Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 15 janvier 2017

Under the Shadow de Babak Anvari - ★★★★★★★☆☆☆



Année 1985. En plein conflit Iran-Irak, la ville de Téhéran s'apprête à subir des bombardements. Iraj, père de Dorsa et époux de Shideh est appelé à se rendre dans une ville voisine afin d'y pratiquer son métier de médecin, abandonnant derrière lui les siens. Généralement confiée aux bons soins d'une voisine, Dorsa apprend à sa mère l'existence des Djinns, ces créatures invisibles transportées par le vent et qui peuvent apparaître sous différentes formes. Niant leur existence, Shideh demande à sa fille de la croire lorsqu'elle affirme qu'ils n'existent pas. Et pourtant... alors que Dorsa semble avoir égaré sa poupée Mikia, d'étranges événements se produisent dans l'appartement. Tout d'abord, un missile s'écrase sur le toit de l'immeuble. Mais fort heureusement, celui-ci n'a pas explosé. Le plafond de l'appartement a malheureusement subit des dégats. Alors que Shideh reçoit régulièrement des coups de téléphone de la part de Iraj qui enjoint son épouse d'aller s'installer chez ses parents, la jeune femme et sa fille reçoivent la visite d'une étrange femme qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Alors que les habitants quittent peu à peu la ville devenue u lieu à haut risque, Shideh et Dorsa finissent par être les dernières à demeurer dans l'immeuble...

Le film du cinéaste iranien Babak Anvari prend place en plein conflit entre l'Iran et l'Irak. Une guerre qui a débuté en 1980 et a pris fin huit ans plus tard en 1988. Une affrontement qui a surtout coûté la vie à de nombreuses victimes, évaluées entre 500 000 et 1 200 000. Réalisé l'an passé, Under The Shadow est censé se situer en 1985, lors des premiers bombardements lancés sur Téhéran par l'armée irakienne. L'aspect social de ce film collaboratif entre l'Iran, la Grande Bretagne, la Jordani et l'État du Qatar prend une place prépondérante, laissant l'aspect fantastique prendre son temps pour s'instaurer dans le quotidien de cette petite famille.
Le film témoigne des habitudes culturelles et religieuse liées à l'Islam, et se veut une critique féroce mais jamais véritablement mordante de la situation de la femme. Pour preuve, cette menace qui pend au nez de Shideh (l'épatante Narges Rashidi) alors qu'elle a « osé » sortir dans la rue sans son voile. Un châtiment auquel elle échappera de justesse mais qui demeure à peine pensable chez nous, occidentaux : des coups de fouets !

Autre fait marquant, la volonté de Shideh de retourner à ses études de médecine qu'elle a abandonné cinq ans plus tôt. Un espoir qui sera stoppé net par le doyen de l'université qui lui fait comprendre que son passé d'ancienne militante lors de la révolution iranienne de 1979 lui a définitivement fermé les portes de l'éducation. Entre les contrôles militaires permanents, le départ de Iraj, les risques d'attaques ennemies et l'entité qui semble avoir choisi Dorsa comme victime de son emprise, Shideh a fort à faire. Under The Shadow fait preuve d'une très grande simplicité. Nous sommes au cœur d'un drame qui nous touche forcément. La grande force du long-métrage de Babak Anvari est d'avoir évité tous les poncifs du genre et surtout, de n'avoir pas porté son œuvre uniquement sur les événements fantastiques. En fait, il se sert avec élégance du sujet des Djinns pour lancer une charge contre certaines croyances, contre l'armée, l'état policier et surtout, bien sûr, contre la condition des femmes.
En matière d'effets-spéciaux, là encore, le cinéaste fait preuve d'ingéniosité. Pour parer à un manque de moyens, ou tout simplement pour donne du crédit aux événements surnaturels, les effets-spéciaux demeurent on ne peut plus discrets. Quelques immenses voiles drapant une entité sans visage, un plafond qui se craquelle, le vent qui s'insinue à travers les fenêtres entrouvertes, ou encore les alertes à la bombe anxiogènes qui émaillent le film. Narges Rashidi porte à bout de bras le film, mais pas seulement elle. La toute jeune Avin Manshadi campe une Dorsa tout à fait crédible. Une jolie surprise qui nous vient d'ailleurs...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...