Les dépressifs et les
hypocondriaques, ça n'est pas nouveau au cinéma. Souvent traités
sous le mode de la comédie, on a pu en découvrir certains cas dans
Ça se Soigne ? de Laurent Chouchan en 2007, Une
Petite Zone de Turbulences
d'Alfred Lot deux ans plus tard, ou encore Supercondriaque
de (et avec) Dany Boon en 2014. L'année dernière, c'était au tour
du réalisateur Jean-Pierre Améris (Les Émotifs
Anonymes)
d'aborder le sujet avec Je Vais Mieux,
l'histoire de Laurent, qui du jour au lendemain se retrouve avec un
mal de dos tenace et très handicapant. Cet architecte d'une
cinquantaine d'années incarné par l'acteur Eric Elmosnino
(Gainsbourg (Vie Héroïque),
Le Cœur des Hommes 3)
a beau consulter un médecin généraliste, un kinésithérapeute,
passer des radios et un scanner ou louer les services d'une
magnétiseuse, rien n'y fait car dans le cas de Laurent, tout est
dans la tête. Il faut dire que le quotidien de cet employé d'une
maison d'architecte de prestige n'est pas des plus facile: son
supérieur direct le harcèle sans cesse depuis des semaines, il
risque le licenciement après avoir agressé ce dernier, et Élise
(Judith El Zein que l'on a notamment pu voir dans Le
Prénom)
s'apprête à lui annoncer qu'elle désire divorcer. Heureusement
Laurent peut compter sur le soutien de son ami dentiste Édouard (Ary
Abittan, qui partageait déjà la vedette avec Eric Elmosnino dans
Hôtel Normandy
de Charles Nemes en 2013) et de sa compagne Sylvie (Valérie
Decobert, Caméra Café).
C'est pourtant sa rencontre avec Pauline (Alice Pol, Joséphine,
Raid Dingue)
et un projet de passerelle dans une petite ville de Seine Saint Denis
qui vont donner un tournant significatif à l'existence de Laurent...
Petite
comédie sympathique, Je Vais Mieux
repose essentiellement sur le jeu désabusé d'Eric Elmosnino qui en
fait des tonnes dans le registre de la comédie burlesque. Adapté du
roman éponyme écrit en 2013 par le romancier français David
Foenkinos (dont la ressemblance avec l'un des seconds rôles incarné
par l'acteur d'origine russe Sacha Bourdo est troublante), le
long-métrage de Jan-Pierre Améris est davantage une succession de
sketchs qu'une œuvre au récit linéaire. Car en effet, en
multipliant les séquences n'ayant que comme unique fil conducteur le
personnage central, Je Vais Mieux
peut se voir comme un film à sketch dont chaque segment est relié
par cet unique personnage dont le mal de dos accapare toutes les
pensées. Malgré un casting brillant (auquel il faudra ajouter les
participations de Lise Lamérite et Henri Guybet dans le rôle des
parents de Laurent), et la sympathie qui émane d'une grande partie
des scènes, Je Vais Mieux
souffre de n'avoir pas été traité plus en profondeur. L'idylle
entre le héros et Pauline se révèle en effet assez plate, tout
comme les rapports qu'il entretient avec Élise. La plupart des
interprètes (et donc des personnages) sont délaissés au profit du
personnage principal et l'on aurait sans doute aimé que plus de
dimension soit apportée aux personnages incarnés par Ary Abittan ou
Judith El Zein, et ce, même si Jean-Pierre Améris leur accorde tout
de même quelques séquences. Pas toujours très drôle, le film
traîne quelques scènes casse-gueules comme la pseudo-engueulade
réconciliatrice entre Laurent et Élise, celle qui oppose Eric
Elmosnino et Valérie Decobert alors en pleine séance d'adultère ou
encore un final loin d'être aussi touchant qu'il aurait dû.
Pourtant, Je Vais Mieux
n'est pas un désastre. Loin de là. Il s'y dégage une bonne humeur.
Celle pourtant très peu communicative de son héros et de ceux qui
l'entourent. A noter la participation de François Berléand dans le
rôle du patron de Laurent, auquel le cinéaste a accordé un rôle
plutôt intéressant. Au final, le film de Jean-Pierre Améris se
laisse voir sans déplaisir mais ne sera pas celui qui réconciliera
définitivement le public français avec une Comédie se révélant
moribonde depuis quelques années au cinéma...
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