Un an et un jour après
la sortie du premier volet de la trilogie Le Hobbit, (Un
Voyage Inattendu), Les spectateurs ont pu retrouver leur héros
Bilbon Sacquet et sa bande de nains repartis à la conquête
d'Erebor. Conduits par Thorin Ecu-de-Chêne, ils vont à nouveau fort
à faire dans les différentes contrées qu'ils vont avoir à
traverser durant leur périple.
Plutôt que de résumer
le premier chapitre par un court aperçu, Peter Jackson préfère
délaisser les retardataires et plonger directement les spectateurs
au cœur d'une action qui précède de douze mois le récit
principal. L'on y découvre la rencontre entre le magicien Gandalf le
Gris et le nain Thorin, le premier informant le second du danger qui
rode autour de lui (sa tête étant mise à prix) et de la nécessité
pour lui de mettre la main sur l'Arkenstone, une pierre précieuse au
propriétés lumineuses étonnantes. C'est ainsi qu'une année plus
tard, Thorin se retrouve à la tête d'une petite « armée »
de douze nains ainsi que du hobbit Bilbon Sacquet dont le rôle sera
de voler la fameuse pierre enfouie sous l'improbable amas d'or et de
pierres précieuses au dessous duquel sommeille l'immense dragon
Smaug.
Quel est donc le verdict
de cette suite tant attendue par les fans de Tolkien, de Peter
Jackson, et même par tous ceux qui sont pourtant indifférents à
ces deux emblématiques personnages mais qui restent
« scotchés » depuis 2001, année du premier volet de la
trilogie consacrée au Seigneur des Anneaux?
Une œuvre
majeure pondue par J.R.R.Tolkien et adaptée par le talentueux Peter
Jackson
Tout d'abord, si l'on compare les critiques presse des premier et
second volets, on note une très légère avance concernant La
Désolation de Smaug. Contrairement à Un Voyage Inattendu qui
semblait avoir à l'époque de sa sortie, davantage les faveurs du
public. Le premier acte a ceci d'avantageux sur le second : Il
permettait de redécouvrir par la voie du septième art, un ouvrage
cultissime écrit il y a longtemps par un écrivain célèbre pour
avoir pondu des œuvres majeures du courant heroic-Fantasy : J.
R. R. Tolkien. La magie opérait donc forcément, d'autant plus
qu'avec Le Seigneur des Anneaux,
Peter Jackson avait déjà à son époque (2001-2003) laissé un
sacré bon souvenir aux spectateurs amoureux du genre. En 2012, on
rêve déjà du contenu de ce que l'on va voir le 12 décembre au
soir. Et l'on n'est pas déçu. De remarquables effets-spéciaux. Des
personnages et acteurs attachants. Une histoire féerique,
convaincante et surtout, jamais ennuyeuse.
Une
année plus tard, après douze mois d'une impatience qui s'est
finalement effilochée au fil des mois, on pénètre dans la salle
obscure de son cinéma de quartier. Et puisque l'année précédente
on a choisi de voir le premier acte de la trilogie en 3D, puisque les
effets-spéciaux nous en ont plein la vue, on décide d'aller voir la
suite elle aussi en 3D. Un effet visuel qui n'apporte finalement
absolument rien ici, et dont l'efficacité est toute relative.
L’éternelle contrainte étant de porter d'affreuses lunettes
noires qui laissent sur l'arrête du nez une bien vilaine marque et
surtout, oui surtout, oblige le spectateur à regarder l'écran la
tête bien droite sous peine de voir la base inférieure de l'écran
disparaître derrière la partie basse de la monture des lunettes.
Tout ceci n'étant évidemment qu'une boutade sans conséquences,
l’élément perturbateur du spectacle étant bien certainement
l'impression d'assister à une suite qui manque singulièrement de
saveur. On pourra alors s'écrier : « une
année d'attente pour ça !!! »
Un
vide scénaristique sidéral pénètre l’œuvre de Peter Jackson
La
Désolation de Smaug
n'est au fond pas un mauvais film, mais il arbore les mêmes défauts
que subissait Le Seigneur des
Anneaux : Les Deux Tours
onze ans plus tôt. De conséquentes longueurs qui ruinent le film et
l'enlisent dans un mortel ennui qui font regretter qu'il ne dure pas
une heure de moins. En fait, le véritable défaut de ce second volet
n'est pas vraiment celui-ci. C'est plutôt le vide scénaristique
sidéral qui pénètre l’œuvre entre la très belle première
scène et l'interminable combat entre Bilbon et Smaug, suivi de la
fuite en arrière des nains, du hobbit et de ce même dragon. Sans
avoir lu le roman qui se rattache à l’œuvre cinématographique,
difficile de dire s'il s'agit ici d'une scrupuleuse adaptation de
celle de l'écrivain ou s'il s'agit d'un simple remplissage
s'évertuant simplement à justifier la décomposition en trois volet
de l’œuvre originale, dont le dernier épisode est prévu pour
décembre 2014. Peut-être est-ce aussi l'aspect beaucoup plus sombre
de l'histoire qui rebute alors que l'humour instantané qui se
dégageait dès l'ouverture du Voyage Inattendu créait une
imprégnation de la part du spectateur presque immédiate. On
retiendra tout de même la qualité des environnements qui
transportent littéralement les spectateurs hors de leur quotidien et
quelques scènes savoureuses comme celle qui voit les nains traverser
une rivière assis dans des tonneaux, poursuivis par une bande
d'orques belliqueux, eux-même systématiquement mis à mal par des
elfes malintentionnés.
Espérons
donc que 2014 sonnera l'apogée d'une carrière exceptionnellement
riche (celle du cinéaste Peter Jackson), et d'un engouement
retrouvé, celui du spectateur...
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