Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 28 mars 2024

L'histoire sans fin 2 : Un nouveau chapitre de George Miller (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

J'eus beau faire comme Bastien, le héros de L'histoire sans fin et sécher les cours pour me réfugier sur le banc d'un cimetière situé dans la sympathique petite ville de Chelles du temps de mon adolescence, aucun des romans que j'y ai lu ne m'a permis de m'évader physiquement de l'univers scolaire qui m'oppressait. Un rituel immuable, été comme hiver, à parcourir les œuvres de Stephen King, celles de Graham Masterton ou la collection Gore. Redécouvrir le long-métrage fantastique de Wolfgang Petersen des décennies plus tard me rappela cette folle époque où le septième art engendrait ce qu'il était objectivement possible de considérer comme des œuvres cultes. Maintenant que le terme a été essoré, comme l'appellation qui veut que n'importe quel artiste est aujourd'hui étiqueté ''star'' après seulement être apparu dans un seul film, il est de bon ton de revenir aux temps anciens, à cette période révolue de notre adolescence. Une piqûre de rappel qui confirme que les gamins d'alors, devenus depuis des adultes au cuir tanné, eurent une chance sans commune mesure avec les adolescents d'aujourd'hui et auxquels l'on propose désormais des productions cinématographiques qui n'ont pas tout à fait la même saveur. La meilleure preuve étant que le revival 80 n'a jamais autant fait d'émules que ces dernières années... L'histoire sans fin fait partie de ces œuvres qui sans doute ont pris visuellement très cher depuis leur passage dans les salles obscures dans le milieu des années quatre-vingt. Mais qu'importe. Comme bon nombre de longs-métrages fantastiques, de science-fiction, d'horreur ou d'action, ils appartiennent à celles et ceux qui furent les premiers à les découvrir au cinéma ! La légende ayant toujours majoritairement voulu qu'une suite est toujours moins bonne que l’œuvre originale, il est un fait que L'histoire sans fin 2 n'a pas la même aura que le premier volet de ce qui allait devenir bientôt une trilogie. Wolfgang Petersen ayant généreusement offert au jeune public d'alors un formidable conte qui n'aurait pas souffert de l'absence d'une séquelle, l'homme abandonna sa place au profit d'un autre réalisateur, six ans plus tard lorsque sera mis en chantier le second volet des aventures du jeune Bastien. À sa place, le cinéaste australien George Miller, auteur de la franchise (culte elle aussi) Max Max. Un grand nom du cinéma qui semble alors, comme le découvriront avec désespoir les spectateurs, peu enclin à reprendre le flambeau de ce conte pour enfants... Hein ? Quoi ? Ouf, j'apprends à l'instant qu'il s'agirait en fait d'un homonyme. L'honneur est donc presque sauf...


Lorsqu'un concept fonctionne aussi bien que celui de L'histoire sans fin, pourquoi se donner la peine de créer un nouvel univers sur la base d'un récit inédit ? C'est ainsi que l'on retrouve Bastien aux prises avec les mêmes problèmes scolaires qu'il rencontra dans le premier opus. Se réfugiant dans la bibliothèque municipale de la petite ville où il vit avec son père, l'adolescent remet la main sur l'ouvrage qui lui fit vivre d'extraordinaires aventures dans le premier volet de la trilogie : L'histoire sans fin ! Outre Bastien, il perdure quelques personnages de l’œuvre originale. C'est ainsi que l'on retrouve Atreyu, l'impératrice de Fantasia ou le bibliothécaire Karl Konrad Koreander, seul personnage à apparaître de nouveau sous les traits de l'acteur indo-américain Thomas Hill. En effet, George Miller a fait table rase de tous les interprètes du premier long-métrage et à recomposé une nouvelle équipe d'acteurs. Pire : sont nettement moins impliqués lors du récit ou ont simplement disparu les emblématiques Golem mangeur de pierre Pyornkrachzark, le gnome Urgl et le dragon Folkor au profit de créatures nettement moins sympathiques et faisant partie de l'entourage de la sorcière Xayide. Parmi elles, des géants mécaniques ressemblant à d'énormes scarabées, l'oiseau Nimbly ou Tri face qu'incarne Christopher Burton. Le changement d'interprète concernant le personnage de Bastien est par contre lui, tout à fait logique. L'acteur Barret Oliver qui à l'époque de L'histoire sans fin n'avait que onze ans en aurait eu dix-sept à la sortie de la suite. Une différence d'âge entre l'acteur et le personnage qui aurait été forcément inenvisageable. Le jeune acteur fut donc remplacé par Jonathan Brandis, alors âgé de quatorze ans. Une jolie petite gueule se fondant à merveille dans la peau du jeune Bastien. Notons que l'acteur se suicidera par pendaison en 2003 à seulement vingt-sept ans ! L'histoire sans fin 2 est visuellement très kitsch. Pour ne pas dire, totalement dépassé. Des costumes jusqu'aux décors, en passant par les maquillages, tout sonne faux ! Prenant la place des compositeurs Klaus Doldinger et Giorgio Moroder, l'américain Robert Folk est encore celui qui s'en sort le mieux. Bref, cette séquelle n'est très clairement pas au niveau de son aînée, laquelle demeurera à tout jamais comme l'un des contes cinématographiques pour enfants les plus mémorables des années quatre-vingt...

