Tout commence par
l’atterrissage d'un vaisseau spatial. Y succèdent deux jeunes
couples s'adonnant au plaisir de la chair façon ''Soft Porn''
dans une forêt, la nuit venue (je vous laisse imaginer l'état du
doublage français qui laisse entrevoir le peu d'engouement des
interprètes censés donner vie aux personnages dans la langue de
Molière). Ce premier acte se termine alors par la mort de
l'un de ces messieurs qui au moment de jouir, meurs étranglé à
l'aide d'un lien passé autour du cou par un inconnu. Changement de
décor : on passe à un établissement qui demeure encore à ce
moment très précis, difficile à définir (jusqu'à ce que l'on se
rende compte qu'il s'agit d'une hôpital). Toujours est-il que l'on y
retrouve l'acteur John Carradine en mauvaise posture. Comprendre dans
le rôle du docteur Kozmar. Un individu qui de part son accoutrement
rétro-futuriste des plus kitsch semble provenir d'une autre planète.
Tout comme les quelques assistantes qui arpentent les couloirs de
l'édifice elles aussi affublées de vêtements tout à fait hors de
propos si l'on considère alors ce film signé Mardi Rustam comme un
slasher. Ce que la suite laisse d'ailleurs envisager avec ses couples
s'enlaçant (encore) mais désormais sur une plage, ses dialogues
insipides et ses jump Scares
à l'ancienne demeurant superficiel. On s'attendrait presque à voir
surgir Jason Voorhees et son célèbre masque de hockey. C'est dire
si l'originalité n'est à l'ordre du jour de cet étrange
long-métrage sorti sous le titre Evils of the Night.
Doit-on
alors s'attendre à voir se dévoiler l'identité d'un tueur en toute
fin de métrage ? Ou bien Mardi Rustam a-t-il décidé d'innover
à sa façon dans les domaines de l'épouvante et de la
science-fiction en mêlant ces deux genres s'accouplant finalement
peu à l'époque ? Le réalisateur brouille très rapidement les
cartes et EMbrouille tout aussi efficacement le spectateur qui ne
sait pas vraiment à quel saint se vouer. Celui du slasher bête et
méchant ? Dont les vides sont comblés par des scènes de
nudité manquant absolument de sensualité et d'érotisme torride ?
Ou bien Evils of the Night cache-t-il
en réalité une œuvre de science-fiction ayant pour principal atout
d'aborder l'abduction ? Toujours est-il qu'après une
demi-heure, le flou persiste. L'ennui également car plutôt que
d'avoir pris soin de nous livrer des dialogues affûtés, ceux-ci
combattent à armes égales avec un scénario qui jusqu'à maintenant
ne faisait rien pour appâter le spectateur. Mais qui sont donc ces
deux types cagoulés qui enlèvent de jeunes femmes pour les emmener
à l’hôpital ?
Au
premier bâillement, un conseil : focalisez-vous sur la beauté
des interprètes féminines ou mieux encore, sur les dialogues et
leur traduction qui sans fausse modestie, reflètent l'incompétence
crasse de leurs auteurs Mardi Rustam et Philip Dennis Connors au
point qu'ils finiront par vous arracher un sourire. Pauvre Neville
Brand (Le Crocodile de la mort
de Tobe Hooper, Terreur Extraterrestre de
Greydon Clark) dont il s'agissait ici de la dernière apparition sur
grand écran, lequel terminait donc sa carrière par un authentique
navet, bouffé par des montagnes de dialogues creux, par une
interprétation catastrophique, par un score à vomir des fausses
notes de clavier vintage et je le répète encore une fois, par un
doublage totalement à la ramasse. Difficile alors d'être indulgent
envers cet Evils of the Night presque
aussi mauvais que le mythique Raiders of the
Living Dead de
Samuel M. Sherman (et j'exagère à peine). Si seulement le film
avait pu nous offrir quelques menues séquences gore, peut-être le
spectateur aurait-il pu être davantage concilient. Mais même dans
ce domaine Evils of the Night manque
le coche. À croire que plutôt que de l'investir dans le film, le
réalisateur s'est fait la malle avec le budget du film enfermé dans
une mallette. Un conseil : allez préparer le dîner de ce soir,
vous dorer une heure au soleil ou faire la sieste mais surtout
n'allez pas vous aventurer sur les terres stériles de Evils
of the Night.
Vous le regretteriez...
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