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jeudi 25 mai 2023

Les nuits sexuelles (La Notte dei Dannati) de Filippo Walter Ratti (1971) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Les nuits sexuelles. Un tel titre évoque la vague de films pornographiques vintages des années soixante-dix. Une éventualité pas si absurde que cela puisque tout comme le Caligula de Tinto Brass qui bénéficia lui aussi d'une version agrémentée de séquences hard en son temps, le long-métrage du réalisateur italien Filippo Walter Ratti connu sous le titre original La Notte dei Dannati fut lui aussi disponible dans deux versions. L'une, celle qui nous intéresse dans le cas présent, d'une durée de soixante-quatorze minutes, et une seconde, ''augmentée'' d'un quart-d'heure supplémentaire environ. Débarrassé de ces plans relativement crus qui n'ont d'autre intérêt que d'attirer un certain public friand d'actes de pénétration non simulés, La Notte dei Dannati (dont la signification est La nuit des damnés) n'en est pas moins doté de quelques séquences érotiques où le saphisme règne en maître. En effet, les scène multipliant les actes sexuels entre femmes sont nombreuses et même majoritaires. En une trentaine d'années, le réalisateur italien aura tourné une quinzaine de longs-métrages après avoir débuté en tant qu'assistant-réalisateur auprès de Salvatore Gennaro Righelli et aura conclu sa carrière avec trois films purement érotiques. La Notte dei Dannati est quant à lui à ranger dans la catégorie des œuvres gothiques italiennes fleurissant depuis la décennie précédente. L'on est ici cependant très loin des œuvres d'un certain Mario Bava et plus proche de notre Jean Rollin national. Multipliant les visions cauchemardesques à base de cérémonies sataniques et de visions démoniaques, le long-métrage de Filippo Walter Ratti s'appuie sur le renfort de gimmick propres au genre. Le réalisateur use et abuse d'effets de style comme de brouillards épais ou de souffles de vent balayant de grands voiles recouvrant les fenêtres du château dans lequel se situe l'action. C'est là que se rendent Jean Duprey et son épouse Danielle où le propriétaire (et ami de Jean) souffre d'une maladie inconnue qui semble toucher les membres de sa famille depuis de nombreuses générations. Alité, fiévreux, l'homme meurt peu de temps après mais Jean et Danielle restent à demeure auprès de l'épouse du défunt, une certaine Rita Lernod. Passant les prochaines nuits dans une chambre où trône un étrange tableau représentant une scène de bûcher, Danielle commence à faire d''horribles cauchemars durant lesquels elle participe elle-même à d'étranges cérémonies lors desquelles se déroulent des orgies. Pendant ce temps là, dans la région, les corps de plusieurs femmes sont découverts, la poitrine lacérée. Une chance pour la police du coin puisque Jean s'avère être un enquêteur hors pair qui de son côté va se lancer dans la recherche d'indices permettant de résoudre cette épineuse affaire...


Produit par la société Primax, La Notte dei Dannati surfe donc sur la vague de longs-métrages horrifiques dont les tendances se dirigèrent vers la sorcellerie, la démonologie et le gothique. La société ne produira que deux films avant de disparaître. Le second, Erika, sera lui-même réalisé par Filippo Walter Ratti la même année. Concernant La Notte dei Dannati, ce dernier bénéficie d'une ambiance relativement pesante et d'une partition musicale signée de Carlo Savina, parfois convaincante, surtout lorsque celui-ci emprunte celle de Malenka, la Sobrina del Vampiro que réalisa l'espagnol Amando de Ossorio deux ans auparavant. Dans le rôle de Jean Duprey l'on retrouve l'acteur français Pierre Brice qui dans les années soixante devient populaire en Allemagne grâce à sa participation au Trésor du lac d'argent (Der Schatz im Silbersee) de Harald Reinl dans lequel il incarne l'indien Winnetou. Capable d'enchaîner les rôles auprès de Marcel Carné, de Damiano Damiani, de Max Pecas ou de d'Umberto Lenzi, on le découvrira notamment chez nous dans la série de Jean Sagols Orages d'été, avis de tempête en 1990 dans le rôle de Bernard! Face à lui, une épouse qui sous le prénom de Danielle se cache l'actrice et mannequin italienne Patrizia Viotti. Outre les séquences fantastiques, La Notte dei Dannati est donc perclus de scènes de nus où les actrices s'en donnent à cœur joie en matière de caresses, baisers et autres attouchements. Des séquences qui au départ peuvent paraître séduisantes mais dont la répétition et la redondance deviennent très vite pénibles. Les limites du scénario de Aldo Marcovecchio se posent donc là. Au point que le récit finit par oublier d'évoluer, le film constituant en un amalgame entre érotisme triste et visions sabbatiques filmées sous un angle parfois psychédélique. Si la mise en scène et l'écriture reposent uniquement sur des lauriers laissés en héritage par Mario Bava et d'autres cinéastes hautement qualifiés dans ce domaine, l'ambiance et les décors profitent largement à La Notte dei Dannati qui trouve en ces quelques éléments une porte de sortie lui évitant le lynchage et une porte d'entrée pour la catégorie Z. Ce à quoi le film échappe de justesse...

 

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