On a beau cultiver sa
passion pour le cinéma Z, vouloir participer au grand œuvre qui lui
est consacré en tartinant nos journées de longs-métrages dont
l'obédience exige certains critères et même accepter quelques
égarements (ces fausses séries Z des années 2000 genre Sharknado,
lesquelles jouent davantage sur le principe d’œuvres fauchées
involontairement drôles plutôt que de s'en écarter). Le cinéma Z,
c'est comme la pâtisserie. Confiez-la à une personne qui n'est pas
de la profession et qui ne respecte pas les quantités précises
édictées dans des livres consacrés à la cuisine par de grands
professionnels, et vous obtenez un résultat bien en deçà des
attentes. Charles Band est pourtant bien l'un des chantres de ce
cinéma qui donne sans doute des boutons aux grands ''Penseurs'' du
septième art. Cette catégorie d'individus dont la suffisance est
inversement proportionnelle aux restrictions qu'ils s'imposent en
matière de cinéma. Par chance, je ne fais pas partie de ceux-ci est
peux à loisir passer d'un Bergman, d'un Tarkovski à un Lynch ou un
Cronenberg tout en faisant un détour par un Mattei ou comme dans le
cas présent, un Band ! Après m'être attardé sur trois de ses
œuvres personnelles et une quatrième dont il s'est uniquement
chargé de la production, revenons donc pour ce quatrième article du
cycle que je lui ai consacré avec Head of the
Family
plus ''connu'' chez nous sous le titre Le cerveau
de la famille.
La même année que l'épisode La meute
de l'excellente série de science-fiction et de fantastique X-Files,
Charles Band réalisait de son côté l'une de ces improbables
productions dont lui seul a le secret. Et comme l'indique très
clairement l'affiche du film, le cerveau de la dite famille connue
sous le nom de Stackpools, c'est cette énorme tête munie de petits
bras prénommée Myron sous le maquillage en latex duquel se cache
l'acteur J.W. Perra (que l'on retrouvera à nouveau chez Charles Band
l'année suivante avec deux longs-métrages réalisés coup sur
coup : Mystery Monsters
et The Creeps).
Un cas assez incroyable d'hydrocéphale qui ferait triquer les
spécialistes en malformations congénitales du monde entier.
Chef
de trois rebuts apparemment issus de la même famille, Otis (Bob
Scott), Wheeler (James Jones) et Ernestina (Alexandria Quinn), il est
à la tête d'une science étrange visant à kidnapper des hommes et
des femmes afin de pratiquer sur eux d'immondes expérimentations. En
ville, la famille Stackpools se traîne une très mauvaise
réputation. Tout comme Howard (l'acteur Gordon Jennison Noice),
sorte de Lorenzo Lamas (la série Le rebelle)
teint en blond et dont les neurones se sont fait la malle depuis
belle lurette. Un voyou craint par la population et notamment par sa
compagne Loretta (la prolifique et très sexy Jacqueline Lovell qui
retrouvera notamment Charles Band l'année suivante dans Hideous!)
qui le trompe avec le ''beau
gosse''
du récit, un certain Lance qu'interprète quant à lui l'acteur
Blake Adams. Head of the Family,
c'est un peu le Freaks, la monstrueuse parade
du pauvre. Ne jouant absolument pas dans la même catégorie que Tod
Browning, Charles Band fait avec les moyens du bord. Dix ans après
l'excellent (mais nanardesque) TerrorVision,
le fait est que ses monstres humains ne suffisent pas à faire de
Head of the Family le
produit dont on peut se régaler une fois avalée une bonne rasade de
whisky. À dire vrai, le scénario du film écrit par le réalisateur
et Benjamin Carr n'a pas grand chose à dire. Si la gargantuesque
bêtises des dialogues reste un véritable plaisir de fan (on touche
ici effectivement le fond du fond du fond) et si voir, revoir et
re-revoir Jacqueline Lovell se foutre à poil est un délice que l'on
ne se refuse JAMAIS, avouons tout de même que le film est souvent
très ennuyeux. Trop bavard et Charles Band ne sachant visiblement
pas comment poursuivre l'aventure de ses protagonistes, voilà qu'il
nous offre un moment d'Histoire française avec une reconstitution
fangeuse de l'exécution de Jeanne d'Arc sur le bûcher. Du
remplissage, rien que du remplissage. Dommage car l'idée était au
départ plutôt séduisante. On aurait surtout aimé que Charles band
ne recule devant rien car en dehors de scènes sexuellement très
chaudes, on pouvait rêver d'un délire d'un tout autre ordre. Sa
foire aux monstres demeure dont très en deçà de ce que l'on
pouvait attendre de lui...
Avec mon image du jour et celle de "Ciné-Bis-Art", t'es pas aidé, hi hi hi !
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