 

Big Stan de Rob Schneider (2007) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

J'imagine le type qui, mouillé des pieds à la tête, ne pèse guère plus de quarante ou cinquante kilos. Celui qui au sein d'un bosquet essentiellement constitué de Salix artica se croit plongé en plein cœur d'une forêt de Sequoiadendron giganteum. Je l'imagine ensuite s'être fait jeter en prison pour avoir volé des collants de contention ou des culottes énurésie pour sa grand-mère dont la retraite ne lui permet pas de se les offrir. Enfermé dans une cellule entouré de gros bras faisant deux fois sa taille, on l'imagine se tenir à carreau et se plier à toutes leurs exigences. Big Stan de Rob Schneider pourrait alors lui paraître comme un véritable réconfort. Un défouloir sur lequel projeter des fantasmes parfaitement irréalisables dans la vie de tous les jours... Acteur, réalisateur, scénariste et producteur américain, Rob Schneider signait en 2008 avec Big Stan ou Le grand Stan chez nous, une comédie se déroulant essentiellement en prison. L'acteur et réalisateur incarne le principal rôle d'un arnaqueur se retrouvant en prison après avoir été reconnu coupable de détournement d'argent auprès d'hommes et de femmes à la retraite. Sachant qu'il va être enfermé durant les trois prochaines années, Stan profite des six mois de sursis que lui offre la justice pour prendre contact avec un spécialiste des arts-martiaux afin d'apprendre des techniques de défense et de se préserver des éventuelles agressions dont il pourrait être victime lors de son incarcération... David Carradine, dont la popularité fut tout d'abord liée à son interprétation de Kwai Chang Caine dans la mythique série télévisée américaine Kung Fu incarne ici le Maître. Fumeur invétéré de cigarillos aux méthodes d'apprentissage atypiques, il vient s'installer dans la luxueuse demeure de Stan afin de lui enseigner les arts-martiaux.


Une fois les bases maîtrisées, Stan part pour la taule où il va partager la cellule de Larry dit ''Shorts'' (l'acteur Henry Gibson) et affronter toute une série de prisonniers à la carrure fort impressionnante. À la suite d'une bagarre l'opposant à l'un des détenus les plus redoutés auquel il met une rouste, le directeur de la prison Warden Gasque (l'acteur Scott Wilson qui joua notamment dans plusieurs saisons de la série The Walking Dead) convoque Stan dans son bureau qui accepte de l'aider dans ses manigances au sujet de transactions immobilières. Comédie carcérale mélangeant humour, film de prison et arts-martiaux, Big Stan ne fait tout d'abord pas dans la dentelle avec ses premières lignes de dialogues particulièrement vulgaires qui laissent craindre un long-métrage manquant cruellement de finesse. Mais si le film de Rob Schneider ne fera effectivement jamais preuve d'une grande délicatesse, l'acteur et réalisateur s'amuse à reprendre les codes de virilités en vigueur dans les prisons afin de les tordre . Violence, agressions sexuelles, groupes ethniques d'origines diverses (blacks, blancs et latinos ne se mélangeant pas), tout ce que l'on attend d'un film de prison y est mais traité sur un ton nettement plus léger que d'habitude. Mais plus que tout, Big Stan semble être inspiré par le formidable Les évadés de Frank Darabont dont il reprend un bon nombre d'idées sans pour autant se hisser à sa hauteur. Ultra caricatural, voire même souvent ridicule, le film révèle la nature profonde (mais authentiquement invraisemblable) de prisonniers qui font fi de leur culture ou de leur race pour se rassembler en une communauté unie. Burlesque ? Idiot, même. Et je ne parle même pas du spectacle affligeant se déroulant dans la cours de promenade lors du final ! Bref, il y en a pour tous les (dé)goûts. Du meilleur au pire !

