Même si je ne
m'attendais certes pas à découvrir le Massacre à la
tronçonneuse
des années 2010, je ne m'attendais pas non plus à tomber sur une
telle purge. Je veux bien qu'avec aussi peu d'argent que la somme de
dix mille euros, faire des miracles n'était pas au cœur du projet
intitulé Slasher
réalisé par le cinéaste allemand Frank W. Montag, mais le premier
de ses deux longs-métrages (le second, Cannibal
Diner,
date de 2012) est vraiment mauvais. J'ai un défaut, oui, je l'avoue.
Celui d'espérer depuis près de trente ans de découvrir enfin le
fils légitime du génial Bad Taste
de Peter Jackson. Qu'il s'agisse d'ailleurs d'un film de zombies,
d'aliens ou de tueur en série cannibale et nécrophile (pourquoi
pas). Un fantasme encore inassouvi même si récemment, j'ai pu
découvrir le très jouissif Commando Ninja
de Benjamin Combes qui n'a guère coûté plus cher mais qui dans le
domaine du cinéma de genre fauché, faisait preuve d'infiniment plus
d'inventivité.
A tous
points de vue maitrisé, qu'il s'agisse de la mise en scène, de
l'interprétation ou bien des effets-spéciaux. Bref, tout ce qui
manque ou presque au long-métrage de l'allemand qui ne fait
qu'emprunter des chemins de travers balisés depuis belle lurette par
d'autres cinéastes beaucoup plus talentueux que lui.
Difficile
d’encenser Slasher,
dont le titre à lui seul révèle le manque d'inspiration de son
auteur. Comme bon nombre de cinéastes avant lui, Frank W. Montag
annonce le menu lors d'une scène d'ouverture sanglante précédant
des séquences tragiquement lénifiantes. Découverte de six
adolescents décérébrés (dont un garçon et une fille baisant
aussi fréquemment qu'un couple de lapins) qui après avoir participé
à une très ennuyeuse soirée (surtout pour le spectateur), foncent
dans un coin reculé de la campagne germanique afin d'y camper, et
accessoirement, prendre des bains à poil, forniquer, boire et
manger, et pourquoi pas, finir sous les assauts d'un serial killer
particulièrement bien outillé (non, non, je ne parle pas de ses
bijoux de famille mais bien des armes hétéroclites qui serviront au
ventripotent consanguin qui parcourt la campagne à la recherche de
proies faciles).
Oubliez
la promesse faite à travers une affiche exprimant la volonté du
cinéaste d'en mettre plein la vue. Carrément graphique et
promettant de juteuses séquences d'horreur, la chose trompe en toute
impunité l'amateur de gore qui n'aura que quelques miettes à se
mettre sous la dent. On parle là, bien évidemment, de celui dont
les étagères de sa bibliothèque est remplie de titres cradingues,
et non pas du fan des feux
de l'Amour
ou de La Petite
Maison dans la Prairie,
au demeurant, fort sympathique (la seconde, hein, pas la première).
Les midinettes se jettent à l'eau (et à poils) sans y réfléchir
par deux fois tandis que leur bolos
de mecs portent des lunettes et se la jouent tendance « futurs
yuppie américains sous cocaïne » sans
même en connaître la dangereuse saveur. D'une durée d'un peu
moins d'une heure trente, frôlant l'indigestion à force de proposer
des séquences inutiles qui ôtées, auraient peut-être donné un
court-métrage beaucoup plus vigoureux, Slasher
est d'une pauvreté scénaristique qui conférerait presque à la
saga vendredi 13,
un vrai statut d’œuvre d'art au scénario complexe.
Le
seul point positif que l'on retiendra de ce navrant petit film
d'horreur se situe lors du twist survenant un peu après la première
moitié du film. Malheureusement, il ne changera rien à
l'affligeant constat qui ressort de cette œuvre ô combien
datée... Même pas un nanar. Juste un navet...
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