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mercredi 15 janvier 2020

The Beast Within de Philippe Mora (1982) - ★★★★★★★☆☆☆



Tom Holland, futur réalisateur de Vampire, Vous avez dit Vampire en 1985, de Jeu d'Enfant en 1988 et de deux adaptations (l'une télévisuelle et l'autre cinématographique) du romancier Stephen King (Les Langoliers en 1995 et La Peau sur les Os l'année suivante) n'est pas encore passé derrière la caméra lorsqu'il écrit le script de The Beast Within du réalisateur australien Philippe Mora en 1982. Ce dernier est tout d'abord l'auteur de plusieurs documentaires, son premier véritable long-métrage Mad Dog Morgan en 1976 s'inspirant de l'histoire véridique du hors-la-loi Daniel Morgan, avant qu'il ne se penche six ans plus tard sur le cas par contre lui, tout à fait fictionnel de Michael MacCleary et de ses parents Eli et Caroline qui dix-sept ans après un drame survenu dans une petite localité du Mississippi et autant d'années après la naissance du jeune homme, ont décidé d'y retourner afin d'y retrouver la trace du véritable père de l'adolescent. En effet, sa mère fut violée par une étrange créature avant de donner naissance neuf mois plus tard à Michael. Gravement malade et condamné par la médecine, ce dernier ne peut que compter sur l'aide de ses parents afin d'aider les médecins à remonter aux origines de sa maladie. Très vite, Eli et Caroline doivent faire face à des habitants qui ne sont apparemment pas prêts à collaborer avec eux. A part le shérif Pool, ils ne doivent compter que sur eux -mêmes. Pendant ce temps là, Michael fait la connaissance de la jeune et jolie Amanda Platt qui vit seule en compagnie de son père qui tua son épouse et son amant deux ans plus tôt. Tout ce petit monde va bientôt être confronté à une série de meurtres abominables et à la découverte d'un véritable charnier...

Philippe Mora qui réalise ici un petit film d'horreur adapté par Tom Holland d'après le roman d'Edward Levy ne fait pas grand secret du responsable de cette série de meurtres particulièrement atroces. On découvre rapidement que leur auteur n'est autre que le fils MacCleary. Un Michael tantôt touchant, tantôt glaçant, et même parfois tout à fait terrifiant. Impeccablement interprété par l'acteur Paul Clemens, lequel aurait tout aussi bien pu incarner le personnage de Johnny à la place de Jack Magner dans le très réussi Amityville 2 : le Possédé de Damiano Damiani tant les deux adolescents expriment avec véracité le mal qui se tapit en eux, Michael est l'expression même du Mal représenté sous diverses formes. L’œuvre hésite entre crises de schizophrénie passagères, psychopathie, hybridation Homme/Créature monstrueuse et même possession diabolique. Cela peut paraître beaucoup pour un seul et même long-métrage, mais Philippe Mora maîtrisant parfaitement son sujet et sa mise en scène, l'australien (d'origine française) signe un petit bijou porté par un casting absolument irréprochable.

Constitué d'une grande majorité de seconds couteaux dont l'évocation ne parlera pas forcément mais dont les trognes ne nous sont pas inconnues, on retrouve notamment Ronny Cox (Délivrance de John Boorman en 1972) dans le rôle du père de Michael et Bibi Besch dans celui de Caroline. R.G. Armstrong campe le docteur Schoonmalker, Don Gordon, le juge Curwin, John Dennis Johnston, le père d'Amanda quant à L.Q. Jones, il incarne le shérif Pool. Entre séquences diurnes et nocturnes, The Beast Within ménage une ambiance véritablement inquiétante, aidé en cela par quelques environnements anxiogènes (les marais noirs), la petite localité et ses habitants peu enclins à collaborer, mais surtout par l'incroyable incarnation de Paul Clemens qui durant une grande partie du long-métrage n'a besoin d'aucun maquillage facial pour convaincre dans la peau de ce personnage totalement habité que demeure Michael. À intervalles réguliers, quelques meurtres sanglants viennent ponctuer le récit, le final dépassant très allégrement son statut de film d'horreur pour verser dans le fantastique (la transformation de Michael ) et le gore (la décapitation du juge Curwin). Entre film policier et film d'horreur, The Beast Within est un excellent compromis qui malgré ses trente-huit ans d'âge à conservé toute sa puissance. Une réussite...

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