 

mercredi 27 mars 2024

Occhiali neri de Dario Argento (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 

 


 

La sortie d'un nouveau long-métrage signé du réalisateur italien Dario Argento est toujours un événement. Même lorsqu'il s'inscrit dix ans après le médiocre Dracula 3D sorti en 2012. L'auteur de la plupart des plus grands gialli des années soixante-dix et quatre-vingt revenait donc il y a deux ans avec Occhiali neri, œuvre qui signe également le retour de l'auteur de Suspiria, de Profondo Rosso ou de Tenebrae dans un genre qui le rendit célèbre et auquel il donna ses lettres de noblesse. Il y a, dans ce retour au cinéma de Dario Argento, une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que le cinéaste ne signe là, pas son plus mauvais film. La mauvaise, c'est qu'il ne s'agit pas non plus d'une œuvre qui marquera les esprits des fans de la première heure ni même ceux qui découvrirent la filmographie de l'italien sur le tard ! Pourtant, en dépit d'un nombre relativement important de critiques négatives, Occhiali neri est loin d'être l'infamie à laquelle nous aurions pu nous attendre. Surtout si l'on prend en considération les dernières productions du réalisateur et scénariste transalpin qui au sein d'une filmographie jusque là, plutôt brillante, avaient terminé de ternir une réputation et une carrière auxquelles il aurait sans doute dû mettre un terme il y a environ un quart de siècle. C'est donc à l'âge de quatre-vingt deux ans que Dario Argento est revenu hanter l'esprit des amateurs de gialli en proposant le dernier opus d'une série de longs-métrages presque tous remarquables. Le rôle principal, le réalisateur l'a offert à la splendide actrice italienne Ilenia Pastorelli dont la carrière débuta à l'âge de vingt ans avec On l'appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti et qui jusqu'à maintenant s'est montrée plutôt éparse. Dans Occhiali neri, elle incarne le rôle de Diana, jeune et jolie call-girl qui perd la vue après avoir été poursuivie en voiture par un tueur en série. Une agression à l'issue de laquelle la jeune femme a causé un grave accident ayant causé la mort d'un couple d'asiatiques dont le fils fut le seul rescapé. Pour ne rien arranger, Diana a perdu la vue. Une cécité causée par une hémorragie.


Ne sachant comment se faire pardonner la mort de ses deux parents, elle rend visite à Chin (Andrea Zhang) et lui offre un jouet avant de laisser sa carte à la directrice de l'orphelinat en cas de besoin. Le garçon s'empare alors de la dite carte et rend visite à Diana qu'il supplie de l'héberger. La jeune aveugle accepte au risque d'avoir des problèmes avec la justice ainsi qu'avec les inspecteurs sociaux Bajani et Baldacci. Contre toute attente, Chin et Diana vont s'épauler et s'entraider afin de mettre un terme aux agissements du tueur en série qui jusqu'à maintenant à fait huit victimes... Si dans le genre Giallo la découverte de l'identité du tueur est l'un des intérêt essentiels de ce genre de production, celle du tueur en question risque de décevoir les amateurs de ''Whodunit''. En effet, ce qui semble au demeurant évident l'est effectivement en définitive. Rien de surprenant donc de ce côté là de l'intrigue. L'atout principal tient donc moins dans l'identité de l'assassin que dans le portrait de la victime qu'il traque tout au long du récit. Et ce, même si la présence d'un protagoniste aveugle n'est pas toute neuve au cinéma (Seule dans la nuit de Terence Young en 1967, Terreur aveugle de Richard Fleischer en 1971 ou encore Don't Breathe de Fede Álvarez en 2016). Plus qu'un simple thriller horrifique, le dernier long-métrage de Dario Argento met en scène un personnage central relativement touchant. À ce titre, Ilenia Pastorelli est particulièrement convaincante et accompagnée par un jeune Andrea Zhang lui-même attachant. Le problème de Occhiali neri demeure dans son approche quelque peu passéiste qui ne lui octroie malgré tout pas le même charme que les premiers gialli signés par l'italien au début de sa carrière. Il va donc falloir se montrer particulièrement indulgent et faire la part des choses. Car si le plaisir de retrouver Dario Argento reste intacte, son dernier film se montre franchement peu encourageant quand à l'éventuelle suite de sa carrière. Nous accorderons malgré tout à Occhiali neri une ambiance parfois intimidante due à la troublante et minimale partition musicale du compositeur Arnaud Rebotini, laquelle accentue une œuvre qui sans elle n'aurait sans doute pas dépassé le stade de l'acceptable. Au final, avec ses quelques meurtres sanglants, sa principale interprètes et quelques idées visuellement intéressantes, Occhiali neri échappe au pire mais ne restera de mémoire que comme l'une des œuvres les plus faibles de leur auteur...

 

mardi 26 mars 2024

The Human Centipede II (Full Sequence) version colorisée de Tom Six (2011)



Alors que les amateurs de bandes horrifiques trash attendent (sans doute) avec impatience la nouvelle perversion du réalisateur néerlandais Tom Six, petit retour sur le volet le plus cru, le plus crade et le plus malsain de la trilogie The Human Centipede. Certains penseront qu'il faut avoir l'esprit franchement tordu pour avoir osé enfanter une œuvre pareille. Isolée des première et troisième sections disons le, plutôt divertissantes, The Human Centipede II (Full Sequence) semble d'abord avoir marqué les esprits pour son côté incroyablement révulsant renforcé par son aspect dérangeant dû à l'emploi du noir et blanc. Jusqu'à ce que l'on puisse enfin mettre la main sur The Onania Club dont le sujet repousse encore d'un cran les limites de la morale (en gros, un club réunissant de puissantes femmes s'y délecterait du malheur des autres), pourquoi ne pas se refaire ce second volet qui depuis est passé du noir et blanc à la couleur ? Ou comment rendre plus crédible encore la merde et le sang en leur redonnant leurs teintes d'origine... Du côté du script, rien n'a changé. L'on retrouve à nouveau le veilleur de nuit Martin qu'incarne l'acteur britannique Laurence R. Harvey. Il fallait oser accepter de tenir le rôle de l'un des personnages de fictions les plus ignobles qu'ait enfanté le septième art. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce petit bonhomme obèse et fasciné par The Human Centipede (Full Sequence) qui chez nous est directement sorti sur support physique et qu'il se repasse sans cesse dans le petit local qui lui sert de poste de surveillance, qu'ils se préparent à vivre une expérience extrême et jusqu'auboutiste. Le film perdra sans doute une partie du public en chemin. Qui s'évanouira devant tant d'abominations, qui filera aux toilettes vomir le contenu de son estomac, qui hurlera sa haine et son dégoût devant cette infâmie. Mais rappelez-vous une chose: ce n'est qu'un film, rien qu'un film... Deux ans après qu'un chirurgien fou ait imaginé l'impensable en créant le premier mille-pattes humain (je vous passe les détails de l'intevention chirurgicale), voilà qu'un fan du long-métrage original décide de reprendre le concept tout en le concevant à une échelle beaucoup plus importante.


