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jeudi 30 juin 2022

Ils sont fous ces sorciers de Georges Lautner (1978) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Georges Lautner... ce grand, cet immense bonhomme qui se cacha derrière des œuvres aussi fondamentales pour le cinéma dramatique, policier ou comique français que Le septième juré en 1961, Les tontons flingueurs en 1963, Les seins de glace en 1974, Le professionnel en 1981 ou La maison assassinée semble avoir régulièrement cédé au chants des sirènes de la médiocrité. Lui avec lequel ont collaboré, Mireille Darc, Bernard Blier, Paul Meurisse, Lino Ventura, Francis Blanche, Michel Serrault, Louis de Funès, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo s'est laissé aller à quelques légèreté en plus de quarante ans de carrière et autant de longs-métrages. Quelques défaillances techniques qu'on ne lui reprochera pas forcément et dont certaines, cependant, ont carrément flirté avec le nanar. Et parmi celles-ci, Ils sont fous ces sorciers dont le titre à lui seul reflète cette folle appréhension que l'on ressent devant une œuvre supposée dégager ce même parfum âcre qu'exhalent les pires comédies franchouillardes des années soixante-dix. Mais si, vous savez, celles qui commettaient toutes l'erreur d'inviter sur leurs plateaux de tournage les mêmes figures d'un cinéma irrémédiablement rance dont on ne peut encore aujourd'hui goûter la saveur si particulière qu'après quelques verres dans le nez : Alice Sapritch, Patrick Prejean, Sim, Paul Préboist, Henri Tisot, Luis Rego, Jacky Sardou et j'en oublie beaucoup volontairement... Encarté entre un Delon (Mort d'un pourri en 1977) et trois Belmondo (Flic ou Voyou en 1978, Le guignolo en 1980 et Le professionnel l'année suivante), Ils sont fous ces sorciers met en scène Jean Lefebvre, Henry Guybet, Renée Saint-Cyr, Daniel Ceccaldi, Catherine Lachens et l'inénarrable Julien Guiomar dans une comédie dont les dialogues sont aussi légers que la mise en scène et l'interprétation. Une comédie presque... fantastique puisque les deux héros de ce récit, Julien Picard et Henri Berger, se retrouvent à l'île Maurice. L'un pour le travail, l'autre pour son plaisir. Alors que les deux hommes se lient d'amitié et finissent ensemble un soir accoudés au zinc d'un bar en compagnie de Marie-Louise Précy-Lamont (Renée Saint-Cyr), une envie pressente d'uriner les pousse à s’exécuter au plus vite mais les deux hommes ne s'aperçoivent pas qu'ils sont en train de se soulager au pied d'un Totem ! Furieux, les dieux lancent alors sur Julien et Henri une malédiction qui les poursuivra jusqu'à leur retour dans la métropole...


Toute l'absurdité du propos délivre alors son message à base de phénomènes inexplicables. Julien ne renvoie plus aucun reflet dans les miroirs et un poil long et dru lui pousse sur tout le corps quand vient la nuit. Henri, lui, n'est pas mieux loti puisque au même moment, ce sont deux énormes crocs qui surgissent d'entre ses lèvres. Les deux hommes ont deux points en communs. Il n'apparaissent plus sur les photos et peuvent communiquer à distance par transmission de pensée. Ne manquerait plus au tableau qu'Aldo Maccione débarque au beau milieu du récit, histoire de boucler cette bouffonnerie sans queue ni tête. Sans réel scénario non plus puisque dès lors nous n'aurons plus droit qu'à une succession de phénomènes parmi lesquels, un Henry Guybet lévitant à l'horizontale et un Jean Lefebvre à la verticale. Accompagné de ses fameux éclats de rire, Henry Guybet parvient sans mal à communiquer sa joie de vivre. Heureusement car il n'y a là, pas matière à s'esclaffer autrement que par dépit. Albert Kantoff n'étant pas Michel Audiard, on se contente de dialogues superflus, revus à la baisse et indignes du cinéma de Georges Lautner. Ce qui sauve peut-être le film du naufrage tient moins de l'expression désabusée de Jean Lefebvre et les interminables séances de rires de Henry Guybet que les présences de Renée Saint-Cyr, Catherine Lachens (allez savoir pourquoi mais cette actrice m'a toujours foutu le trouillomètre à zéro) ainsi que celle de Julien Guilomar, cet immense et indispensable second rôle du cinéma français qui nous régala notamment dans les rôles de Jacques Tricatel dans L'aile ou la cuisse et Le commissaire Bloret dans Les ripoux, tout deux réalisés par Claude Zidi ou dans celui de Camille dans L'incorrigible de Philippe de Broca. Des rôles taillés à sa mesure. Dans Ils sont fous ces sorciers, aussi stupide que puisse apparaître la dernière partie, voir celui qui incarne le patron de Jean Lefebvre se plier en quatre pour son subalterne à tout de même quelque chose d'irrésistiblement savoureux. Pour le reste, on a vraiment l'impression que Georges Lautner a tout entreprit pour saborder le projet. Jusqu'à même faire appel au pourtant talentueux Philippe Sarde pour la musique, lequel signe une bande originale nanardesque...

 

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