Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 2 octobre 2018

Invasion of the Body Snatchers de Don Siegel (1956) - ★★★★★★★★★☆



Invasion of the Body Snatchers de Don Siegel en 1956. L'Invasion des Profanateurs de Philip Kaufman en 1978. Body Snatchers d'Abel Ferrara en 1993. Et Invasion d'Oliver Hirschbiegel en 2007. Ces quatre longs-métrages de science-fiction ont en point commun, le roman L'Invasion des profanateurs que l'écrivain américain Jack Finney fit paraître en 1955. Tout n'étant qu'histoire de goût et de sensibilité, chacun rangera ces quatre adaptations dans l'ordre qui lui conviendra. Après avoir découvert l’œuvre cinématographique séminale de Don Siegel il y a un instant, je dois avouer que ma préférence va au remake de Philip Kaufman qui, en respectant la version de Don Siegel, apportait un surcroît d'angoisse en transposant le récit non plus dans une petite localité américaine, mais dans une grande cité. Si la vision toute personnelle de chacun des cinéastes permet d'aborder l’œuvre littéraire sous des angles différents, la version de Don Siegel est un essentiel pour tout amateur de science-fiction des années cinquante. Admirablement incarné par l'acteur Kevin MacCarthy que Philip Kaufman réemploiera dans sa version de 1978 dans une courte scène rendant hommage au personnage principal qu'il interpréta en 1956, le Docteur Miles Bennell, cette première incartade dans l'univers anxiogène créé à partir d'une thématique couramment utilisée au cinéma (l'invasion de notre planète par une forme de vie extraterrestre) est exemplaire à plus d'un titre.

Même s'il faut le reconnaître à Philip Kaufman l'aptitude à créer un véritable climat de paranoïa malheureusement beaucoup moins présente dans l’œuvre originale, Invasion of the Body Snatchers contient suffisamment de tension pour que le spectateur se sente littéralement happé par les événements. D'ailleurs, on reconnaîtra facilement les sources d'inspiration de Philip Kaufman, qui en donnant une vision encore plus pessimiste, reprendra les scènes clés de l’œuvre originale en les poussant à leur paroxysme. Bien meilleur que la version d'Abel Ferrara (la plus faible selon moi) ou du sous-estimé Invasion d'Oliver Hirschbiegel, les grandes lignes de Invasion of the Body Snatchers seront donc reprises vingt-deux ans plus tard. Dans la version de 1956, on n'échappe évidemment pas à l'idylle entre les deux principaux protagonistes. Déjà, on évoquait l'apparition de graines venues de l'espace et se disséminant de manière beaucoup moins anarchique que dans le premier remake. L'une des différences fondamentales entre les deux premières adaptations cinématographiques demeure dans le fait que dans la version de Don Siegel, les cosses n'ont nul besoin d'être raccordées à leur hôte puisque même à distance, le simple fait de dormir suffit à ces dernières de se développer jusqu'à prendre la forme de l'individu qui lui est assimilé.

Don Siegel suit une voie rigoureuse en parsemant ça et là de petits détails émaillant l'hypothèse que quelque chose d'anormal se produit depuis plusieurs semaines dans la localité de Santa Mira. Un gamin fuit sa mère, qu'il ne reconnaît plus. Une jeune femme trouve le comportement de son oncle bien différent. De retour dans cette charmante petite ville après un séminaire, le docteur Miles Bennell aprend que des dizaines de patients sont venus dans son cabinet durant son absence tandis qu'à présent, aucun d'eux ne semble plus avoir besoin de ses services.

Inconsciemment, nos deux principaux personnages (le second étant incarné par l'actrice Dana Wynter qui interprète le rôle de Becky Driscoll) prophétisent dès leurs retrouvailles. Elle, en arguant qu'il est 'merveilleux d'être de retour à la maison.' Que 'Cela fait si longtemps qu'elle a l'impression d'être une étrangère dans son propre pays'. Lui, en affirmant 'qu'il ne pourra bientôt plus prescrire de l'aspirine à ses patients sans qu'ils doutent de lui'. Dans un superbe noir et blanc, Don Siegel suit donc ses deux héros tentant de survivre dans un monde où chacun est remplacé par un double presque parfait si ce n'est son absence d'émotion. L'une des différences fondamentales entre la version de 1956 et celle de 1978, c'est le choix de Don Siegel d'offrir à l'humanité une chance de survivre à l'invasion, ce que Philip Kaufman refusait à son héros lors d'un final sinistre et pessimiste. Soixante ans plus tard, Invasion of the Body Snatchers a conservé toute sa force. Le film de Don Siegel fait partie intégrante de la grande histoire de la science-fiction au cinéma. Un classique indémodable...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...