Des trois victimes du premier film l'on passe désormais à une dizaine, et même un peu plus. Pour se fournir en victimes, Martin ne va pas aller chercher très loin. La plupart d'entre elles, il va les dénicher à la source même de son travail: dans le parking qu'il a la charge de surveiller. Le rituel ne change pas d'un iota. Un grand coup de barre de fer sur la tête et parfois même une balle dans la jambe histoire de maîtriser au sol ses victimes avant de les emmener jusqu'à un entrepôt sordide et désaffecté où il se prépare à commettre l'impensable. Coudre la bouche des uns à l'anus des autres. Créant ainsi un système digestif unique dont on peut imaginer certaines conséquences! Mais avant cela, Tom Six s'essaie à la caractérisation de son principal protagoniste en décrivant un quotidien qui n'est pas moins sordide que son ignoble projet. Vivant aux côtés de sa vieille maman qui ne rêve que de se débarrasser de lui, voisin d'un nazi qui se plait à faire chier les locataires en mettant à fond le volume d'une musique abrutissante et asthmatique, on peut ''comprendre'' que Martin ait envie de... ''s'évader''... Collectionnant les images les plus marquantes de The Human Centipede (Full Sequence) qu'il récolte et intègre dans un album-photos, Martin est surtout un authentique pervers dont les origines remontent à l'enfance comme nous le découvrirons plus tard... Alors que certains estiment que le public ivre de ce genre de péloche est forcément plus dingue que le ''héros'' lui-même, on peut comprendre que certains imaginent qu'il faut avoir l'esprit un peu dérangé pour aimer voir un tel étalage d'atrocités. The Human Centipede II (Full Sequence), c'est un peu le premier à la puissance mille. Outre l'incroyable incarnation de Laurence R. Harvey qui accepte littéralement de se mettre à nu en dépit d'un physique peu (et même pas du tout) avantageux, Tom Six balance à l'écran des sévices qui repoussent de loin tout ce que l'esprit humain est capable d'engendrer. Dans un ordre d'idée, la séquence lors de laquelle Martin se masturbe avec du papier de verre est la plus ''tranquille'' d'entre toutes. La couleur, quant à elle, accentue l'horreur déjà peu soutenable de la version en noir et blanc. En provocateur, le réalisateur néerlandais joue avec le Caca et asperge l'objectif de la caméra et, par là-même, le spectateur. Véritable catalogue de monstruosités qui ne recule devant rien, The Human Centipede II (Full Sequence) restera comme une expérience ultra-gore et essentielle pour certains, repoussante et inconcevable pour d'autres...

lundi 25 mars 2024

Day of the Dead 2: Contagium d'Ana Clavell et James Glenn Dudelson (2005) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Incompréhensible... le mépris dont fait l'objet Le Jour des morts vivants 2 : Contagium (Day of the Dead 2: Contagium) d'Ana Clavell et James Glenn Dudelson est proprement I-NEX-PLI-CA-BLE !!! Son insuccès faisant d'ailleurs l'unanimité, je me demande si le problème ne vient finalement pas de ma propre observation de ce long-métrage qui a, je l'avoue, le culot de se prétendre être la suite du chef-d’œuvre signé par George Romero en 1985, Le jour des morts-vivants ! Peut-être est-ce d'ailleurs la raison principale pour laquelle cette tardive ''séquelle'' sortie vingt ans plus tard est devenue l'une des plus remarquables risées du cinéma d'horreur. Pourtant, l’œuvre du duo n'est pas la purge que la plupart des critiques professionnels et amateurs prétendent. S'ils veulent se défouler, qu'ils aillent plutôt le faire en jugeant Le Jour des morts (Day of the Dead) que Steve Miner réalisa plus tard, en 2008, et qui lui ambitionnait d'être le remake du long-métrage de 1985. Pour le coup, une véritable infamie signée par un cinéaste qui nous avait pourtant offert jusque là quelques sympathiques bandes horrifiques comme les volets 2 et 3 de la franchise Vendredi 13 ou le cultissime House en 1986. L'action de Day of the Dead 2: Contagium se situe tout d'abord en 1968 lorsqu'un soldat soviétique infecté par une étrange bactérie va être la cause d'une épidémie dans un hôpital militaire américain qui contraindra les autorités à prendre une décision radicale : patients et personnel médical seront scrupuleusement éliminés. Tous sauf un étudiant en médecine qui prendra la fuite, emportant avec lui un échantillon du virus qui sera bien des années plus tard retrouvé lors d'une promenade par un groupe de patients de ce même hôpital ! Pour être tout à fait honnête, la première partie du long-métrage laisse augurer d'un désastre à l'échelle cinématographique mondiale. C'est bien simple : Ana Clavell et James Glenn Dudelson peinent à nous faire croire que l'entrée en matière se situe effectivement à la fin des années soixante, soit à l'époque où se déroulait l'action de La nuit des morts-vivants, le premier volet de la franchise de George Romero.


Ensuite, et pour que l'on ne vienne pas me dire qu'apprécier Day of the Dead 2: Contagium, c'est un peu comme d'enfoncer un couteau dans le dos de George Romero, il faut envisager l’œuvre d'Ana Clavell et James Glenn Dudelson non pas comme une suite réelle du classique de ce dernier mais plus comme un film en parallèle à son univers. Car à vrai dire, l'un et l'autre des longs-métrages n'ont de rapport que le titre. En effet, l'action de Day of the Dead 2: Contagium ne se situe non plus dans un bunker souterrain mais dans un hôpital psychiatrique dans lequel d'étranges phénomènes vont se produire. Nous sommes d'ailleurs plus proche d'un univers à la ''Stephen King'', avec son quintet de personnages à la tête duquel nous retrouvons le docteur Donwynn (Stephan Wolfert), un spécialiste proche de ses patients et qui en outre s'occupe principalement de Boris (Stan Klimecko), Jackie (John F. Henry II), Isaac (Justin Ipock), Sam (Julian Thomas) et Emma (Laurie Baranyay). Cinq patients atteints de troubles divers qui en compagnie de leur médecin vont entrer en contact avec le virus qui trente-sept ans auparavant avait causé la mort de nombreuses personnes dans l’hôpital qui les abrite. L'intérêt principal de Day of the Dead 2: Contagium provient du fait que ses deux auteurs et ainsi que leur scénariste Ryan Carrassi cherchent à remonter sur les origines de l'épidémie qui s'étendra chez George Romero sur une échelle mondiale. Ici l'on observe la lente mutation de nos protagonistes, lesquels paraissent agoniser avant de découvrir des effets secondaires difficilement imaginables partout ailleurs. Il est vrai que le film d'Ana Clavell et James Glenn Dudelson apporte son lot d'absurdités, comme la communication mentale entre les personnages atteints par le virus. On arguera également que le film prend son temps pour enfin décrire les dégâts causés par le virus. Mais merde, quoi, Day of the Dead 2: Contagium, sous ses allures de film d'horreur fauché frayant parfois avec le cinéma Z est bien rythmé, du moins dans sa seconde partie, et offre quelques passages vraiment très gore bien que la comparaison avec les travaux effectués par Tom Savini soit inutile. C'est donc débarrassé de l'idée que le film puisse être la suite du long-métrage de George Romero qu'il faut s'attaquer au récit et accepter les quelques absurdités ou manques de moyens. Pas un grand film, certes, mais un bon défouloir... quitte, parfois, à ce que le visuel pique un peu les yeux...

 

