J'allais écrire qu'avec
un peu de chance, le prochain volet de la franchise s'appellerait 28
siècles plus tard
et que ma nature physiologique d'être humain m'interdirait très
probablement de le découvrir lors de sa sortie dans deux-mille huit
cent ans. Mais non. La suite directe de 28 ans
plus tard
est déjà prévue pour le 14 janvier 2026 sous le titre provisoire
de 28 Years Later: The Bone Temple.
Réalisé cette fois-ci par Nia DaCosta mais malheureusement toujours
écrit par Alex Garland, ce dernier possède l’indéniable faculté
de pourrir pratiquement tout ce qu'il touche. Ses entreprises n'étant
cependant pas toutes à mettre à la poubelle, il fut notamment le
scénariste de 28 jours plus tard
de Danny Boyle et le réalisateur du très correct Ex
Machina
en 2014. Mais aussi, malheureusement, celui du navrant Annihilation
et du très opportuniste Men
à travers son message pro
#MeToo.
Alex Garland est donc une fois de plus à l'écriture du script de ce
troisième long-métrage de la franchise qui ne respecte pas tout à
fait notre temporalité puisque vingt-trois années seulement le
séparent de l'entrée en matière produite et réalisée en 2002.
Que dire sinon qu'il y a tromperie sur la marchandise. Et plutôt que
d'avoir la prétention de donner une vision très avancée de ce qui
se produit généralement dans ce genre de film, son auteur aurait
sans doute été plus avisé s'ils avaient appelé leur long-métrage
28 ans de retard !
Attendu pratiquement comme le messie par les fans de l'original et
même par ceux de la suite 28 semaines plus tard,
le dernier long-métrage du réalisateur britannique est sinon un
ratage total, du moins très en deçà de ce que certains attendaient
de l'auteur d'excellentes productions accouchées presque à la fin
du siècle dernier. Et c'est votre serviteur qui vous le dit. N'étant
pas vraiment en osmose avec le cinéma ''Boylien'',
il n'y eu guère que le génial Petits meurtres
entre amis
de 1994, le sympathique mais surcoté Trainspotting
de 1996 (jugé par certains à l'époque comme le Orange
mécanique
des années quatre-vingt dix) ou l'excellente œuvre de
science-fiction Sunshine
tournée quant à elle en 2005 pour me séduire. Pour le reste, entre
ce qui ne m'attira jamais vraiment (La plage
en 2000, Slumdog Millionaire en
2008) et ce qui m'ennuya profondément (127
heures,
telle est la durée que me sembla d'ailleurs être celle de ce film),
je n'ai donc aucune forme d'attirance pour le cinéma du britannique
originaire de Radcliffe, en Angleterre ! 28
ans plus tard
se divise en deux parties (si l'on met de côté la courte
introduction).
La
première introduit Jamie (Aaron Taylo-Johnson) et son fils Spike
(Alfie) avec lequel il va sortir des limites du camp où ils sont
installés avec l'épouse du premier et donc la mère du second.
Arrivé à l'âge de s'affirmer en tant qu'homme, Spike accompagne
son père jusqu'au continent que rallie leur île uniquement
rattachée à marée basse. Armés tous deux d'un arc, ils vont
rencontrer diverses formes d'infectés avant de revenir
''triomphalement'' jusqu'à la communauté. La seconde partie tourne
ensuite toujours autour de Spike mais aussi, celle fois-ci, de sa
mère Isla (Jodie Comer). Souffrant d'une maladie grave, le garçon à
peine âgé de quatorze ans quitte le camp et l’emmène jusqu'au
continent afin de trouver un médecin qui pourra la guérir. Vous
voulez connaître en détail le scénario ? Et bien sachez qu'il
ne tient qu'à travers les quelques phrases que vous venez tout juste
de lire. Du point de vue de l'écriture, 28 ans
plus tard
est un désastre. Aucune sorte d'enjeu n'est à attendre de la part
du récit et de ses personnages. Pas la moindre péripétie qui
sortirait le genre ''film d'infectés'' de sa zone de confort. C'est
plat et n'est même pas sauvé par des décors en revanche
magnifiques mais donnant parfois l'impression d'avoir été créés
numériquement à partir du principal fond d'écran de Windows
XP.
L'imagination est aux abonnés absents. Et si vous rêvez d'un
formidable récit tournant autour de la quête d'un enfant pour la
survie de sa mère très malade, ne vous donnez pas la peine de vous
rendre au cinéma et préférez par exemple vous réfugier entre les
pages du superbe Talisman des territoires
qu'écrivirent ensemble les écrivains américains Stephen King et
Peter Straub avant de le faire publier pour la première fois en
1984. Au beau milieu de séquences tellement improbables qu'elles en
deviennent ridicules (l'escouade armée jusqu'aux dents incapables de
buter collectivement une poignée de créatures, la séquence de
l’infecté accouchant d'un bébé qui va se révéler n'être pas
contaminé !!!), les infectés de 28 ans plus
tard apparaissent
davantage comme des néandertaliens que comme des hommes et des
femmes ayant été les victimes d'un virus extrêmement agressif. Au
mieux l'on appréciera le Sound
Design
mais pour le reste, le film de Danny Boyle demeure d'une vacuité à
peine croyable.Tant et si bien qu'avec sa longue barbe et ses longs
cheveux luisants de sébum, Aaron Taylor-Johnson/Jamie apparaît
comme un pitoyable ersatz d'Andrew Lincoln/Rick Grimes de la série
The Walking Dead.
Faisant par extension de Alfie Williams/Spike, l'alter ego du jeune
Chandler Riggs/Carl Grimes...
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