Réalisé, produit et
scénarisé par le cinéaste Stephen Hall, Nightshift
est apparu sur les écrans américains le 4 décembre dernier. Ce
petit film d'horreur appartient à une multitude de genres, allant du
film de fantômes, au serial killer, en passant par la boucle
spatio-temporelle. Un long-métrage qui semble se chercher sans
vraiment trouver sa voie mais qui en choisissant de s'écarter
sensiblement du tout venant, prône une certaine identité propre.
Stephen Hall convoque autant le Slasher
que la J-Horror et
apparaît comme le rejeton du Nattevagten du
cinéaste danois Ole Bornedal couplé au Shining
du britannique Stanley Kubrick. Assez discret en matière
d'hémoglobine même si les effets sanglants sont relativement
réussis, Nightshift
joue tout d'abord sur la peur du noir et de l'inconnu. Situant son
action dans un hôtel, il met en scène l'actrice Ashleigh Dorrel qui
dans la peau de l'étudiante Amy accepte de travailler de nuit dans
un luxueux établissement auprès d'un second employé, Adam, incarné
quant à lui par l'acteur Matthew O'Brien.
Là
où Nightshift
se différencie très nettement de la concurrence, c'est dans son
approche originale mixant les genres pour un résultats, qui s'il ne
brille jamais du feu du génie, évite au spectateur l'impression de
voir et revoir encore et toujours le même film. Éclairé sobrement
(il faut bien justifier la panique de l’héroïne), l’œuvre de
Stephen Hall se permet quelques outrances graphiques malheureusement
peu nombreuses. Son tueur se situe dans une veine
« néo-slasherienne »
peu crédible, agissant en « poseur »,
visage baissé, capuche relevée sur le crâne, et se déplaçant
avec cette lenteur déconcertante que partagent bon nombre de
« boogeymen ».
Erzats de Leatherface (vous comprendrez pourquoi), le tueur de Nightshift
se
déplace dans les couloirs d'un hôtel « lynchien »
et
« »kubrickien »
mais sans jamais en avoir véritablement l'ampleur. Brutal mais
jouant d'abord sur son ambiance sinistre, le film de Stephen Hall est
sauvé par l'aspect fantastique que le cinéaste injecte en milieu de
course.
Pour
autant, le réalisateur, producteur et scénariste de la chose
n'invente rien. Et oui, car dans le genre, d'autres s'y sont essayé
avec beaucoup plus de bonheur. En 2009, le cinéaste Christopher Smith
proposait un Triangle
maritime partant sur les mêmes bases « slasher/boucle
temporelle »,
tout comme Christopher Landon (le fils de Michael « Charles
Ingalls »
Landon), qui huit ans plus tard en 2017 proposa un excellent Happy
Birthdead né
de la même volonté de mélanger les genres épouvante et
fantastique avec sa boucle temporelle et son serial killer. Arrivé
le dernier et en mauvaise posture puisqu'étant moins fort que ses
deux ancêtres, Nightshift
n'en est pas pour autant raté même s'il s'avère que l'approche
fantastique y soit quelque peu brouillonne et que l'intrigue prône,
à son tour, comme cela est trop souvent le cas, l'éternel jeunisme
de ses interprètes. L'oeuvre de Stephen Hall est parfois parcouru
d'excellentes visions. Telle la séquence durant laquelle le
personnage interprété par Ashleigh Dorrell se retrouve
perpétuellement coincé au cinquième étage de la cage d'escalier
de l'hôtel. Au final, Nightshift est
une production honnête mais qui manque cruellement de profondeur
pour se démarquer de la concurrence...
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