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dimanche 28 mai 2023

L'Éternel Éros (Seibo Kannon Daibosatsu) de Kōji Wakamatsu (1977) - ★★★★★★★☆☆☆

 



 

Quand l'embryon part braconner, Les Anges violés, Va, va, vierge pour la deuxième fois... Des exemples de longs-métrages dans lesquels le réalisateur japonais Kōji Wakamatsu traite la femme avec un certain mépris. Ou du moins, une certaine violence. Laquelle se retrouvait une fois de plus en 1977 dans L'Éternel Éros (Seibo Kannon Daibosatsu) dans lequel celle-ci est représentée par une figure légendaire vieille de huit-cent ans évoquant au départ La petite sirène de Hans Christian Andersen mais présentant surtout des similitudes avec un conte populaire japonais connu sous le nom de Happyaku Bikuni. À travers ce film, Kōji Wakamatsu évoque également les traumatismes liés à la guerre et les dérives comportementales de la ''haute'' société dont certains représentants se livrent à des exactions qui trouvent en Occident et aujourd'hui, un échos retentissant. Ici, la femme est un objet. Tout d'abord celui des hommes qui les uns après les autres et pour des raisons plus ou moins pertinentes et rationnelles s'en approchent afin d'obtenir des ''satisfactions'' diverses. Il faut dire que celle qui affirme être la réincarnation de la fille d'un Dieu-Dragon leur facilite la tâche en offrant son corps tel un temple du plaisir en échange duquel la jeune femme espère en terminer avec une existence qu'elle juge avoir trop longtemps duré. Si en arrière-plan l'on distingue des objet contemporain comme des véhicules à moteur ou certaines tenues vestimentaires, le film s'inscrit dans un décor typique d'une ère précédant largement celle à l'époque où se situe l'action. C'est là que l'on y fait la connaissance de l'héroïne interprétée par l'actrice Eiko Matsuda qui dans le rôle d'une nonne est donc persuadée d'être la réincarnation de happyaku bikuni, jeune est désirable nonne qui au grès des rencontres accepte de se donner aux hommes (en grande majorité puisqu'une seule femme, aveugle, aura ses faveurs) contre le ''petit service'' qui consiste une fois leur affaire exécutée, de la tuer !


À commencer par un vieil homme (l'acteur Taiji Tonoyama) atteint d'un cancer très avancé de la peau, suivi d'un violeur (thème très courant chez le cinéaste) marqué par la guerre (Keizô Kanie dans le rôle de ''l'homme''), d'une jeune femme atteinte de cécité (Atsuko Asano), d'un nanti cachant le lourd secret de tueur d'enfants ou encore d'un homme poursuivi par des villageois qui veulent mettre un terme définitif à la longue série de crimes dont il s'est visiblement rendu coupable. Chacune des rencontres entre happyaku bikuni et ces visiteurs d'un jour sera l'occasion pour Kōji Wakamatsu de mettre en scène des actes sexuels érotiques. Nous sommes là face à un Pinku Eiga. Un terme japonais signifiant Cinéma rose et qui fait état de séquences plus ou moins érotiques. Des films dont les origines remontent aux années soixante, période durant laquelle le cinéma japonais connaît un déclin auquel les producteurs décident de remédier en proposant des œuvres sulfureuses agrémentées de scènes plus ou moins chaudes. C'est donc ici le cas, le film multipliant les actes sexuels entre l'héroïne et des êtres en marge de la société. happyaku bikuni fait acte de temple sacrificiel mais n'obtient malheureusement pas en contrepartie ce qu'elle attend de ses quelques visiteurs. Tourné non pas par hasard dans la région de Wakasa à Fukui où la légende est tenace, L'Éternel Éros, profite de décors authentiques et intemporels directement liés au conte dans lequel une jeune femme mangea une portion de viande de sirène lors d'un repas et fut ainsi condamnée à vivre durant huit-cent ans. Les actes sexuels sont comme le veut la coutume japonaises, floutés afin de ne pas contrevenir au fait que les poils pubiens sont interdits d'image au Pays du Soleil Levant. Kōji Wakamatsu politise en outre le sujet à travers ce personnage identifié comme faisant partie du peuple d'autochtones Aïnous, une ethnie qui fut assimilée culturellement et dont le représentant harcèle celle qu'il condamne comme étant la figure du peuple Yamato. Accompagné par la bande musicale du compositeur japonais Minoru Miki, L'Éternel Éros est une œuvre envoûtante qui vaut moins pour son érotisme que pour les innombrables messages qu'elle véhicule...

 

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