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vendredi 1 juillet 2022

Drôles de zèbres de Guy Lux (1977) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Alors là, attention. Voici l'un de ces monuments du cinéma hexagonal qu'aucun amateur de nanars n'a le droit, ni d'ignorer l'existence, ni même d'être passé à côté. Comme l'indique si bien l'affiche, Drôles de zèbres fut le tout premier long-métrage a être réalisé par le célèbre animateur et créateur d'émissions de divertissement télévisées, Guy Lux. Vu que l'humoriste et actrice Michèle Laroque a récemment (et pour le moment) infligé au public trois longs-métrages de sa création, il n'y a pas de raison pour que celui qui fut notamment à l'origine de l'émission Intervilles n'ait en son temps pas eu le droit de se lancer dans une carrière de cinéaste! Aussi brève fut-elle puisque comme ne le mentionne par contre pas du tout l'affiche, s'il s'agissait bien là de son premier film, rien n'indique qu'il allait également s'agir de son dernier. Notons que dans la longue liste des interprètes secondaires parmi lesquels nous allions retrouver les acteurs Mario David, André Pousse, Katia Tchenko, les humoristes Coluche et Michel Leeb, l'animateur Léon Zitrone (fidèle ami de Guy Lux), deux manquent à l'appel. Et oui, alors qu'Eddy Mitchell et Johnny Hallyday furent conviés à participer à l'aventure Drôles de zèbres, l'un et l'autre refusèrent. Une décision qui reste encore incompréhensible (inutile de préciser que j'ironise). Mais HEUREUSEMENT pour lui, Guy Lux a pu compter sur la généreuse participation de Claude François qui passait par là (véridique) ainsi que celle de Patrick Topaloff dont les plus érudits connaissent déjà le sort tragique que lui a accordé le destin ! Mais les véritables vedettes de ce classique de la comédie pour public décérébré demeurent bien entendu l'actrice Alice Sapritch et les ''acteurs'' Patrick Préjean, Jean-Paul Tribout et Sim ! Pour celles et ceux qui ne connaissent ni l'une ni les autres, le doux frisson de l'incrédulité ne risque pas de glacer leur échine. Tandis que les autres sont d'emblée prévenus que le spectacle sera à la hauteur de l'affiche, de son auteur, du scénario et de son trio d'interprètes principaux : Bref, pathétique !


Au scénario, Guy Lux lui-même. Histoire de compléter le tableau et de ne surtout pas voir en un autre personnage que lui, le responsable du désastre artistique auquel nous nous apprêtons à assister. Pour commencer, la bande originale... Composée par Jean-Pierre Doering, elle demeure d'entrée de jeu dans le contexte et ne contraste pas vraiment dans la carrière d'un compositeur qui pour le cinéma fut notamment chargé d'écrire les partitions musicales de Comment se faire réformer, Ces flics étranges venus d'ailleurs ou Rodriguez au pays des merguez respectivement réalisés par Philippe Clair, Philippe Clair et Philippe Clair. ZE King of the FranchouillarDZe Comedy ! Et pourtant, parmi une filmo/discographie presque exemplaire dans sa constance, Jean-Pierre Doering composera celle de Les égouts du paradis de José Giovanni... Mon dieu, quelle écart de conduite. Quelle faute de goût ! Plus sérieusement, Drôles de zèbres met en scène deux parieurs/chômeurs ayant perdu tout leur argent aux courses. Un univers que connaît bien Guy Lux puisque durant sa carrière nous le découvrirons en pronostiqueur hippique (tout comme son ami Léon Zitrone, lequel ouvre d'ailleurs ici les hostilités en voix off) pour divers journaux télévisés français. Vous sentez déjà cette odeur de Z qui se dégage des images et de la bande musicale ? Pas encore ? Attendez quelque minutes. Deux tout au plus, et ce court moment d'extase que ne pourront comprendre que les fans absolus de séries Z. Trois flics affublés d'une échelle dansant en rythme sur une musique ''pompier''. Rien que l'idée de sa conception donne une idée assez précise de l'ambiance et des motivations de Guy Lux. Sur un plan strictement chauviniste, le réalisateur et scénariste n'est ici très clairement pas venu prendre les places de Michel Audiard ou de Bertand Blier...


Embauchés par un industriel du nom de Napoléon Simfrid (Sim), époux de Gilda Simfrid (Alice Sapritch), Pierre et Jean prennent l'identité de deux espions auxquels est confiée la tâche de foutre un bordel monstre dans un hôtel que leur employeur aimerait racheter à bas prix. Ce que Simfrid ne sait pas encore, c'est que le directeur du dit hôtel, un certain Jardine (Jacques Legras), a inventé une formule chimique permettant d'augmenter les performances des chevaux et ainsi de les faire gagner lors des courses hippiques. De la comédie pas franchement amusante qu'aurait dû se contenter d'être Drôles de zèbres, le film se mue en une expérience de cinéma absolument indigeste et proche du calvaire. Des idées par dizaines, voire par centaines se bousculent au portillon de l'imaginaire d'un Guy Lux qui ne sait pas comment gérer un tel flux. Les personnages prennent le relais les uns après les autres lors d'un récit sans cohésion, souvent incompréhensible, voire même indescriptible. Bref, du grand n'importe quoi convoquant une Katia Tchenko en cliente d'hôtel nymphomane, un Coluche en chef de cuisine, un Claude François et des Claudettes dans leur propre rôle, Pierre Olaf en émir du Chokoweit, Michel Leeb en laveur de carreaux ou Annie Cordy dans la peau de la Baronne Jacinthe de la Tronchembiais, personnage créé dans les années soixante par Sim, que ce dernier interprète également à l'écran. Un lion, une antilope, un zèbre et même un chien doté de la parole... Drôles de zèbres, c'est en moyenne cinq à dix idées par minutes, jetée en pâture sans le moindre soucis de cohésion ou de réalisme. Le film donne le sentiment d'avoir surtout permis à Guy Lux d'y faire interpréter tout ce que le cinéma français de l'époque comptait d'indigence. La seule chose véritablement amusante n'est visible à l'écran qu'en supposant la réaction que purent avoir chacun et chacune au moment d'interpréter ce qui leur venait de droit. Ouais, vraiment un monument. En un film, Guy Lux semble avoir digéré tout le cinéma de Philippe Clair. Un film à réserver aux fans purs et durs de nanars, voire même de séries ultra Z. Une expérience à ne pas mettre devant tous les yeux sous peine de faire un AVC !

 

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