Maître incontesté et incontestable du septième dont l'approche est
emprunte d'une profonde finesse et d'une poésie palpable à tout
instant, le réalisateur allemand originaire de Wermelskirchen (à
vos souhaits!) Uwe Boll n'a depuis 1992 cessé de tourner, ajoutant
régulièrement à son palmarès, d'authentiques chefs-d’œuvre du
septième art.................... Pauvres naïfs que vous êtes...
Vous croyez vraiment qu'un type aussi peu connu des masses, réservé
à une certaine ''élite'' capable d'ingurgiter à peu près
n'importe quelle merde sans tourner de l’œil, serait resté dans
l'ombre sans faire quotidiennement parler de lui dans la presse
spécialisée ? Bon, reconnaissons tout de même qu'Uwe Boll ne
laisse généralement pas les spécialistes ''es cinéma''
indifférents. Lorsque l'on réalise plus de trente longs-métrages
en autant d'années de carrière, ça n'est pas toujours bon signe.
L'une des spécialités du réalisateur germanique étant
l'adaptation sur grand écran de jeux vidéos relativement violents,
Uwe Boll a durant les années 2000 réalisé celles des jeux House
of the Dead,Postal,
Far Cry, Bloodrayne
et donc Alone in the Dark.
Lequel sort en 2005 pour l'hypothétique bonheur des fans de la
première heure qui en 1992 découvrirent pour la toute première
fois le jeu vidéo créé par le mythique concepteur français
Frédérick Raynal et développé/édité par Infogrames. Alone,in
the Dark est alors considéré
comme le tout premier Survival Horror,
genre auquel les licences Resident Evil de
Capcom et Silent
Hill
de Konami
donneront ses lettres de noblesses quelques années plus tard.
Incarné à l'écran par l'acteur américain Christian Slater, le
personnage central du récit est le même que celui de la version
vidéoludique : Edward Carnby. Un détective privé qui à
l'époque était chargé d'enquêter dans le manoir d'un homme qui
s'était donné la mort. À l'époque, techniquement, le jeu est une
véritable révolution. Dans des décors fixes, le personnage était
conçu en trois dimensions. En 2005, Uwe Boll armé de ses gros
sabots, pense le film dans une refonte généralisée. Ici, pas de
manoir, de costume bleu/gris/vert ou de moustaches pour son héros. À
vrai dire, le réalisateur allemand abuse de la licence pour mettre
en scène un personnage proche d'un Indiana Jones du pauvre poursuivi
par des types peu recommandables mais aussi et surtout accompagné
par la jolie Tara Reid.
Actrice
notamment vue dans The Big Lebowski
des
frères Coen en 1998, dans Urban Legend
de Jamie Blanks la même année, dans plusieurs volets de la
franchise American Pie
réalisée à l'origine par Paul et Chris Weitz en 1999 ou dans
l’infâme Les visiteurs en Amérique
de Jean-Marie Poiré (alors planqué sous le pseudonyme de Jean-Marie
Gaubert) ! Alone in the Dark
version cinéma est une bonne grosse bouse dégageant un fumet bien
moins agréable à humer que celle produite par les vaches de nos
campagnes hexagonales. Tout le charme du jeu vidéo d'origine a
disparu. Le seul point commun demeurant donc le titre, exagérément
usité afin, sans doute, d'attirer d'éventuels curieux. Mais
s'agissant d'Uwe Boll, on sait d'avance à quoi s'attendre. Comment,
en outre, Christian Slater a-t-il pu tomber aussi bas ? Le Adso
de Melk du Nom de la rose,
le Clarence Worley de True Romance
n'est ici plus que l'ombre de lui-même. Contraint d'enchaîner les
productions de piètre réputation, il trouve avec Alone
in the Dark
de quoi confirmer que l'on peut avoir tourné avec les plus grands
avant de se retrouver à devoir accepter de jouer dans de véritables
purges. De la mise en scène en passant par le scénario (ah bon ?
Parce qu'il y a un scénario?) sans oublier l'interprétation, les
décors et les dialogues, Alone in the Dark
ne
fait absolument pas honneur à la licence vidéoludique qu'il est
censé représenter. Techniquement, le film est à la ramasse. Les
créatures sont laides et comme le jeu d'origine jouit de la
réputation d'avoir été inspiré par George Romero mais aussi et
surtout par l'univers de l'écrivain H.P.Lovecraft, l'on aurait sans
doute préféré que les créatures en question demeurent indicibles
plutôt que de devoir nous brûler la rétine à force d'apparaître
devant nos yeux. Petite anecdote : Uwe Boll aurait affirmé que
le créateur du jeu Frédérick Raynal aurait apprécié son
adaptation de House
of the Dead
et l'aurait par conséquent contacté pour lui proposer la
réalisation d'un film au sujet de Alone
in the Dark.
Propos que le concepteur, bien évidemment, invalidera rapidement...
Notons enfin qu'une séquelle verra le jour trois ans plus tard,
toujours produite par Uwe Boll mais cette fois-ci réalisée par ses
compatriotes Michael Roesch et Peter Scheerer. Alors ? Les deux
hommes ont-il réussi à faire mieux ou pire qu'Uwe Boll ?
Réponse dans un prochain article...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire