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jeudi 16 novembre 2017

LINDON - JOLIVET - LE FRERE DU GUERRIER (2002)



Troisième collaboration entre le cinéaste Pierre Jolivet et l'acteur Vincent Lindon, Le Frère du Guerrier nous renvoie longtemps en arrière. Au treizième siècle. A cette âpreté rurale où les dangers guettaient. Où les brigands faisaient loi. Pillaient, violaient, tuaient impunément. De cette existence austère où régnait l'importance du travail soigneusement accompli. Dans ces espaces encore épargnés par la grisaille du bitume mais où vivre n'était cependant pas chose aisée. Que la France était belle. Et même si à l'occasion, on imagine que les décors ayant servi au tournage sont bien moins âgés que l'époque à laquelle est située l'intrigue, Pierre Jolivet, en choisissant de tourner son œuvre près du hameau des Boissets, sur le Causse de Sauveterre en Lozère, nous plonge dans un univers dont on regretterait presque assurément qu'il soit condamné à disparaître.
S'il est un fait qui paraît immédiatement clair, c'est le travail accordé aux personnages principaux. Thomas, Arnaud, Guillemette. Vincent Lindon, Guillaume Canet, Mélanie Doutey. Pierre Jolivet s'est tant et si bien appliqué à les approfondir que derrière la menace naît l'inquiétude du spectateur. En effet, voici enfin des personnages dont on redoute véritablement qu'il leur arrive quelque chose de mauvais.

Le Frère du Guerrier dure un peu moins de deux heures. Le cinéaste y consacre une bonne partie à décrire la personnalité de ses principaux protagonistes. Un passage obligé pour que ne tombe pas dans l'indifférence l'individu au moment de rendre l'âme. Les brigands eux aussi ont leur importance. Moins travaillés, leur implication est cependant considérable et participe grandement à ces moments de tensions extrême que cultivent, et le cinéaste par l'apparente tranquillité de certaines scènes, et la partition musicale de Serge Perathoner et Jannick Top voguant entre minimaliste anxiogène et musique médiévale de toute beauté.

Vincent Lindon a depuis sa précédente collaboration avec Pierre Jolivet, joué au cinéma auprès des cinéastes Pascal Thomas, Claire Denis, et à nouveau Coline Serreau. Quant à Mélanie Doutey, fille d'Alain Doutey et d'Arièle Semenoff, c'est la première fois qu'elle interprète un rôle de cette importance puisque jusqu'à maintenant, elle n'avait participé qu'à deux longs-métrages dans lesquels elle avait de tout petits rôles. Pour Guillaume Canet, c'est la seconde occasion de tourner auprès de Pierre Jolivet puisque en 1998 il participa au tournage d'En Plein Coeur en compagnie de Gérard Lanvin, Virginie Ledoyen et Carole Bouquet.
L'un des aspects de l’œuvre du cinéaste, c'est sa simplicité. Ici, pas de grande épopée sauvage, de combats dantesques, ni de casting de figurants monumental. Le climat est souvent asutère, et les dialogues minimalistes. Tout se joue autour des interprètes. De la mise en scène, et de l'intrigue qui mêle aussi bien, esprit de vengeance, romance, et reconstitution d'une époque. Les décors sont magnifiques. Les héros parcourent quelques édifices majestueux, comme cette incroyable abbaye dans laquelle Thomas et Guillemette espèrent se procurer un ouvrage sur des remèdes que l'on aurait pu comparer en ce temps à la phytothérapie d'aujourd'hui.

Une histoire simple finalement. Touchante aussi. De ce jeune homme qui pour avoir été battu par des brigands a perdu la tête, de son frère qui depuis une longue absence revient vers lui, et de l'épouse d'Arnaud, seule désormais responsable de ses enfants, et inquiète pour leur avenir. Le Frère du Guerrier mêle diverses intrigues au cœur d'un monde rural sauvage. Le pillage de la minuscule ferme d'Arnaud et Guillemette est vécu comme un viol. Le clan des brigands principalement constitué par les acteurs Thierry-Perkins Lyautey, Roch Leibovici et Manuel Le Lièvre a de quoi faire peur d'autant plus que nos héros vivent isolés du reste du monde. Un espace ouvert autour duquel, le danger peut surgir de n'importe où. Pierre Jolivet s’approprie ainsi l'espace. Les bruits de sabots des chevaux parcourant les collines devient le sujet de maintes angoisses. Vincent Lindon incarne à l'époque un personnage inattendu. Il s'en sort admirablement. Comme ses deux complices sur le tournage. Guillaume Canet et Mélanie Doutey. Une œuvre envoûtante...

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