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dimanche 27 octobre 2024

M - Call of Silence de Vardan Tozija (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Observé à partir du point de vue de son très jeune protagoniste Marko (Matej Sivalo), l'univers de M. Call of Silence bouleverse les conventions du film d'infectés en se plaçant à hauteur d'enfant. D'où cette modestie narrative, cette contemplation, ou cette bluette composée par Nathanaël Bergese qui constituent la matière principale de ce film d'horreur et de science-fiction très spécial se déroulant encore une fois dans un univers dystopique où il s'agit d'être très attentif à ce qui nous entoure. D'origine macédonienne, le réalisateur et scénariste Vardan Tozija signe une œuvre sans commune mesure avec le spectacle auquel le public est habituellement confronté. Surtout dans sa première moitié qui prend le même parti forestier et minimaliste que le très anecdotique Los Infectados signé en 2011 par le mexicain Alejandro G. Alegre. Autant dire que pendant presque une heure, il ne va pas s'y passer grand chose. Les personnages d'un père (Sasko Kocev), de son fils et d'une femme (Kamka Tocinovski) accompagnée de son enfant atteint de trisomie (Aleksandar Nichovski) sont les principaux protagonistes. Le premier surprotège le second jusqu'à adopter une attitude rustre et parfois agressive. La troisième tentera plus tard d'approcher ce dernier avant de mourir dans des circonstances plus qu’ambiguës. Les deux enfants finiront pas se lier d'amitié et feront route ensemble lorsque le père du premier sera condamné à rejoindre les rangs des infectés (ici appelés ''Mauvais''). Entre ces quelques événements, c'est le vide presque absolu. Comme si M. Call of Silence et son auteur faisaient le vœu d'aborder la thématique sous le prisme de l'auteurisme. Autant dire que pour l'instant, Vardan Tozija n'a semble-t-il pas choisi la voie la plus agréable et la plus facile pour nous conter cette histoire plutôt mature au centre de laquelle orbitent deux enfants et pour l'instant.... pas l'ombre d'un infecté. La préoccupation de Vardan Tozija est pour le moment de développer la relation entre un père inquiet pour l'avenir et la sécurité de son fils ainsi que l'attirance de ce dernier pour un gamin handicapé mental et sa génitrice dont il vient de croiser la route et qu'il pense être sa propre mère.


Un cheminement long, très lent, périlleux (en ce sens où une partie des spectateurs aura sans doute déjà quitté la projection) et qui au final ne sert qu'à rendre plus attachante cette histoire qui décidément sort du lot alors que les deux adultes feront bientôt partie de l'histoire ancienne. Une première partie... comment dit-on ? Chiante ? Ouais, à peu de chose près. L'espoir d'un deuxième acte s'inscrivant davantage dans ce pourquoi les spectateurs se sont plongés dans la projection étant apparemment dénué de tout fondement. À moins que la disparition ''des grands'' permettent aux ''petits'' de s'enfoncer un peu plus dans l'aventure et ainsi nous offrir un spectacle digne de l'intérêt que l'on prête au projet ? Peu à peu, la végétation pourtant toujours présente laisse la place à quelques reliques du passé. Une voie ferrée, des wagons ou une locomotive dont Marko et son nouvel ami font semblant de prendre les commandes. Des survivants aussi, le film n'échappant pas au personnage soucieux de garder avec lui sa femme et son fils atteints par le virus. Pour l'instant rien d'extraordinaire visuellement puisque ceux qui comme moi prennent régulièrement le train savent qu'en chemin ils ont l'habitude de voir par la fenêtre nombre de voies ferrées rouillées et disparaissant sous les mauvaises herbes ou encore de vieux bâtiments laissés à l'abandon. Tout est donc ici tourné en milieu naturel. LA bonne idée du cinéaste est d'avoir choisi de mettre en scène un gamin dans un milieu particulièrement hostile même si pour une fois le ''héros'' de l'histoire ne rencontrera pas vraiment d'antagonistes. Malgré l'apparente simplicité de la mise en scène et l'absence quasi généralisée d'action ou d'horreur, M. Call of Silence brille par son originalité, sa distance prise avec un certain nombre de gimmicks propres au genre et le côté cauchemardesque de certaines situations comme lors du tout dernier acte situé dans un bâtiment ou est projeté en boucle l'image holographique d'un représentant du pouvoir. Bref, malgré son rythme parfois un peu trop lent, le long-métrage de Vardan Tozija réussit finalement par séduire et fera peut-être date dans l'histoire du film de zombies et d'infectés...

 

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