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vendredi 5 octobre 2018

La Nuit des Traquées de Jean Rollin (1980) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



C'est lors d'une nuit pluvieuse qu'au volant de sa voiture, Robert (vlà un prénom qui a du cachet!) croise sur la route Élisabeth. Effrayée et souffrant d'amnésie, la jeune femme est incapable de dire ce qui lui est arrivé tout en sachant pertinemment qu'elle est en danger. Robert la prend sous son aile, l'emmène chez lui, mais dès le lendemain, alors qu'il est parti travailler, Élisabeth est rattrapée par ceux qui lui veulent apparemment du mal. Un certain docteur Francis, et Solange, son assistante. Ces deux là forcent Élisabeth à les suivre et l'emmènent jusqu'à une grande tour dans laquelle sont déjà séquestrés un certain nombre d'hommes et de femmes, qui eux aussi, ont perdu la mémoire. C'est dans ce contexte que la jeune femme fera la connaissance de Catherine et retrouvera Véronique avec laquelle elle tenta de prendre la fuite la nuit précédente... La Nuit des Traquées est le vingt-septième long-métrage du cinéaste français Jean Rollin, connu chez nous pour avoir produit un certain nombre de séries Z (et pas mal de pornos sous pseudonymes) que les amateurs de nanars tiennent pour cultes. Ne dérogeant pas à cette tradition, La Nuit des Traquées est donc une bande horrifique que d'aucun jugera de navrante même si elle demeure quelque peu touchante puisqu'à l'époque, il n'était pas coutume en France de voir tant d’œuvres fantastiques tournées sur notre territoire. C'est ainsi que Jean Rollin, ex pourvoyeur de longs-métrages pornographiques auxquels participa parfois l'une de ses actrices fétiches Brigitte Lahaie, pénètre une fois de plus la frontière entre réalité et fantasme. Car La Nuit des Traquées a bien l'air d'être un rêve, ou plutôt un cauchemar auquel sont conviés les spectateurs. Après un porno en 1977 (Vibrations Sexuelles), le cinéaste offre l'immense opportunité à Brigitte Lahaie (combien d'actrices X peuvent-elles en effet se targuer d'avoir pu bénéficier d'une carrière dite « classique »?) de tourner dans un « vrai » film dès 1978 avec Les Raisins de la Mort. Avec de vrais dialogues, et un véritable scénario.

La Nuit des Traquées est le troisième long-métrage classique auquel participera l'actrice auprès de Jean Rollin après avoir tourné entre-temps avec (tout de même) Henri Verneuil, Gérard Oury ou encore Jean-Jacques Beinex. Si l'idée de base est au demeurant fort intrigante, le film souffre malheureusement d'une mise en scène et d'une interprétation catastrophique. À tel point que l'on a parfois l'impression de se retrouver face à du théâtre d'avant-garde. La faute à une post-synchronisation désastreuse et à des interprètes figés dans le marbre et incapables de véhiculer la moindre émotion. Si Jean Rollin ne sera pas le dernier à donner sa chance à une ancienne actrice porno (Virginie Despentes aura eu le malheur de proposer un nullissime Baise-moi vingt ans plus tard), il n'aura malheureusement pas eu le talent d'un John Waters qui lui, offrit une belle reconversion à la star américaine du X dans les années quatre-vingt, Traci Lords.

Jamais effrayant, La Nuit des Traquées prête même parfois à sourire tant le jeu des interprètes est à l'opposé de ce à quoi le spectateur est en droit de s'attendre. Les acteurs (trices) semblent sous hypnose, comme balançant sur l'écran des incantations souvent grotesques et rarement jubilatoires. Les décors sont d'une pauvreté affligeante et qu'on ne vienne surtout pas me dire que l'équipe technique du film comprend une costumière tant les interprètes semblent être venus sur le plateau vêtus de leurs propres vêtements. L'oeuvre de Jean Rollin semble révéler un financement de misère et faire peu de cas de son scénario. Pourtant, malgré tous ses défauts, La Nuit des Traquées finit par agir. Ne serait-ce que parce qu'il réussi à nous endormir. A nous anesthésier comme le sont ses personnages. Qu'on le veuille ou non, le film de Jean Rollin parvient à créer un climat qui dans sa dernière partie parvient à happer le spectateur. Du moins, est-ce ainsi que je l'ai ressenti. Par contre, mieux vaut être prévenus : question gore, le film se contente d'une paire de ciseaux plantés dans les yeux et en matière de sexe, le film ne propose que deux très ennuyeuses scènes de nu. Pas de quoi être aux anges, donc. Alors, si La Nuit des Traquées est loin, très loin d'être un grand film, il se peut qu'il agisse de la même manière sur d'autres spectateurs. Quant aux amateurs de nanars, ils seront comblés.

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