Étrange film que ce Nine
Miles Down
d'origine américano, britannico, hongroise réalisé par le cinéaste
Anthony Waller et sorti en 2009. Un récit tournant autour d'une
légende urbaine bien réelle datant de plusieurs décennies et selon
laquelle un forage effectué en Russie aurait été si profond qu'il
aurait atteint l'enfer. Un trou de plus de quatorze kilomètres de
profondeur exécuté par une équipe d'ingénieurs russes dirigés
par un certain M. Azakov en un endroit jusqu'à maintenant non
identifié. Se servant de cette matière plutôt intéressante,
Anthony Waller plonge tout d'abord son héros incarné par l'acteur
britannique Adrian Paul (surtout connu pour avoir interprété le
rôle de Duncan MacLeod dans l'adaptation télévisée du Highlander
de Russell Mulcahy) au beau milieu du désert du Sahara dans une
version aride du The Thing de
John Carpenter. Une base de recherches scientifiques dans laquelle
vont se dérouler des événements terrifiants. Mais la comparaison
s'arrêtant là, la menace ne provient non pas de l'espace mais des
entrailles de la Terre. Alors qu'il est envoyé sur place afin
d'enquêter sur le silence radio d'une équipe de scientifiques
chargés de forer le sol du Sahara, Thomas Jackman découvre que les
lieux ne sont pas totalement abandonnés et qu'une femme se faisant
appeler Jennie Christianson y a ses quartiers. Pressées de quitter
les lieux, elle demande à Thomas de bien vouloir l'emmener avec elle
à bord de sa jeep. Mais contraint d'enquêter sur la disparition du
professeur Borman et du reste de l'équipe, l'enquêteur décide de
rester jusqu'à ce qu'il ait élucidé cette énigme...
Alors
que Nine Miles Down
démarre sous les meilleurs auspices en plongeant son principal
interprète dans une base abandonnée aux vents tumultueux du désert
saharien, l'angoissant sentiment de solitude laisse rapidement la
place à l'étrange relation qui va naître entre le héros et
l'énigmatique Jennie Christianson incarnée par l'actrice Kate
Nauta. Toute l’ambiguïté d'un personnage que l'on ne cessera de
soupçonner être la représentation maléfique et concrète d'un
événement lié à un forage ayant atteint ce que l'on a coutume
d'assimiler à l'Enfer. Le paradis est dans le cœur, l'Enfer, lui,
est dans la tête. C'est ce que semble vouloir évoquer Nine
Miles Down
qui plus qu'un simple film d'horreur et d'épouvante est une
excursion dans la psyché d'un homme qui a semble-t-il, tout perdu le
jour où, le soupçonnant de l'avoir encore trompée, son épouse
s'est suicidée après avoir tué d'une balle leurs deux enfants.
Se
mélange alors au fantastique un élément dramatique, le cinéaste
joue au yoyo avec notre perception des événements se déroulant à
l'écran. On ne sait plus si les visions du héros sont la
personnification d'une présence hostile bien réelle (en
l'occurrence, celle de Jennie Christianson) ou bien si Thomas
Jackman est en proie à la folie. Particulièrement mauvais, l'acteur
Adrian Paul a bien du mal à faire passer une quelconque émotion.
Difficle de s'apitoyer devant les événements tragiques qui l'ont
touché des années en arrière. Assez peu effrayant, Nine
Miles Down
est de plus relativement redondant. Il faut noter tout de même que
certaines séquences valent véritablement le coup d'oeil. Outre le
cadre désertique (et l'on parle ici, autant du Sahara que du
complexe scientifique), le cinéaste imprime quelques séquences fort
honorables, telle celle durant laquelle le héros est confronté à
une multitude de reflets diaboliques. Sinistre. Par contre, certaines
des vision de Thomas Jackman sont si atrocement filmées que l'on a
parfois davantage l'impression d'être en face d'un téléfilm. Alors
que tout semble prendre fin à bord d'un hélicoptère, le film se
prolonge au delà et propose un dernier acte qui ferait presque
regretter que le cinéaste n'ait pas choisi plus tôt de faire
intervenir l'armée pour sauver ses deux personnages. Une conclusion
presque digne de L'Antre de la Folie
de John Carpenter (encore lui) qui ne sauve malheureusement pas Nine
Miles Down de
son statut de production horrifique honnête mais dispensable...
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