Nous nous projetons
désormais en 1997 soit six ans après Trancers II.
On change ici complètement de genre (ou presque) puisque la
science-fiction laisse la place à l'horreur. Ou plutôt, à une
comédie horrifique puisqu'il est difficile de voir avec Hideous !
autre
chose qu'une pantalonnade. Toujours prompt a piquer des idées aux
autres sans en avoir vraiment l'air, Charles Band et son
indécrottable maison de production Full
Moon Features
à laquelle on doit des centaines d’œuvres toutes plus barrées et
fauchées les unes que les autres nous proposent avec cette énième
proposition un ersatz de Basket Case 3
du réalisateur américain Frank Hennenlotter, troisième volet d'une
franchise que les amateurs d'horreur et d'épouvante underground
tiennent comme une pierre angulaire du genre. Un classique. Et même,
un film culte. Autant dire que Charles Band et son équipe marchent
ici sur des braises ardentes, sur du verre pilé, sur un terrain
miné... Hideous ! démarre
de manière plutôt alléchante. Le grain de l'image semble nous dire
que le long-métrage empiète sur les plates-bandes de Lloyd Kaufman
et de la Troma
Entertainment.
Martin et deux de ses collègues travaillent aux abords d'un bassin
d'assainissement des eaux lorsque celui-ci pèche pour une énième
fois ce qui semble être un détritus organique : en fait, un
bébé monstrueux dont les parents ont probablement décidé de s'en
débarrasser en le jetant dans leurs toilettes. On s'attendrait
presque à voir débarquer le Toxic
Avenger
de Michael Herz et Lloyd Kaufman et l'entendre revendiquer la
paternité de la créature... Laquelle sera, soit dit en passant,
scrupuleusement planquée dans une glacière durant un bon moment
sans que le spectateur ne puisse découvrir à quoi elle ressemble.
Martin s'en empare, la glisse donc dans la boîte réfrigérée en
question et part la vendre à Belinda Yost (l'actrice Tracie May),
laquelle fait le commerce de ce genre de curiosités qu'elle revend
ensuite aux plus offrants. Nopoleon Lazar lui achète la créature
pour la modique somme de six-cent cinquante mille dollars mais se la
fait voler lors d'un guet-apens orchestré par un certain docteur
Lorca (Michael Citriniti) avec la complicité de son assistante
Sheila (l'actrice et mannequin de charme Jacqueline Lovell qui
d'ailleurs, passera le plus clair de son temps la poitrine et les
cuisses à l'air).
Si
le visage de Napoleon Lazar évoque invariablement l'un des
personnages iconiques de Totall Recall
de Paul Verhoeven, c'est parce que le protagoniste est incarné par
l'acteur afro-américain Mel Johnson JR. qui dans le classique de la
science-fiction signé du réalisateur néerlandais interprétait le
rôle du chauffeur de taxi Benny, un mutant mais surtout un traître
à sa communauté qui travaillait pour l'immonde Vilos Cohaagen
(l'acteur Ronny Cox). Dans Hideous ! il
campe un collectionneur spolié qui aux côtés de Belinda Yost, de
sa secrétaire Elvina (Rhonda Griffin) et du détective Kantor
(Gerard O'Donnell) va se rendre dans le manoir du docteur Lorca.
Lequel vient d'ajouter à son importante collection de phénomènes
de foire baignant dans du formol l'objet du litige. Malheureusement,
pour ce dernier et ses ''convives'' la créature que sa secrétaire a
volé à Napoleon Lazar est encore en vie. À l'aide d'appendices
sortant tout droit de son crâne, celle-ci se relie à trois autres
phénomènes qui reviennent ainsi à la vie et prennent ensemble la
fuite. Croyant que Napoelon Lazar lui a volé son ''bien'' par
vengeance, le docteur Lorca enferme les nouveaux venus dans une pièce
jusqu'à ce qu'ils acceptent d'avouer où se cachent les créatures
en question... Hideous !
n'est certainement pas le film du siècle passé, ni de la décennie,
ni même de l'année où il est sorti sur le territoire américain
(1997), mais rien n'est plus sûr que de dire que l'on passe un très
agréable moment de détente. Pas du tout horrifique mais souvent
drôle, c'est tout le côté primaire et macho de l'homme qui s'y
exprime à travers l'affolante caricature qui est faite du personnage
d'Elvira. Blonde jusque dans le plus profond des neurones, Charles
Band s'acharne sur elle, lui faisant tenir des propos dont la bêtise
n'a pas d'équivalent dans la vie réelle. Un véritable défouloir
qui en fait finalement la véritable vedette du film plutôt que les
autres protagonistes ou les créatures elle-mêmes. Créées à
l'ancienne et au latex par la société d'effets-spéciaux Mark
Rappaport Creature fx
du nom de son fondateur, ces dernières sont plutôt réussies bien
qu'assez peu (et même pas du tout) effrayantes... Un régal...
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