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mardi 2 mai 2023

Exte – Hair Extension (Ekusute) de Sion Sono (2007) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Bienvenue dans l'univers de l'un des chiens fous du cinéma japonais, Sion Sono. Avant d'entrer plus en détails dans de prochains articles sur le monde de ce cinéaste hors du commun que l'on pourrait parfois comparer au tout aussi original Shin'ya Tsukamoto, plongeons directement dans cet Exte – Hair Extension qui d'une certaine manière, en brassant les genres, est l'exemple même d'exercice auquel le réalisateur aime s'adonner. Ce long-métrage de 2007 est aussi clair dans son déroulement que peut être indéfinissable la catégorie dans lequel le ranger. C'est pourquoi l'on placera Exte – Hair Extension dans diverses cases et donc autant de catégories. Car ce film dont le titre n'est pas seul à entretenir le mystère sur son contenu peut être envisagé d'une part comme une comédie... à laquelle, justement, auront été ajoutées quelques extensions, pour son côté dramatique, horrifique ainsi que pour l'enquête policière qui y est menée. Derrière l'ironie que déballe le titre qui n'est pourtant pas tout à fait la traduction littérale de l'original Ekusute (lequel signifie plus précisément Rallonge) se cache en somme l'idée conductrice du récit. En réalité, Exte ne voulant rien dire de précis tout en offrant une image assez précise des intentions de Sion Sono et de ses scénaristes Masaki Adachi et Makoto Sanada, le film aurait tout aussi bien pu n'être que le récit d'une toute jeune coiffeuse-stagiaire en butte avec une frangine délurée, mère d'une gamine qu'elle-même bat quand elle ne la néglige pas simplement. Trois ans avant nous avoir asséné un Cold Fish inspiré des méfaits du couple de tueurs en série Sekine Gen et Hiroko Kazama, Sion Sono s'intéressait à un autre type de cinéma de l'horreur dont le moteur n'avait alors rien de visiblement commun avec la société actuelle bien qu'en réalité, le propos, fut-il mis en image de manière délirante, repose sur la mode consistant en une modification corporelle. Ici, apparemment, une pratique innocente nourrissant une tradition qui se perpétrait déjà chez l'homme japonais à l'époque des samouraïs. Bref, avoir les cheveux longs et soyeux est sans doute demeuré encore aujourd'ui au Pays du Soleil Levant plus qu'ailleurs, une marque de beauté... et le fond de commerce d'une propriétaire de salon de coiffure au très curieux nom d'enseigne (''Gilles de Rais'', dit Barbe-Bleue qui au quinzième siècle fut tout de même soupçonné d'avoir été à l'origine du meurtre d'environ huit-cent enfants) embauchant de jeunes stagiaires dont...


Yûko Mizushima (l'actrice Chiaki Kuriyama), jeune femme vivant en collocation avec Yuki Morita (Megumi Satô) et recevant la visite régulière de sa sœur Kiyomi (Tsugumi), jeune femme violente, mère d'une jeune enfant à laquelle elle inflige de vilaines marques sur tout le corps. Le côté dramatique de cette comédie étant ainsi installé, en prélude à la tragédie annoncée a précédé la découverte d'un corps et d'une incroyable quantité de cheveux enfermés dans un container par trois agents de sécurité. Direction la morgue et rencontre avec les deux inspecteurs qui seront chargés d'enquêter sur les origines de cette mort suspectes mais aussi et surtout avec un employé des lieux, fasciné par les cheveux des cadavres mais pas n'importe lesquels puisqu'ils se doivent d'être parfaits. Transportant le cadavre chez lui, l'homme va très rapidement découvrir que les cheveux de la morte continuent à pousser et ce, dans d'extraordinaires proportions... Sur un ton que l'on jugera moins irrespectueux que moqueur, Sion Sono semble d'une part railler gentiment cette habitude plus que superficielle consistant à ajouter tel ou tel artifice pour se rendre plus attirant. Sans avoir recours à la chirurgie esthétique ou aux tatouages et autres implants que celui de cheveux, le réalisateur japonais semble ainsi s'amuser avec les codes du cinéma d'horreur propres à son pays tendance ''fantômes japonais'' en exploitant l'un des éléments majeurs qui accélérèrent le pouls des spectateurs venus assister en salle aux projections antérieures de Ringu de Hideo Nakata et de Ju-On de Takashi Shimizu. Si, en outre, Exte – Hair Extension évoque un réel intérêt dans la diversité des intrigues et les divers changements de ton avec lesquels il les exploite, la sobriété de la mise en scène est jouissivement mise en péril lors de trois ou quatre assauts ''capillaires'' visuellement bluffants ! Peu de chance de ressortir de la projection le cœur au bord de la rupture ni de faire la nuit venue le moindre cauchemar. Reste tout de même une sympathique comédie dramatique, des personnages attachants et quelques visuels délirants...

 

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