The Gate
du réalisateur hongrois Tibor Takacs fait partie de ces
longs-métrages fantastiques des années quatre-vingt qui mettent
principalement en avant des protagonistes dont l'âge oscille entre
dix et seize ans. Il a donc comme bon nombre de films similaires pour
vocation d'attirer les adultes ainsi que leur progéniture. Mais s'il
parvient à réunir les uns et les autres pour un même spectacle
convoquant le surnaturel, ce long-métrage qui sorti chez nous le 28
mai 1987 sous le titre La Fissure
risque surtout de plaire aux plus jeunes, une grosse partie du
scénario se concentrant tout d'abord sur les protagonistes plutôt
que sur le combat entre ceux-ci et des créatures démoniaques
directement venues des Enfers. D'où un sentiment partagé, entre la
stupeur de constater que le film se divise en deux parties bien
distinctes. La première, d'un ennui abyssal et d'un intérêt plus
que mitigé laisse craindre le pire quant à la suite. Il faut dire
qu'entre le design général emprunté à un style tout d'abord
télévisuel, un casting essentiellement constitué de très jeunes
interprètes et surtout un scénario qui traîne de la patte, The
Gate
commence plutôt mal. Et ce, malgré un synopsis plutôt alléchant :
Le
jeune Glen, qui en compagnie de son meilleur ami Terry découvre dans
son jardin une étrange sphère après qu'un arbre arraché ait mis à
jour un trou, va sans le vouloir libérer des créatures maléfiques
ayant pris la forme de minuscules gnomes. Alors que ses parents sont
partis en week-end après avoir confié la garde de leur fils à sa
grande sœur Al, Glen et Terry vont se démener pour renvoyer en
Enfer toutes les créatures qui vont se manifester la nuit même qu'a
choisi Al pour inviter deux copines à une pyjama-partie... The
Gate
prend alors une tournure tout à fait inattendue pour le spectateur
venu malgré lui s'assoupir durant les quarante-cinq premières
minutes. En effet, alors que jusqu'à ce qu'interviennent les petits
gnomes en question, l’œuvre Tibor Takacs s'avérait indigeste et
monotone, celle-ci déploie enfin une quantité de séquences à
effets-spéciaux non négligeable. De quoi en prendre plein les
mirettes et reconnaître que même si le hongrois a pris son temps
pour installer l'ambiance et le contexte de son récit, il gratifie
ensuite le spectateur d'une belle récompense en lui offrant quarante
minutes de spectacle non-stop.
Vieux
de trente-trois ans, The Gate
n'a cependant pas à rougir de ses effets-spéciaux visuels qui dans
une grande majorité des cas restent honorables et même pour
certains, carrément bluffants. Stop
Motion Video,
incrustation sur fond vert, maquillages en latex, images de synthèse,
l'équipe formée autour de Franck Carere et de la société Illusion
Arts, INC exploite à fond les différents procédés pour un
résultat majoritairement impeccable. Gnomes, tourbillon s'élevant
jusqu'au ciel, mort-vivant et créature titanesque sont donc au menu
d'un programme réjouissant. Si l'incrustation des gnomes reste de
nos jours absolument remarquables, il en va moins pour celle des
papillons de nuit, carrément ratée. Le mort-vivant, lui,rappelle
ceux de l'excellent
House
de Steve Miner sorti l'année précédente et s'avère réussi, tout
comme l'immense créature apparaissant à l’intérieur même de la
demeure de Glen et Al. Les interprètes (dont Stephen Dorff qui joue
le rôle de Glen) assurent le minimum syndical, le hongrois ne
pouvant tirer pas grand chose d'un trio de jeunes interprètes qui
débutaient presque leur carrière d'acteur. C'est donc sur ses
excellents effets-spéciaux et sur le rythme de sa seconde moitié
que repose tout l'intérêt de The Gate...
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