Pour Michael Youn,
l'univers de la chanson est comme une seconde nature. Une seconde
peau, indissociable de sa carrière d'acteur, de réalisateur et de
scénariste, qui l'a vu accoucher d'idées aussi folles et
improbables que Fatal,
La beuze
ou encore le pseudo groupe de musique les
Bratisla Boys qu'il
fonda auprès de ses anciens compagnons du Morning
Live,
Vincent Desagnat et Benjamin Morgaine en 2001. Le retrouver en 2025
dans le rôle de Joseph, l'oncle du héro Zacharie incarné par Kev
Adams, en ancien leader du groupe de métal Les
Mégaveuch
dont l'un des titres, ''Comme
Samson''
peut être entendu à plusieurs reprises n'a donc rien de surprenant.
Ce qui l'est par contre davantage est cette curieuse obsession que
son personnage entretient depuis de nombreuses années au sujet de
ses cheveux. De cette crinière qu'il arbore fièrement sans oser
(s')avouer qu'il ne s'agit en réalité que d'une perruque. Lorsque
son neveu débarque à sa porte pour lui demander de l'aide alors que
la dermatologue Miele (Chantal Ladesou) vient de lui apprendre qu'il
allait irrémédiablement devenir chauve, Joseph décide de lui
apporter tout son soutien et toute son aide. Plaqué par sa petite
amie, renvoyé de son boulot, Zacharie retrouve un autre emploi grâce
à son frère Bastien (Rayane Bensetti) qui travaille pour une boite
de boissons énergisantes. Alors qu'il est chargé de s'assurer qu'un
surfeur fait bien la promotion de l'une d'entre elles lors d'une
exhibition sur une plage, Zacharie croise la route de Lison (Faustine
Koziel), une jeune et charmante journaliste avec laquelle il va
rapidement se lier d'amitié... Si le titre du dernier long-métrage
de Camille Delamarre évoque forcément Certains
l'aiment chaud
que réalisa Billy Wilder en 1959 et qu'incarnèrent notamment
Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon, sa comédie n'entretient
en fait aucun rapport avec ce classique sorti au milieu du siècle
dernier. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un jeu de mots plutôt
facile qui décrit la relation à venir entre Zacharie et Lison et
sur leur position vis à vis des apparences...
Si
le sujet demeure original et certaines séquences objectivement
drôles, l'usage parodique d'un groupe de parole similaire aux
Alcooliques
Anonymes
est si courant que les quelques séquences se déroulant autour d'un
cercle de chaises accueillant des hommes atteints de calvitie n'a
rien de franchement passionnant. Voire même navrant tant ces scènes
manquent cruellement de profondeur en terme d'écriture. Le duo Kev
Adams et Faustine Koziel est plutôt charmant. Tony Garcia Lewis
incarne un surfeur tellement caricatural qu'on a l'impression qu'il
est directement issu de l'un des sketchs du premier spectacle de
Jean-François Derec lors de son passage au Palais
des Glaces
en 2002. Sophie Mounicot et Albert Goldberg interprètent les rôles
inutiles des parents de Zacharie, Myriam et Patrick. Parmi les
principales sociétés de production l'on trouve
Curiosa Films,
Estello Films,
TF1 Films
Production
et UGC.
Financé à hauteur de dix millions d'euros, Certains
l'aiment chauve
n'a attiré qu'un peu plus de deux-cent dix mille spectateurs. Ce qui
n'est pas pire que le naufrage rencontré par Papamobile
mais ne rassure pas malgré tout sur la santé de la comédie
française actuelle, qui toujours s'enfonce de plus en plus dans
l'indigence. Pourtant, même s'il ne relève pas du ''génie'' que
certains se donnent parfois les moyens d'appliquer à leurs propres
créations et dont aucune trace ne semble avoir jusque là émergé
en cette année 2025 déclinante, le dernier long-métrage de Camille
Delamarre s'extraie de la fange grâce à quelques répliques bien
senties. Si la plupart des interprètes donnent dans le registre qui
est le leur sans jamais chercher à s'en départir, Michael Youn est
très certainement celui qui s'en sort finalement le mieux. Il n'est
d'ailleurs pas rare que l'on rigole à gorge déployée, même si le
niveau des gags ne dépasse parfois pas ceux que l'on entend dans la
cours d'une école élémentaire. Bref, pas de la grande œuvre mais
lorsque l'on a épuisé toutes les ressources mises à notre
disposition et que l'on n'a pas spécialement envie de revoir Rabbi
Jabob
ou Le Grand blond avec une chaussure noire
pour la cinquantième fois, pourquoi pas....



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