Massacre
à la tronçonneuse,
La
colline a des yeux,
Wolf
Creek,
Détour
mortel
ou plus près de nous, Frontière(s).
Quelques exemples de longs-métrages horrifiques mettant en scène
des individus isolés ou des familles de dégénérés vivant
généralement dans des lieux reculés ou en tout cas, généralement
éloignés de toute civilisation. Un terreau particulièrement
fertile, souvent inspiré de faits-divers effroyables parfaitement
authentiques. Et parmi ces derniers, l'un des plus célèbres ayant
eu lieu dans les années cinquante. Un certain Edward Theodore Gein
plus connu sous le diminutif de Ed Gein commit deux assassinats avant
que la police ne découvre chez lui un spectacle que même le
scénariste le plus inspiré n'aurait pu imaginer à l'époque. Une
maison transformée en véritable musée des horreurs : des
crânes humains changés en bols, des abats-jours et des fauteuils en
peau humaine, un lit dont les pieds étaient surmontés de crânes,
une boite renfermant des sexes féminins desséchés, un corps
suspendu à des crochets et éviscéré comme un gibier, une boite
renfermant une tête et d'autres qui furent réduites, des nez, des
mamelons et même un ''costume'' fait entièrement de peau humaine.
Les autorités découvriront qu'en plus d'avoir tué deux femmes de
la région à quelques années d'intervalle, Ed Gein déterra en
outre une trentaine de cadavres dans divers cimetières de la région
pour les ramener chez lui et ''faire joujou'' avec. Le cas de ce
fameux tueur nécrophile soupçonné de surcroît d'avoir été
l'auteur d'actes de cannibalisme inspira donc le chef-d’œuvre de
Tobe Hooper et même le Psychose
d'Alfred Hitchcock. Un dingue qui sans aucun doute en inspira
d'autres et parmi lesquels, probablement, le Butchers
d'Adrian
Langley, œuvre qui ne fut pas sa première réalisation puisque
avant cela il mis en scène une foule de courts-métrages ainsi que
quelques longs-métrages parmi lesquels A
Violent State
en 2011 et Crook
deux ans plus tard. Butchers
s'inscrit donc dans cette grande tradition de films prenant pour
scène de jeunes adultes aux prises avec des rednecks physiquement
impropres et psychologiquement perturbés. Ici, deux frangins dont
l'un semble être encore plus atteint que son frère. Owen et Oswald
Watson vivent dans une vieille ferme, loin de tout et surtout des
regards extérieurs. Le premier est visiblement celui qui dirige les
opérations visant à capturer, torturer et humilier toutes celles et
ceux qui osent pénétrer leur territoire. Avec un malin plaisir,
Owen s'amuse à terroriser ses potentielles victimes.
Le
film s'ouvre sur la capture d'une jeune femme et la mort de son
compagnon. L'action se situe ensuite plusieurs mois après. L'on
constate que la pauvre est toujours en vie mais porte désormais en
elle, le fruit impure d'une union avec Oswald. C'est à ce moment
très précis que passent dans la région quatre jeunes gens parmi
lesquels Jenna Simpson (l'actrice Julie Mainville), sa meilleure amie
Taylor Smythe (Anne-Carolyne Binette) ainsi que Mike Crenshaw (James
Gerald Hicks), le petit ami adultère de l'une d'entre elles (l'homme
couche en effet avec la seconde). Leur voiture tombe en panne et
évidemment, ceux-ci croiseront la route de nos doux dingues. Lors du
massacre à venir, l'usage de hachoirs sera la norme exclusive de nos
deux compères. Adrian Langley nous refait donc le coup de Massacre
à la tronçonneuse
auquel il semble vouloir coller au plus près. Mais comme si cela
pouvait à nouveau encore servir de preuve, Butchers
est l'un de ces nombreux films d'horreur du genre survival à
démontrer combien le classique de 1974 est indéboulonnable de sa
première place de chef-d’œuvre. Dans la thématique des tueurs
fous ou des familles de dégénérés, le long-métrage d'Adrian
Langley arrive parmi les derniers au classement tant le réalisateur
s'empêtre dans une redite à géométrie variable qui tente à
sombrer dans l'indigent plus que dans la réussite. Au Owen
soliloquant incarné par Simon Phillips, son frangin beuglant comme
une vache qui met bas interprété par Michael Swatton et son
dépanneur de véhicules aussi chtarbé que ces deux là (Nick Allan
dans le rôle de Willard), le réalisateur et scénariste ajoute une
''créature'' prénommée Oxford (Jonathan Largy) qui ressemble
davantage à un homme zombifié qu'à un bouseux décérébré des
campagnes canadiennes. À force d'entendre le personnage d'Owen
passer son temps à foutre la trouille aux deux copines, le film n'en
est que plus bavard et donc relativement ennuyeux. Un film d'horreur
gâté par un trop plein de dialogues quand le spectateur n'attend
qu'une seule chose : que le massacre commence. Heureusement, le
dernier tiers du film améliore les conditions du récit et l'on a
droit à quelques séquences plutôt sympathiques même si en terme
d'horreur, on aurait par exemple aimé voir les hachoirs entrer au
contact es chairs plutôt que de voir les séquences filmées hors
champ. Bref, si vous connaissez déjà les classiques du genre sur le
bout des doigts, ce Butchers
risque de faire pâle figure à leurs côtés...
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