La corde raide
de Jean-Charles Dudrumet (à ne pas confondre avec le long-métrage
américain éponyme réalisé en 1984 par Richard Tuggle et
principalement interprété par Clint Eastwood et Geneviève Bujold)
mêle thriller et drame et oppose l'actrice Annie Girardot à
François Perrier. L'acteur incarne le rôle de Daniel Lambert,
directeur d'une entreprise d'import-export pour lequel son épouse
Cora ne ressent plus grand chose d'autre que du mépris. Amante du
garagiste Henri Simon (l'acteur Gérard Buhr), elle est interprétée
par la séduisante Annie Girardot. Cora Lambert... un patronyme
qu'elle endossera de nouveau bien des années plus tard en incarnant
le rôle d'Emma Lambert dans la série d'été à succès Orages
d'été
en 1989 et sa séquelle Orages d'été, avis de
tempête
l'année suivante. Une femme très proche des siens, très éloignée
de celle que l'on retrouve justement dans la
corde raide.
N'interprétant pas une épouse profondément mauvaise (on peut
comprendre qu'elle se détache de son mari, un individu cynique et
antipathique) mais infidèle, le film s'attarde sur une machination
consistant à se débarrasser de l'époux afin de pouvoir vivre
librement avec son garagiste d'amant. Durant sa carrière de
réalisateur, Jean-Charles Dudrumet n'a mis en scène qu'une poignée
de longs-métrages avant de se tourner vers le petit écran. Écrite
par le réalisateur lui-même ainsi que par le scénariste, éditeur
et journaliste Roland Laudenbach, cette adaptation du roman La
veuve
de l'écrivain Michel Lebrun possède un fort potentiel qui
malheureusement et assez peu visible à l'écran. Si le réalisateur
tente d'instaurer un certain climat retranscrit à travers de
ponctuels orages ou des gros plans sur le visage d'Annie Girardot
éclairant principalement son incroyable regard, le résultat est
relativement décevant...
En
effet, alors que l'on imagine ce qu'aurait pu être Le
corde raide
si la réalisation avait été confiée à un réalisateur de la
trempe d'un Henri-Georges Clouzot (L'assassin
habite au 21
en 1942, Le corbeau
l'année suivante ou Les
diaboliques en
1955), la mise en scène de Jean-Charles Dudrumet s'avère plutôt
mollassonne. Intrigue classique à base de machination visant
l'élimination d'un époux gênant, le film se traîne sur la
longueur. Si Annie Girardot sait jouer de ses charmes et si François
Périer sait se montrer parfois cruel dans ses propos, le film ne se
révèle être au fond qu'un petit thriller dramatique sans trop
d'envergure. Ce qui ne l'empêche pas de traiter parfois de
l'obsession maladive de la jalousie avec un certain panache. En
effet, le riche directeur de l'entreprise d’import-export s'attache
les services d'un détective (l'acteur Pierre-Jacques Moncorbier dans
le rôle de ce dernier) qui le renseigne régulièrement sur les
agissements de son épouse. Si la mise en scène est quelque peu
ratée en l'absence de rebondissements réellement convaincants,
l'interprétation des principaux protagonistes s'avère, elle, plutôt
persuasive. Tourné en noir et blanc et s'étalant sur une durée
relativement courte, La corde raide s'octroie
un twist final qui aurait pu être efficace si seulement l'on ne le
voyait pas arriver à des kilomètres à la ronde. On regardera donc
avant tout le long-métrage de Jean-Charles Dudrumet pour la présence
lumineuse d'Annie Girardot et celle, un peu plus austère de François
Périer. On pourra sans doute aussi s'amuser de l'attitude finale et
particulièrement lâche de l'amant une fois découvert par le mari
le pot aux roses. Mais ces quelques aspects du film ne suffisent
malheureusement pas à en faire un classique du genre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire