''C'était une étoile
filante...''. Ben, non, un
simple feu de Bengale. Mais bon, gardez-le pour vous et n'en dites
rien aux spectateurs de ce The Giant Spider Invasion
signé de Bill Rebane en 1975. Soit deux ans tout juste avant
Kingdom of the Spiders
de John ''Bud'' Cardos dans lequel le Commandant James TEEEE Kirk....
enfin, le Docteur Robert ''Rack'' Hansen, combattait des araignées
plus grosses que le poing d'un homme. Une rigolade à côté de celle
que vont devoir affronter les Docteurs Vance, Jenny Langer ou le
shérif d'une petite bourgade américaine. Deux ans avant de voir
débouler de vraies araignées à l'écran, Bill Rebane nous balance
après une bonne grosse demi-heure une araignée haute comme un
immeuble de plusieurs étages beaucoup moins vraisemblable (quel
euphémisme) que celle du classique de Jack Arnold, Tarantula !.
Un comble si l'on tient compte du fait que ce dernier fut antérieur
de vingt ans et que par conséquent, les effets-spéciaux en 1975
devraient logiquement être plus réalistes. Bon, pour être tout à
fait honnête, The Giant Spider Invasion
contient
lui aussi de véritables araignées. Pas de celles que l'on a
l'habitude de trouver sur notre territoire mais plutôt dans des
contrées exotiques. Si ces premières sont typiques de celles que
l'on s'attendrait à voir débouler en cas d'invasion, c'est leur
façon d'apparaître à l'écran pour la première fois qui s'avère
elle originale. En effet, après qu'une météorite se soit écrasée
près de la maison d'un bouseux et de son épouse alcoolique (une
réplique presque parfaite de la future Sue Ellen Ewing de la série
télévisée Dallas),
d'étrange petites formes sphériques ressemblant aux bouses en
pelotes que fabriquent les scarabées bousiers s'y retrouvent
disséminées. Sauf que celles-ci s'avèrent d'une solidité à toute
épreuve et enferment chacune en son sein, une araignée ainsi qu'un
certain nombre de diamants (!?!).
Si
The Giant Spider Invasion
semble bien moins connu que Kingdom of the
Spiders,
il n'en demeure pas moins un cas intéressant dans son domaine
puisque malgré des moyens financiers s'avérant peu importants, Bill
Rebane parvient à réaliser une honnête petite série B aux
effets-spéciaux, certes, parfois mal fagotés, mais qui a tout de
même le mérite d'exister. L'une des bonnes idées du scénario qui
mène le montage à passer d'une situation à une autre, amenant
ainsi le long-métrage à bénéficier d'un rythme plutôt soutenu,
est d'avoir imaginé mettre dans un même film des scientifiques
cherchant les causes d'un phénomène inédit et des rednecks vaquant
à leurs occupations avant que tout ne dégénère. Au titre de ces
derniers, Bill Rebane expose quelques personnages particulièrement
gratinés parmi lesquels l'acteur Robert Easton se situe en bonne
position. Avec sa barbe à la ZZ
Top
mal brossée et son comportement de fermier misogyne méprisant
envers sa femme devenue alcoolique à la suite de la perte de leur
enfant, il incarne un Kester aux valeurs ambiguës et ma foi,
parfaitement détestables qui lui seront, on s'en doute, fatales.
Bill Rebane n'est pas tendre avec ses ploucs qu'il dépeint comme des
individus avides et crétins, remontant même jusqu'à son shérif,
facétieux plaisantin (l'acteur Alan Hale Jr.) que les habitants du
patelin où se déroule l'action ignoreront lorsqu'il s'agira de
prendre les armes pour aller tuer l'ignoble créature qui accumule
derrière elle les victimes humaines...
Une
araignée de quinze mètres (c'est le Docteur Vance interprété par
l'acteur Steve Brodie qui nous le confirme) qui déambule sur des
roulettes qui contrairement à celle de Tarantula !
n'est
pas l'objet de l'incrustation d'une araignée dans l'image mais bien
d'une authentique ''marionnette'' semblant être mue par des fils
invisibles. La présence à l'écran des docteurs Vance et Jenny
Langer (Barbara Hale) est le prétexte à des hypothèse
scientifiques relativement tordues. Car si en ayant l'esprit quelque
peu ouvert le spectateur pourra s'accorder avec l'idée d'une
mutation liée aux effets de la radioactivité émise par la chute
d'une météorite, l'évocation d'un trou noir est elle par contre
contestable. Se traînant une réputation peu élogieuse (le site
Nanarland lui
a notamment offert une place de choix entre ses pages), The
Giant Spider Invasion
est en fait une assez bonne surprise. Alors que sa traduction
française (L'Invasion des araignées géantes)
nous ment quelque peu en omettant le fait qu'il n'y a pas DES
araignées géantes mais une seule, les vraies mygales, elles, sont
en nombre important et généreront peut-être quelques frissons
parmi les arachnophobes. Bien que son araignée surdimensionnée
fasse davantage penser aux innocents opilions avec lesquels on les
confond parfois, Bill Rebane parvient grâce à certain cadrages à
rendre sa créature menaçante. The Giant Spider
Invasion s'en
trouve grandit en multipliant les attaques d'arachnides même si tout
ceci est fait dans des conditions parfois plus que sommaires. Avec
ses idées tordues (l'évocation d'un trou noir ou ces ''cocons''
renfermant des araignées et des diamants, idée parfaitement
farfelue qui ne joue d'ailleurs absolument pas sur l'évolution des
événements), sa définition du redneck, son shérif jovial et ses
scientifiques qui traitent le phénomène avec le plus grand sérieux,
The Giant Spider Invasion est
au final un sympathique divertissement...
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