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mardi 18 février 2025

Pass Thru de Neil Breen (2016)

 


 

Parcourir l’œuvre de Neil Breen, c'est un peu comme de monter les marches qui séparent le sol pavé de gravier d'un institut psychiatrique jusqu'à accéder à son entrée. Chacune d'entre elles étant représentée par l'un ou l'autre de ses films. Une fois la porte ouverte, deux types en blouse blanche vous accueillent. L'un d'eux cache derrière son dos la camisole qui bientôt fera partie intégrante et exclusive de votre garde-robe. Entre les deux infirmiers apparaît alors Neil Breen en directeur des lieux. Un sourire cynique au bord des lèvres, il glisse à l'oreille des subalternes l'endroit où vous finirez vos jours : le pavillon des cinéphiles atteints de graves troubles neurologiques. Car en Dealer de Nanars, le réalisateur, scénariste, costumier, musicien, décorateur, concepteur des effets-spéciaux, principal interprète et producteur de Pass Thru et de tout un tas d'autres OFNIs offre généreusement sa toute première dose au naïf spectateur (en général, une bande-annonce suffit pour que la proie tombe dans les filets du prédateur). Deux minutes de Neil Breen directement injectées au cœur des pupilles pour aller jusqu'aux connexions neuronales pour y faire des ravages irréparables ! J'exagère sans doute, il est vrai, les conséquences induites par la vision trop prolongée du cinéma de Neil Breen. En effet, imaginer finir ses jours entre les quatre murs capitonnés d'une chambre d’hôpital psychiatrique est très légèrement amplifié. La folie qui peut s'emparer du spectateur n'étant jusqu'à aujourd'hui pas encore prouvée. Il demeure cependant un élément difficile à nier. L'emprise que l’œuvre toute entière de Neil Breen peut avoir sur son audience. Car à force de regarder les uns derrières les autres les longs-métrages qu'il a réalisé ces vingt dernières années, l'absence de nouveau projet peut s'avérer difficile a accepter. C'est donc avec une infinie précaution doublée d'une certaine fascination que j'ai découvert Pass Thru. Sachant qu'après lui ne me resterait plus qu'à découvrir Double Down, son tout premier long-métrage, c'est avec tout le respect qu'il se doit que j'ai contemplé ces aventures mégalomaniaques datant de 2016. Neil Breen passe cette fois-ci de l'autre côté du miroir. Du côté obscure. Un garrot entourant le bras gauche et une seringue (vide) plantée dans le bras, une ombre passe et voici que son âme se désolidarise de son corps ! Totalement fasciné, voire même carrément obsédé par la corruption au niveau de l'état, des entreprises et des banques, Neil Breen ressasse encore et encore les mêmes thématiques.


Ajoutant toujours à cela, une grosse rasade de spiritualité. Pass thru reprend la thématique de Fateful Findings, Neil Breen incarnant désormais et coup sur coup, trois personnages. Thgil, la ''Lumière'' (heu.... ça va les chevilles) ainsi qu'une intelligence artificielle... Tellement intelligente que le type qui vient tout juste de jouer les passe-muraille en plein désert se croit maintenant obligé de gravir un rocher pour atteindre son nouvel objectif. Malgré ses prétentions d'Être de Lumière, Neil Breen a tout de même perdu de sa superbe, vêtu comme un clodo ! Par contre, le Neil Breen réalisateur s'est offert un nouveau joujou. Un drone dont l'opérateur se sert pour filmer la Star en plans larges dans un désert d'où notre héros ne semble pas vouloir décoller. Plus confuse que jamais, la mise en scène souffre des tares habituelles. Un scénario alambiqué d'où sourdent des sous-intrigues auxquelles l'auteur n'apporte ni justification, ni explication. Traitant en outre sont sujet à travers un montage chaotique. Accentuant ainsi la difficulté avec laquelle le spectateur suit les aventures du personnage central qui, en outre, se démultiplie à travers trois personnalités. Neil Breen exerce tout son talent de conteur et d'interprète dans une œuvre qui ne fait que réinterpréter inlassablement tout ce qu'il déjà construit autour de ses premiers longs-métrages. Ne changent que les interprètes secondaires, qui dans le cas de Pass Thru incarnent d'une part des trafiquants d'immigrants et d'autre part des étrangers qui pensaient sans doute trouver une vie meilleure que dans leur propre pays. Les ambitions de ''Lumière'' sont parfaitement honorables : unir les hommes. Tout en éliminant celles et ceux qui depuis toujours font le mal sur notre planète. Un véritable acte génocidaire puisque notre héros venu des étoiles indique que les morts se compteront par millions ! Incarnant donc un mélange entre un extraterrestre et une intelligence artificielle, l'on apprend que ''Lumière'' vient également du futur. L'occasion pour Neil Breen de nous offrir un cours sur la Courbure du Temps ! Entouré d'un parterre de seconds rôles tous plus pathétiques les uns que les autres, le réalisateur, scénariste et acteur peut laisser libre cours à son délire mystique et narcissique habituel. Tout comme les œuvres passées et à venir, Pass thru ressemble à la vidéo promotionnelle d'une secte ésotérique au centre de laquelle trône un Neil Breen paranoïaque et complotiste. Une vision tantôt dystopique, tantôt idéaliste abreuvée à la sauce Z. Un mélange, comme d'habitude, autant détonnant que risible...

 

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