On m'avait dit que
Samurai Cop
était un grand, très grand nanar mais alors, je ne m'attendais
certainement pas à assister à un tel spectacle. Entre l'infirmière
qui drague le héros et lui tâte l'entrejambe avant de lui refuser
le moindre rendez-vous pour cause de petite bit[censuré].
Le serveur costaricien homosexuel au doux petit nom de Alfonso de
Rigeria Enrico Sebastiano qui fait des moulinets avec les bras
histoires de bien marquer ses préférences sexuelles. Des anti-héros
affublés d'improbables coiffures (qui restent encore très
raisonnables en comparaison du brushing que se trimballe le flic
samouraï du titre). Des faux raccords en veux-tu en voilà. Des
bruitages ultra caricaturaux (on sait maintenant où sont allés
pécher leur sources d'inspiration les nuls
et les Inconnus
lors de leurs diverses parodies). L'attitude des uns et des autres au
moment de mourir. La musique atrocement cheap, et un casting qui
ressemble davantage à une cours des miracles qu'autre chose, on
tient là une perle. L'histoire est basique, mais on s'en fiche
puisque le principal intérêt de Samurai Cop
tient
tout d'abord dans sa mise en scène et son interprétation. Auteur de
trente longs-métrages dont celui-ci est le dernier, le réalisateur
iranien Amir Shervan signe un authentique classique du Nanar.
Également auteur du scénario, on remarquera d'emblée le nom
forcément original des principaux protagonistes. De vieux relents de
racisme qui transpirent lors d'un dîner organisé autour d'un chef
mafieux d'origine japonaise connu sous le nom de Fujiyama. Le héros,
lui, s'appelle Joe Marshall. Et quant à son coéquipier d'origine
afro-américaine, il se nomme Frank Washington. Quand je vous disais
que le film en la matière faisait preuve d'originalité...
Comme
je le disais un peu plus haut, le synopsis n'est pas ce que retiendra
tout d'abord la légende. Mais sachez que le long-métrage met en
scène le Clan Katana que dirige Fujiyama (l'acteur Cranston Komuro,
portant ici moustache et ''coupe mulet'' du plus ringard effet). Ce
chef mafieux s'est emparé à l'aide de ses hommes (dont un Yamashita
incarné par un Robert Z'dar à la mâchoire toujours aussi
impressionnante) du contrôle de la cocaïne à Los Angeles. Pour
affronter le clan Katana, le service de police de San Diego a dépêché
sur place l'inspecteur Joe Marshall qui intègre auprès de son
nouveau coéquipier Frank Washington (affublé d'une sobre coiffure
afro, cela va sans dire), le service de police de Los Angeles. Formé
par les plus grands maîtres en arts martiaux japonais (non, non, ne
riez pas!), ce séducteur invétéré est bien décidé à faire
tomber le nouveau parrain de la drogue. Wouaw ! Ça donne envie,
hein ? Et puis, ça a l'air vachement original, non ? Bon, plus
sérieusement, et une fois n'est pas coutume, il est très fortement
conseillé de découvrir Samurai Cop doublé
dans notre langue. En effet, si les interprètes sont mauvais, la
palme d'or revenant bien sûr à Mathew ''Samurai Cop'' Karedas
(z'avez cerné le jeu de mots ? Karedas= carré d'as!), les voix
françaises sont un modèle que devraient retenir tout ceux qui à
l'avenir décideraient de se lancer dans le doublage d'un nanar !
Sans rien avoir demandé à personne (contrairement à ces dizaines,
voire ces centaines de films qui désormais voient le jour avec
l'espoir de devenir culte en la matière), Amir Shervan signe l'une
des bandes Z les plus importantes de sa catégorie. Une fois que vous
aurez découvert Mathew Karredas dans le rôle du flic samouraï,
l'idée de découvrir ses autres... ''performances artistiques'' vous
titillera sans doute les méninges (une toute petite poignée de
longs-métrages à vrai dire).
Gratifié
d'un charisme aussi peu marquant que celui de notre ancien président
de la république François Hollande, l'acteur joue de surcroît
comme un pied pour notre plus grand bonheur. Sa coiffure dit tout. Un
brushing comme jamais aucun coiffeur digne de ce nom n'oserait en
proposer dans son salon. Portant sur ses ennemis et sur la gente
féminine un regard de poisson mort, Mathew Karredas a l'attitude du
type qui à sa banque fait la queue en attendant d'encaisser ses
allocations chômage ! Ouais, Samurai Cop,
c'est du grand, très grand cinéma. Du Kung fu, des gunfight de très haute
volée (des balles qui parfois ne brisent pas le pare-brise des
voitures), des courses-poursuites endiablées (on accélère l'image
histoire de faire croire que les bagnoles roulent en ville à toute
berzingue), des dialogues d'une très grande profondeur
(l'infirmière : Vous
voulez sortir avec moi ?
Joe : Heu,
ouais, ça m'déplairait pas.
L'infirmière : Vous
voulez coucher avec moi ?
Joe : hum....
Bingo !
L'infirmière (tripotant l'entrejambe du flic) : Voyons
ce que ça vaut.... désolée, ça ne m'intéresse pas. Rien
d'intéressant.
Joe : Rien
d'intéressant ? Et l'intérêt pour vous commence à quelle
taille ? le... jumbo-jet ? Et
je vous épargne le pire et donc, le meilleur...), bref, que du bon à
partager entre potes. Pour ceux qui hésiteraient encore, sachez que
malgré sa foule de défauts, le film bénéficie de la présence de
jolies plantes à l'image de Janis Farley ou de Melissa Moore. Alors,
il y en a encore qui font la fine bouche... ?
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