dimanche 24 mars 2024

K-Shop de Dan Pringle (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Quel rapport existe-t-il entre Gran Bollito de Mauro Bolognini, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, La semaine d'un assassin d'Eloy De La Iglesia, The Untold Story de Herman Yau ou Barbaque de Fabrice Eboué ? La transformation et la consommation de viande humaine. Des exemples, il en existe encore beaucoup d'autres. La plupart prennent une forme plus ''commune'' propre à certains longs-métrages dans lesquels sont décrites les mœurs d'indigènes vivant dans les coins les plus reculés de l'Amazonie. K-Shop de Dan Pringle est nettement plus proche des œuvres citées plus haut que de cette seconde catégorie qui a donné naissance à un genre dont le nom demeure on ne peut plus explicite : le film de cannibales ! Pour son premier film au format long, le réalisateur, producteur et scénariste britannique paraît avoir enfoncé le clou jusqu'à la garde comme semble en témoigner la bande-annonce relativement crapoteuse. Autant dire que les appétits s'aiguisent volontiers. Lorsque démarre le récit, avec ce type amoché, attaché à ce qui semble être un... réfrigérateur ? Un lave-vaisselle ? Une machine à laver ? Hurlant de toutes ses tripes face à un propriétaire apparemment très nerveux, le ton est donné : Avec K-Shop, il semblerait que l'on tienne peut-être là le nouveau Nicolas Winding Refn. Celui de Bleeder ou de la trilogie Pusher, ou le nouveau Shane Meadows (Dead Man's Shoes, This is England) pour comparer Dan Pringle avec un autre artiste d'origine britannique. Ambiance glauque, contexte social totalement désincarné, le film transpire la violence à chaque coin de rue comme en témoigne le générique. À grands renforts d'images captées par des caméras de surveillance, l'on assiste à d'authentiques scènes de rue dont la crudité et la bestialité promettent une expérience jusqu’au-boutiste. Le problème de Dan Pringle et de son œuvre, c'est que ni l'un ni l'autre n'inventent rien. En l'espace de deux heures qui pourront parfois paraître durer le double, K-Shop tient certaines promesses mais pas d'autres. Si l'on devait simplement comparer son premier long-métrage à l'excellent Golden Glove du réalisateur, scénariste et producteur allemand Fatih Akin, tout se joue ici sur l'impact émotionnel qu'aurait dû procurer le film de Dan Pringle et qui demeure malheureusement à l'état végétatif.


Le portrait d'une jeunesse noctambule et décadente versée dans l'alcool et la violence ne suffisent pas. On ne reprochera pas à l'acteur égyptien Ziad Abaza de mal faire son travail, bien au contraire. Le problème provient sans doute davantage de la mise en scène de Dan Pringle qui, contrairement à ce que laissait supposer la bande-annonce, ne s'enfonce probablement pas assez loin dans la noirceur même si rien ne vient, il est vrai, égayer le quotidien du personnage central. Là où K-Shop se prend sans doute les pieds dans le tapis est dans l'illustration de ce type au demeurant fort sympathique que l'on imaginait vouloir simplement venger le décès de son père mais qui, plutôt que d'éliminer ceux qui causèrent sa mort, choisit de commercialiser dans son petit commerce de Kebabs, des sandwich à la composition très particulière. Le principal soucis provient sans doute du caractère même de cet individu au départ attachant mais dont l'ego (certains parleront d'assurance) ne cessera de croître. Pire : alors que l'on s'attend, peut-être avec méprise, à un récit étouffant, sombre comme la nuit dans lequel son auteur plonge ses protagonistes, K-Shop, plutôt que de plonger les spectateurs dans une certaine torpeur, est presque drôle. Était-ce réellement le but recherché par le réalisateur ? D'où la sensation d'une œuvre branlant sur ses fondations, ne sachant si elle doit choquer ou simplement divertir son public. Étrange impression, d'ailleurs, confirmée par des actes ignobles (le scrupuleux démembrement des victimes et leur transformation en viande de consommation courante) qui pourtant laissent souvent de marbre. Il faudrait ensuite tenter de comprendre comment Dan Pringle a pu s'y prendre pour réaliser une œuvre de près de deux heures tout en s'employant à plonger son héros dans l'horreur d'une manière aussi hâtive ! Sans prendre le temps de véritablement le caractériser, le britannique transforme son petit immigré en boucher imbu de lui-même et au fond, assez détestable. Reste ensuite et pour finir que K-Shop use et abuse de son concept et fini par être redondant... Presque ennuyeux, même. Et je reste poli. Bref, une très grosse déception...

 

