Tom Holland, futur
réalisateur de Vampire, Vous avez dit Vampire en
1985, de Jeu d'Enfant
en 1988 et de deux adaptations (l'une télévisuelle et l'autre
cinématographique) du romancier Stephen King (Les
Langoliers
en 1995 et La Peau sur les Os
l'année suivante) n'est pas encore passé derrière la caméra
lorsqu'il écrit le script de The Beast Within
du réalisateur australien Philippe Mora en 1982. Ce dernier est tout
d'abord l'auteur de plusieurs documentaires, son premier véritable
long-métrage Mad Dog Morgan
en 1976 s'inspirant de l'histoire véridique du hors-la-loi Daniel
Morgan, avant qu'il ne se penche six ans plus tard sur le cas par
contre lui, tout à fait fictionnel de Michael MacCleary et de ses
parents Eli et Caroline qui dix-sept ans après un drame survenu dans
une petite localité du Mississippi et autant d'années après la
naissance du jeune homme, ont décidé d'y retourner afin d'y
retrouver la trace du véritable père de l'adolescent. En effet, sa
mère fut violée par une étrange créature avant de donner
naissance neuf mois plus tard à Michael. Gravement malade et
condamné par la médecine, ce dernier ne peut que compter sur l'aide
de ses parents afin d'aider les médecins à remonter aux origines de
sa maladie. Très vite, Eli et Caroline doivent faire face à des
habitants qui ne sont apparemment pas prêts à collaborer avec eux.
A part le shérif Pool, ils ne doivent compter que sur eux -mêmes.
Pendant ce temps là, Michael fait la connaissance de la jeune et
jolie Amanda Platt qui vit seule en compagnie de son père qui tua
son épouse et son amant deux ans plus tôt. Tout ce petit monde va
bientôt être confronté à une série de meurtres abominables et à
la découverte d'un véritable charnier...
Philippe
Mora qui réalise ici un petit film d'horreur adapté par Tom Holland
d'après le roman d'Edward Levy ne fait pas grand secret du
responsable de cette série de meurtres particulièrement atroces. On
découvre rapidement que leur auteur n'est autre que le fils
MacCleary. Un Michael tantôt touchant, tantôt glaçant, et même
parfois tout à fait terrifiant. Impeccablement interprété par
l'acteur Paul Clemens, lequel aurait tout aussi bien pu incarner le
personnage de Johnny à la place de Jack Magner dans le très réussi
Amityville 2 : le Possédé
de Damiano Damiani tant les deux adolescents expriment avec véracité
le mal qui se tapit en eux, Michael est l'expression même du Mal
représenté sous diverses formes. L’œuvre hésite entre crises de
schizophrénie passagères, psychopathie, hybridation Homme/Créature
monstrueuse et même possession diabolique. Cela peut paraître
beaucoup pour un seul et même long-métrage, mais Philippe Mora
maîtrisant parfaitement son sujet et sa mise en scène, l'australien
(d'origine française) signe un petit bijou porté par un casting
absolument irréprochable.
Constitué
d'une grande majorité de seconds couteaux dont l'évocation ne
parlera pas forcément mais dont les trognes ne nous sont pas
inconnues, on retrouve notamment Ronny Cox (Délivrance
de John Boorman en 1972) dans le rôle du père de Michael et Bibi
Besch dans celui de Caroline. R.G. Armstrong campe le docteur
Schoonmalker, Don Gordon, le juge Curwin, John Dennis Johnston, le
père d'Amanda quant à L.Q. Jones, il incarne le shérif Pool. Entre
séquences diurnes et nocturnes, The Beast Within
ménage
une ambiance véritablement inquiétante, aidé en cela par quelques
environnements anxiogènes (les marais noirs), la petite localité et
ses habitants peu enclins à collaborer, mais surtout par
l'incroyable incarnation de Paul Clemens qui durant une grande partie
du long-métrage n'a besoin d'aucun maquillage facial pour convaincre
dans la peau de ce personnage totalement habité que demeure Michael.
À intervalles réguliers, quelques meurtres sanglants viennent
ponctuer le récit, le final dépassant très allégrement son statut
de film d'horreur pour verser dans le fantastique (la transformation
de Michael ) et le gore (la décapitation du juge Curwin). Entre film
policier et film d'horreur, The Beast Within
est un excellent compromis qui malgré ses trente-huit ans d'âge à
conservé toute sa puissance. Une réussite...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire