Jouissif ! Relatos Salvajes,
l'est. Divertissant, drôle, cynique, parfois trash, ce long-métrage
argentino-espagnol réalisé par Damián Szifrón et sorti en France
le 14 janvier 2015 (après avoir été présenté au festival de
Cannes l'année précédente) est une perle. Traduit sous le titre
Les Nouveaux Sauvages,
il nous présente une galerie de personnages qui ont tous de manière
différente été bafoués. Tous ont donc une furieuse envie de
prendre leur revanche. Une vengeance qui va prendre diverses détours
sous la forme d'une succession de sketches très homogènes mais dont
certains souffriront malheureusement de petits défauts quelque peu
rédhibitoires. En apéritif, le très court Pasternak,
du nom d'un personnage que tout le monde, à bord d'un avion de ligne,
semble avoir croisé et même connu à un moment de sa vie. En
hors-d’œuvre, Las Ratas,
un sketch prenant pour cadre un petit restaurant dans lequel débarque
un promoteur immobilier que la serveuse Cuenca reconnaît pour avoir
été la fille d'un homme qui s'est suicidé suite à un scandale
dont fut responsable l'entrepreneur en question. Puis arrivent les
plats de résistance : D'abord, El
Más Fuerte,
puis vient ensuite, Bombita.
Le premier oppose deux conducteurs de voitures sur une route déserte,
et le second un expert en explosif dont la voiture a la fâcheuse
habitude de se retrouver à la fourrière. Puis arrive le dessert, La
Propuesta,
dans lequel un père de famille tente de venir en aide à son fils
qui a renversé et tué deux personnes en voiture, et pour finir, le
délirant digestif Hasta
que la Muerte nos Separe
dans lequel une salle des fêtes sert de cadre à un mariage qui va
se terminer de manière incongrue.
Relatos
Salvajes
montre dans quelles mesures l'Homme (et sa conjointe féminine) est
capable de résister au stress, et dans quelles conditions, il perd
le contrôle de lui-même et se révèle capable d'une grande
violence. Tous les héros du long-métrage de Damián
Szifrón atteignent cette limite et l'on assiste alors à des
débordements menant parfois jusqu'à la mort de certains
protagonistes. La vengeance étant au coeur des différentes
intrigues dont la plus courte ne dure pas plus de neuf minutes et la
plus longue dépasse tout juste la demi-heure, Pasternak
décrit
notamment la vengeance d'un individu qui a souffert toute sa vie des
relations intimes, amicales ou professionnelles qu'il a vécu avec
les autres. Las Ratas
part d'un postulat identique mais se révèle sans doute au final, le
sketche le plus faible. El
Más Fuerte
se pose en huis-clos désertique assez violent, comme une réponse au
Duel
de Steven Spielberg. Bombita
est un court assez féroce s'attaquant aux injustices quotidiennes et
à l’hermétisme dont fait preuve l'administration. Intéressant dans
le fond, la forme de La
Propuesta est
par contre légèrement décevante, surtout que le sktech à la
fâcheuse manie de se terminer en queue de poisson. Quand au dernier
acte, il est simplement réjouissant. Ou comment un mariage si frais
que la pièce montée n'a pas encore été entamée, part en vrille.
Ici encore, il s'agit de vengeance, mais cette fois-ci, mâtinée
d'adultère.
Relatos
Salvajes
remplit
parfaitement son contrat de divertissement. Difficile de s'ennuyer
puisque déjà, le principe du film à sketch permet de trouver ça
et (ou) là, de quoi contenter n'importe quel public. Le casting est
impeccable (au hasard, Darío Grandinetti, Julieta Zylberberg,
Leonardo Sbaraglia, Ricardo Darín, Oscar Martínez, ou encore Erica
Rivas et Diego Gentile) et les différents scénarii presque exempts
de défauts si ce n'est, comme je l'évoquais plus haut, ces quelques
malheureux raccourcis qui mettent parfois un terme trop brutal au
récit. A part cela, je le répète, Relatos
Salvajes
est jouissif !!!
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