samedi 23 mars 2024

Bruce Campbell - My Name is Bruce de Bruce Campbell (2007) - ★★★★★★☆☆☆☆



Pour terminer ce minuscule tour d'horizon de l'acteur Bruce Campbell, nous allons aborder le troisième long-métrage qu'il réalisa en 2007, soit deux ans après Man with the Screaming Brain et Make Love ! The Bruce Campbell Way. Dans My Name is Bruce, l'acteur, réalisateur et scénariste fait non seulement la part belle aux divers personnages qu'il incarna au cinéma mais également à sa propre personnalité en tant que célébrité du septième art même si comme nous allons très rapidement le constater, l'image qu'il va donner de lui-même durant une grande partie du récit ne sera pas des plus reluisante. Tout démarre lorsque quatre adolescents se retrouvent dans un cimetière chinois pour s'y faire des papouilles. Là-bas, le fils de la serveuse Kelly Graham, Jeff (l'acteur Taylor Sharpe), fait l'erreur d'emporter avec lui un symbole qui depuis de nombreuses années permettait de retenir prisonnier un démon. En effet, une légende veut qu'il y a très longtemps, une centaine d'ouvriers chinois furent ensevelis vivants à la suite d'un éboulement. Le Dieu Guan Di désormais libéré, les habitants de Gold Lick sont en danger. Se remémorant les actes héroïques perpétrés par les personnages incarnés au cinéma par Bruce Campbell, le fils de Kelly décide de kidnapper l'acteur afin qu'il les aide à défier le démon. D'abord réticent mais attiré par la beauté de la jeune serveuse, Bruce accepte finalement d'aider les habitants de Gold Lick, tout en supposant qu'il ne s'agit que d'une simple légende. Lourdement armés, les villageois et Bruce se rendent alors jusqu'au cimetière afin de le défier mais lorsque ce dernier réalise que Guan Di existe réellement, il décide de prendre la fuite, laissant ainsi les habitants à leur triste sort... Dans My Name is Bruce, Bruce Campbell s'autoparodie. Mais il ne fait pas que moquer les personnages de Ash ou de ceux de plusieurs autres longs-métrages dans lesquels il apparaît mais confond au contraire la fiction et la réalité. Présenté tout d'abord comme étant le héros de la série Evil Dead à travers le regard de son fan le plus fervent, Bruce Campbell se caricature en tant qu'interprète et la différenciation entre l'homme de cinéma et les différentes incarnations affichées tout au long de sa carrière s'enchevêtrent.


À l'image de Man With the Screaming Brain qu'il réalisa donc en 2005, My Name is Bruce est une pitrerie humorstico-fantastique en forme de mise en abyme du cinéma dans laquelle il rend un vibrant hommage au cinéma Z. Œuvre dans laquelle il situe sa carrière à mi-chemin entre des longs-métrages depuis devenus cultes et d'autres dont la popularité ne s'étend parfois pas au delà du cercle de fans dont il a su s'entourer. Situant son action dans un patelin reculé et peuplé de culs-terreux, Bruce va y faire la connaissance d'une charmante jeune femme qui indirectement le contraindra à faire fi de sa lâcheté pour sauver les habitants d'une terrible malédiction qui depuis l'erreur causée par Jeff n'a de cesse de peser sur eux. Comédie d'horreur burlesque, My Name is Bruce fait la part belle à des répliques souvent bas du front et constitue finalement le résumé d'une carrière bien remplie au service de l'humour et de l'horreur. Les références au cinéma propre à Bruce Willis sont nombreuses quoique parfois imaginaires. Face aux habitants de Gold Lick et face à Bruce Campbell, la créature zédifiante est d'une étonnante laideur. Et l'on ne parle pas spécifiquement de l'incarnation du Mal mais bien de son apparence qui une fois encore semble s'inspirer du cinéma d'horreur à petit budget. En réalisant My Name is Bruce, Bruce Campbell fait tout le contraire de ce que l'on pourrait attendre d'un artiste qui jusque là s'était majoritairement ''fourvoyé'' dans un secteur du cinéma de genre pas toujours reluisant. Aux commandes du long-métrage et dans des secteurs aussi variés que la réalisation, la production et l'interprétation, il confie l'écriture de son troisième film cinéma à l'auteur de comics et scénariste américain Mark Verheiden, lequel fut notamment l'un des auteurs originaux de The Mask de Chuck Russell en 1994 ou de plusieurs épisodes de séries télévisées telles que Smallville, Battlestar Galactica, Falling Skies ou encore Ash Vs Evil Dead, l'adaptation télévisuelle de la franchise culte de Sam Raimi, Evil Dead. Sympathique comédie horrifique au petit budget de un million et cinq-cent mille dollars, ce que l'on pourrait principalement reprocher à My Name is Bruce est son manque flagrant d'imagination. Reste que l'on ne s'ennuie pas et que de découvrir un Bruce Campbell se pastichant demeure un vrai plaisir de fan...

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