Assistant réalisateur
sur des Pinku Eiga pour le
compte de son compatriote japonais Konoma Masaru, Hideo Nakata est
devenu mondialement célèbre à travers les deux premiers volets de
la franchise Ringu
avant de signer l'un des plus grands classiques de la J-Horror
intitulé Honogurai Mizu no Soko Kara
distribué à l'internationale sous le titre Dark
Water.
Habitué des films d'horreur et d'épouvante, il se lance en 2014
dans un projet de remake du film dramatico-fantastique sud-coréen,
Haunters
que réalisa quatre ans auparavant en 2010 Kim Min-seok. Monsterz
est donc l'adaptation du script écrit à l'époque par le
réalisateur sud-coréen, lequel est ainsi retravaillé par le
japonais Yūsuke Watanabe. Les deux principaux protagonistes sont
désormais interprétés par Tatsuya Fujiwara et Takayuki Yamada qui
respectivement incarnent un individu sans ''identité'' et Tanaka
Shuichi, jeune homme au passé dramatique puisque lors d'un accident
de voiture, ses parents et son jeune frère y ont perdu la vie. Le
premier des deux personnages possède un don lui permettant de
contrôler ses semblables. Capable de les immobiliser d'un seul
regard ou de les faire agir selon sa volonté, il va cependant
rencontrer un adversaire en la personne de Tanaka Shuichi. En effet,
celui-ci semble être impossible à contrôler. Lors d'un événement
dramatique qui aurait dû le condamner à mourir, Tanaka séjournera
à l’hôpital une poignée de jours alors même qu'il aurait dû y
passer plusieurs mois. Devant l'exceptionnelle résistance physique
du jeune homme, l'individu qui causa son accident décide de
l'éliminer. Mais d'ici à ce que les deux hommes se livrent à un
combat acharné l'un contre l'autre, Tanaka fait connaissance avec
l'homme qui le renversa accidentellement. Un individu d'âge avancé
(Taguchi Tomorowo dans le rôle de Kumoi Shigeru) qui répare des
guitares. Assisté par sa fille Kanae (Ishihara Satomi), ce dernier
accueille chez lui le jeune homme qui aide ainsi la jeune femme et
son père dans leur travail... Selon l'affiche qui est présentée,
Monsterz
offre les atours d'un film fantastique pour adolescents. Ce qu'il
semble être au demeurant même si, il est vrai, le film devrait
contenter un public beaucoup plus large à travers son approche
foncièrement dramatique. Car plus que le duel entre deux hommes
pourvus de pouvoirs signifiant ainsi le combat entre le Bien et le
Mal, Hideo Nakata explore le passé trouble de deux hommes dont l'un
a donc choisi de faire le bien tandis que le second a préféré opté
pour le camp du maln après avoir été abandonné par sa mère.
D'une durée avoisinant les deux heures, Monsterz
prend
malheureusement le parti de se traîner en longueurs inutiles.
Les
séquences s'enchaînant ainsi, toutes en répétitivité même si le
réalisateur japonais choisi malgré tout d'aborder le passé de l'un
et de l'autre des deux principaux personnages. Dénué de tout
effet-spécial réellement spectaculaire, le long-métrage bénéficie
pourtant de ''chorégraphies'' pour le moins attrayantes et qui
trouvent leur aboutissement lors d'une séquence quasi terminale se
situant dans un théâtre où des centaines de figurants participent
à un affrontement entre les deux hommes, pour le coup, ici,
relativement impressionnante. Contrôlant l'assemblée, l'un des deux
''monstres'' du film pousse des dizaines d'hommes et de femmes à se
jeter des balcons pour venir s'écraser un étage plus bas. Sans
doute doté d'un budget plus ou moins étriqué, Hideo Nakata
n'apporte en matière d'effets-spéciaux que le regard ''illuminé''
de l'antagoniste du récit. Signifiant par là son contrôle sur la
population. Malgré sa durée, le réalisateur met rapidement de côté
certains personnages secondaires. Au titre desquels, les deux
inspecteurs chargés d'enquêter sur le ''suicide'' de Kumoi Shigeru.
Si l'action est de manière résiduelle au rendez-vous (une scène se
situant dans le commissariat de police semble notamment vouloir
s'apparenter au cinéma du réalisateur chinois John Woo), Monsterz
ressemble parfois à un étonnant mélange entre X-Men
et le Terminator
de James Cameron. En ce sens où ces ''mutants'' sont rejetés par le
flic chargé de l'enquête et parce que l'antagoniste brillamment
incarné par Tatsuya Fujiwara s'acharne à traquer à des fins
d'assassinat son adversaire Tanaka lui-même interprété de manière
fort juste par Takayuki Yamada. Nous n'omettrons pas davantage
l'interprétation de la charmante tokyoïte Ishihara Satomi dans le
rôle de la douce Kanae. Si le principal soucis de Monsterz
est sa redondance et une durée qui aurait mérité d'être revue à
la baisse, le film de Hideo Nakata n'en est pas moins une œuvre
sensible s'éloignant des canons américains du genre. Notons en
outre que le long-métrage est servi par une superbe bande originale
signée du compositeur Kenji Kawai auquel l'on doit notamment celles
des classiques réalisés par Hideo Nakata cités plus haut, de
nombreux films d'animation parmi lesquels plusieurs longs-métrages
signés de Mamoru Oshii (Stray Dogs,
Ghost in the Shell)
ou encore celle de l'immense chef-d’œuvre signé du honkongais Soi
Cheang en 2021, Limbo...
Je suis décidément largué face à tous ces films qui semblent "tombés du camion"... :-)
RépondreSupprimerTiens, tiens... Tombés du camion ? J'aimerais bien savoir ce que entends par là...
SupprimerUne expression qui me fait rire... mais peu adaptée si on la prend au mot ("vol"). Je voulais simplement dire qu'il y a beaucoup de films et que j'en connais très peu ;-)
SupprimerBonjour peut on les voir ou pas
RépondreSupprimerLes voir, oui. En format physique ou en dématérialisé mais si votre question est de savoir si on peut les voir ici, la réponse est non. Désolé...
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