vous dis que cette séquelle est plus inconsistante encore que Godzilla vs Kong, cela laisse présager d'une expérience longue et pénible de presque cent-dix minutes ! Concernant le concept de Terre creuse hein, je vous laisse imaginer le pourcentage de crédibilité de la chose. Surtout lorsque l'on peut voir que sous la surface de notre planète existe une sorte de continent, avec sa propre atmosphère, son propre univers et donc, ses nuages, ses plaines verdoyantes, ses rivières, ses myriades d'espèces animales hostile, etc... etc... Un décor factice au sens propre comme au figuré, sorte de Pandora en mode Temu ! La mise en scène et le scénario semblent avoir été confiés à des adolescents boutonneux rivés en permanence derrière leur console de jeu et pour qui le divertissement n'a pas nécessairement besoin d'être accompagné d'une écriture solide mais plutôt de protagonistes viscéralement propices à éructer comme des geek en pleine séance de jeu en mode multijoueurs. Tant d'énergie mise au profit d'un long-métrage aussi creux (que le milieu souterrain où se déroule une grande partie de l'action), ça laisse forcément pantois. Pendant que dans les profondeurs King Kong est traité pour un mal de dent (véridique !) et que nos protagonistes partent à la recherche d'une civilisation d'origine prétendument extraterrestre (et pourquoi pas, tiens !), l'armée fait la guerre à Godzilla en surface à grand renfort d'effets-spéciaux dont la lecture visuelle est parfois éprouvante. C'est sûr, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire va faire des heureux. Parmi les footeux et parmi ceux dont le développement intellectuel n'est pas tout à fait arrivé à terme (on parle bien des mêmes, hein ?). Le film n'a pas encore atteint la première heure que la nausée et les premiers maux de têtes se font ressentir. Le cortex cérébral en prend un coup, les tympans vibrent comme au son d'une corne de brume activée trop près de l'oreille par un supporter hystérique de l'O.M ou du P.S.G (comme ça y'a pas de jaloux). Quant aux mirettes les amis, prévoyez de prendre des cours de braille avant d'aller voir cette purge car à la sortie de la salle, un tel déluge d'effets-spéciaux numériques aura tôt fait d'abîmer vos cornées ! Bref, j'arrête là les ''compliments''. Faites vous donc votre propre idée. Au final, c'est l'élève (Adam Wingard) qui a battu son maître (Luc Besson et l'atroce Valérian...).

 

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