Étrange cas que ce
Unearthly Stranger
réalisé en 1963 par le réalisateur et scénariste britannique John
Krish. Incarné par les acteurs John Neville (Les
Aventures du Baron Munchausen,
Le Cinquième Élément)
et Philip Stone (Orange Mécanique,
The Medusa Touch)
qui interprètent respectivement les rôles du Docteur Mark Davidson
et du Professeur John Lancaster, Unearthly
Stranger
est un long flash-bask d'une heure vingt environ qui revient sur
d'étranges événements survenus dans un laboratoire de recherches
spatiales où sont menées des investigations devant permettre à
l'homme de voyager dans l'espace grâce au pouvoir de la
concentration mentale. Alors que le scientifique Geoffrey D. Munro
est retrouvé mort alors même qu'il a percé une partie de la
solution, John Lancaster confie à Mark Davidson la responsabilité
du projet. Suivi de près par le major Clark (Patrick Newell), lequel
est davantage préoccupé par la sécurité de l'état que par celle
de 'l'individu',
Mark a épousé il y a de cela quelques semaines, la suissesse Julie,
rencontrée lors d'un séjour en Suisse. Se méfiant de tout ce qui
pourrait compromettre le projet et mettre en péril l'intégrité du
pays, le major se fait de plus en plus suspicieux envers cette jeune
femme dont il ne sait rien. Mark paraît lui-même incapable de
donner les renseignements qui pourraient rassurer son supérieur.
Quelques détails pourtant éveillent son ami John, qui lors d'un
dîner, découvre que la jeune femme est notamment capable de porter
à mains nues un plat chauffé à 240 degrés sans qu'elle ne
ressente la moindre brûlure...
Unearthly Stranger,
que l'on peut traduire chez nous sous le titre L'étranger
surnaturel
est une œuvre de science-fiction à petit budget plutôt
convaincant. L'une des grandes forces du film de John Krish demeure
dans son interprétation et sa mise en scène puisqu'en matière
d'effets-spéciaux, il demeure d'une exceptionnelle sécheresse. En
effet, si aucun monstre, aucun trucage n'apparaît à l'écran,
Unearthly Stranger
se révèle pourtant relativement réussi. Le cinéaste dose son
œuvre avec parcimonie : un peu de science (fiction), de
mystère, de charme (l'actrice britannique d'origine marocaine
Gabriella Licudi est plutôt jolie). Quelques morts, et surtout, des
questions. Nombreuses. Car il est difficile de définir où veut en
venir le cinéaste avant qu'une bonne partie du long-métrage ne nous
soit dévoilée.
John
Neville et Philipe Stone portent le film sur leurs épaules. Réalisé
avec un certain sérieux, Unearthly Stranger
ressemble davantage à un film honorablement financé qu'au 'petit
budget' qu'il
demeure en réalité. L'absence d'effets-spéciaux ne manquant fort
heureusement pas cruellement, John Krish propose une parade
ingénieuse en faisant intervenir d'étranges sons précédant un
drame. Bien que les historiens du cinéma Brian McFarlane et Steve
Chbnall aient vu dans Unearthly Stranger
une fable efficace, retenant leur attention sur la féminité, le
film peut également être vu sous un angle social offrant une part
importante au délicat sujet de l'immigration. Julie revêt en effet
l'apparence de l'étrangère en situation irrégulière se réfugiant
chez son nouvel époux afin de cacher son statut d'immigrée. Une
étrangère un peu particulière comme le spectateur pourra alors le
découvrir lors d'une séquence relativement convaincante la montrant
se promenant dans la rue avant de mettre mal à l'aise l'ensemble des
enfants jouant dans la cour d'une école primaire. Malheureusement,
ce genre de scène étant plutôt rare, le film jongle surtout entre
deux décors : celui du laboratoire dans lequel Mark mène ses
recherches, et la maison qui les abritent lui et Julie.
Œuvre
de science-fiction abordant le thème de l'invasion sous une forme
originale, Unearthly Stranger
rappellera sans doute à certain un grand classique du genre réalisé
en 1956 par Don Siegel : L'invasion des
Profanateurs de Sépultures.
Et même si le sujet y est bien différent, le final, fort réussi,
laisse entrevoir une même conclusion paranoïaque et pessimiste. Une
très bonne surprise...
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