Du milieu des années
soixante-dix jusqu'à la moitié des années quatre-vingt, toute une
série de longs-métrages ayant pour vocation de mettre en scène des
demeures plus ou moins hantées furent tournés pour le bonheur des
fans de fantastique et d'épouvante qui pour le coup, bénéficièrent
de films de très grande qualité. Burnt Offerings
de Dan Curtis et sa demeure qui dévorait littéralement l'âme de
ses locataires, Amityville, la maison du Diable
de Stuart Rosenberg qui se réappropriait un effroyable et véridique
fait-divers, The Changeling
de Peter Medak, véritable monument de l'effroi avec George C. Scott,
Shining
de Stanley Kubrick et son hôtel hanté, adaptation plus ou moins
fidèle du roman éponyme écrit par l'écrivain américain Stephen
King, L'au-delà et
La maison près du cimetière
de Lucio Fulci, leurs séquences gore et leur ambiance morbide, ou
encore les très divertissants Poltergeist
de Tobe Hooper et House
de Steve Miner... Tout ceci inclus dans une plage de dix ans
seulement. Mais si le film The Nesting d'Armand
Weston dont il est question ici aborde lui aussi le même thème de
la maison hantée, on le rapprochera parfois sans doute davantage de
l'excellent La sentinelle des maudits
que réalisa Michael Winner en 1977. Si en comparaison des exemples
cités ci-dessus le film d'Armand Weston peut paraître bien
inférieur d'un point de vue qualitatif, les amateurs de sensations
fortes pas trop exigeants en la matière, les explorateurs urbains
(ou Urbex)
ou les chasseurs de fantômes lui trouveront malgré tout un certain
charme, aussi désuet soit-il...
The Nesting
met en scène l'écrivain de romans gothiques Lauren Cochran
(l'actrice Robin Groves), jeune agoraphobe qui afin d'être dans les
meilleures conditions possibles pour entamer l'écriture de son
nouvel ouvrage déménage temporairement et vient s'installer dans
une vieille demeure laissée à l'abandon, propriété d'un certain
colonel LeBrun qu'interprète l'acteur John Carradine (père de David
''Petit Scarabée'' Carradine, le personnage central de la série
Kung-fu).
Un vieillard qui a la vue de la future locataire est victime d'une
crise cardiaque. [ellipse] Lauren dispose ses quelques affaires dans
les deux seules pièce de l'immense bâtisse qu'elle a l'intention
d'investir mais très rapidement, des événements étranges et même
tragiques se produisent. La jeune femme fait des cauchemars criants
de vérité (c'est d'ailleurs à l'image des visions que fait
l'héroïne que The Nesting
se rapproche très sensiblement de La sentinelle
des maudits
puisque la top modèle Alison Parker interprétée par l'actrice
Cristina Raines qui elle aussi s'était installée tout récemment
dans un vieil immeuble y côtoyait déjà des locataires qui allaient
se révéler être en réalité des fantômes) et décide d'investir
le reste de la demeure afin de comprendre d'où remonte l'origine des
événements dont elle est le témoin ''privilégié''. L'une des
originalités de The Nesting
est d'installer son intrigue dans une demeure qui fut le théâtre de
la prostitution. En effet, celle-ci ayant servi de maison close,
l'héroïne est directement confrontée aux fantômes du passé...
À
vrai dire, au delà des simples similitudes qui font converger The
Nesting vers
le récit de La sentinelle des maudits,
le film d'Armand Weston (auteur de quelques longs-métrages seulement
dont le porno The Defiance of Good,
œuvre relativement violente qui situe son action dans un institut
psychiatrique) reprend
des éléments de quelques-uns des longs-métrages évoqués plus
haut. La lecture d'une page répétant inlassablement la même phrase
renvoyant à Jack Nicholson devant sa machine à écrire dans Shining
ou les sons étranges et la demeure (pourtant ici plus que jamais
décatie) qui eux ramènent quelque peu à The
Changeling.
Toutes proportions gardées bien évidemment puisqu'en comparaison,
The Nesting
est largement inférieur à ces quelques références. Il n'en
demeure pas moins que certaines séquences demeurent efficaces.
Quelques morts dont celle du psychiatre de l'héroïne empalé, l’œil
exorbité. Quelques agressions physiques dont celle d'un ouvrier
particulièrement antipathique. Et des apparitions fantomatiques
pourtant loin d'être angoissantes... Le film fut tourné dans
l'impressionnante demeure octogonale de Armour-Stiner près du fleuve
Hudson dans la région de New York. Il film bénéficie en outre
d'une partition musicale riche et diverse signée des compositeurs
Jack Malken et George Kim Scholes. Aussi curieux que cela puisse
paraître, The Nesting
mélange également le sujet de la maison hantée au film de rednecks
avec l'un des spécimens les plus remarquables jamais vus sur un
écran ! À savoir qu'il existe deux versions du long-métrage
puisque la première dure quatre-vingt dix-neuf minutes tandis que la
seconde est plus longue de quatre minutes. Une œuvre moyenne mais
qui se regarde avec un certain plaisir...
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