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mercredi 2 juillet 2025

Amelia's Children de Gabriel Abrantes (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À la recherche du frisson perdu...


À moins d'avoir écumé la plupart des festivals, d'avoir usé ses fonds de culottes sur les sièges des salles de cinéma, d'avoir loué des centaines de cassettes vidéo à l'époque où les vidéoclubs étaient encore à la mode ou d'avoir patienté jusqu'à la diffusion à la télévision des plus grands classiques de l'épouvante, il est devenu aujourd'hui presque illusoire de ressentir cet effroi que peu de films ont su retranscrire depuis que le septième art existe. C'est donc généralement avec une très forte pointe de circonspection ou de désespoir que l'on accepte toujours de faire confiance à une accroche brandie au sommet d'une affiche de cinéma. Comme si à force de nous répéter sans cesse la même chose arriverait ce jour bénit où enfin la promesse serait tenue. Mais pour cela mieux vaut sortir des convenances habituelles qui voudraient pour le grand public que le grand frisson ne peut être autre que d'origine outre-atlantique. Et pourtant, lorsque débarque Amelia's Children du réalisateur américano-portugais Gabriel Abrantes, c'est bien d'une œuvre européenne dont il s'agit. D'un pays qui ne fait en général pas beaucoup de remous mais qui avec ce long-métrage que sans doute pas grand monde n'attendait, a des chances de détrôner la concurrence pour les années à venir. C'est pourtant au passé que nous devrions en parler. Car si peu de rides ont encore revêtit ce film, il est pourtant déjà sorti voilà près d'un an et demi. Ce qui à l'âge du septième art ne représente pas grand chose mais qui au beau milieu de dizaines, voire de centaines de films qui sortent chaque mois, peut condamner une œuvre à disparaître des mémoires aussi rapidement qu'elle est apparue ! Après une entrée en matière dont nous nous serions aisément passés vu qu'elle délivre un détail sur l'intrigue à venir dont l'importance se révèle considérable, Amelia's Children nous présente Riley et son compagnon Edward. Ils vivent ensemble aux États-Unis mais vont rapidement se retrouver projetés dans une luxueuse demeure portugaise lorsque Edward, après avoir fait un test afin de connaître ses origines, va découvrir qu'il a un frère jumeau vivant de l'autre côté de l'Atlantique. Là-bas, Riley et lui sont accueillis par Manuel, le frère jumeau en question et par Amelia, la mère des deux hommes. Alors que la vieille femme décide de partager sa fortune entre ses deux fils, Riley décèle que quelque chose de louche se prépare. Alertée par une voisine de la famille, la jeune femme découvre l'impensable. Il est alors temps pour Riley et Edward de partir. Mais les choses ne se dérouleront pas aussi facilement qu'ils l'avaient envisagé...


Inutile de s'emporter. Amelia's Children n'est sans doute pas le long-métrage qui renouera forcément le public avide de frissons avec la Grande Peur. Celle qui s'étale si rarement sur les écrans de cinéma. Et pourtant, mieux que n'importe quel film qui depuis des années ment sur ses intentions, le long-métrage de Gabriel Abrantes fait le taf. Sur certains points, les nombreuses sources d'inspiration du réalisateur américano-portugais servent très bien son projet. Évoquant aussi bien Profondo Rosso ou Suspiria de l'italien Dario Argento que le Dracula de l'irlandais Bram Stoker d'un point de vue scénaristique, ou des groupes de musique tels que les allemands de Popol Vuh, les italiens de Goblins, l'islandais Jóhann Jóhannsson, l'américain John Carpenter ou le mythique transalpin Ennio Morricone pour la bande musicale, le film est un condensé de séquences qui fonctionnent parfaitement. Musique et sound Design, mise en scène et interprétation, décors et éclairages participent de l'élaboration d'une œuvre qui esthétiquement et techniquement peut être parfois comparée à The Others de l'espagnol Alejandro Amenábar. Un cinéaste qui aborda parfois durant les premières années de sa carrière, des thèmes relativement délicats tels que celui des Snuff Movies (dans l'extraordinaire Tesis). Gabriel Abrantes ne faisant lui-même pas les choses à moitié, Amelia's Children est pour son couple de protagonistes une sorte de piège presque digne de celui fomenté autour du personnage de Chris Washington dans Get Out de Jordan Peele. Mais surtout, le cinéaste explore les liens familiaux, la sexualité déviante et la vieillesse dans ce qu'ils peuvent avoir de plus dérangeants. Mais chut, pas de divulgation inappropriée. Laissez-vous porter par cette sinistre histoire de famille dont deux des principaux arguments sont l'interprétation et l'architecture de la demeure... Notons donc la performance de Brigette Lundy-Paine, actrice devenue depuis l'acteur non-genré Jack Haven, celle de Carloto Cota qui incarne le triple rôle de Ed, de Manuel et d'Artur ou celle d'Anabela Moreira qui interprète Amélia et son grotesque faciès...

 

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