Entre Fred
et Ma Petite Entreprise s'écoulent deux années au
beau milieu desquelles le cinéaste français Pierre Jolivet tournera
le drame En Plein Cœur.
Changement complet de casting puisqu'il y conviera Gérard Lanvin,
Virginie Ledoyen, Carole Bouquet, Denis Podalydès, ou encore
Guillaume Canet. En revanche, en 1999, Pierre Jolivet forme autour de
lui, et à quelques encablures près, le même casting que pour Fred.
Clothilde Courau est partie tourner avec d'autres cinéastes. Le rôle
de Nathalie, l'ex femme du héros, Ivan Lansi, le réalisateur le
confiera à Zabou. Ce dernier, c'est donc pour la seconde fois,
l'acteur Vincent Lindon. A ses côtés, François Berléand, Albert
Dray et Roschdy Zem qu'il connaît pour avoir joué avec eux deux ans
plus tôt. Si le sujet diffère désormais quelque peu, Pierre
Jolivet continue cependant d'explorer des thèmes sociaux forts.
Pour
cette seconde incartade dans l'univers du cinéaste, pas de meurtres,
pas de récit tournant autour du sujet fumant de l'amiante mais, une
entreprise partant littéralement en fumée. Un accident ? Un
acte criminel ? Toujours est-il qu'Ivan, persuadé d'être
assuré tous risques apprend de la bouche même de son ami et
assureur Maxime Nassief qu'il n'en est rien. Victime d'une
escroquerie ayant permis à ce dernier ainsi qu'à un complice
d’empocher durant des années les cotisations versées par Ivan,
celui-ci se retrouve sans possibilité d'honorer les contrats qu'il
avec plusieurs clients et ne pourra par conséquent pas toucher la
moindre assurance.
Ivan,
c'est un personnage attachant. Très apprécié de ses employés. Il
faut voir en effet avec quelle fidélité Louis (Pascal Leguennec) et
Catherine (Françoise Sage) demeurent à ses côtés alors que
l'espoir de toucher leur salaire s'amenuise de jour en jour. La
petite entreprise du titre, c'est une minuscule menuiserie qui va
disparaître sous les flammes. Mais Ma Petite
Entreprise,
c'est aussi et surtout un formidable témoignage sur la solidarité.
Quand tout va mal et que les amis se comptent sur le bout des doigts.
Pierre Jolivet aurait pu faire de son nouveau film un drame poignant,
larmoyant, mais choisi au contraire d'y injecter une bonne dose
d'humour. Pas de cet humour lourdingue, immédiat que partagent
beaucoup de comédie, mais des gags plus discrets, s'inscrivant dans
un contexte dramatique. Au hasard, le personnage campé par François
Berléand. Ou ce gamin, ce petit arabe qui s'incruste au quotidien
dans l'appartement que partagent Nathalie et son nouveau compagnon
Sami (Roschdy Zem). Catherine également, dont la voix à peine
perceptible ménage quelques moments fort amusants.
Mais
Ma Petite Entreprise,
c'est également une énergie qui se renouvelle à chaque instant.
Pierre Jolivet y installe toute une série d'événements qui
empêchent la sinistrose et l'ennui de s'installer. Des prises de
têtes entre Ivan et Maxime, des rapports entre le patron de cette
petite entreprise et ses fidèles employés, de l'intimité entre
Nathalie et Sami, jusqu'à cette décision prise de s'introduire dans
les locaux administratif de l'agence d'assurance afin
« d'officialiser »
le dossier d'assurance d'Ivan, en passant par les enquêtes
(tronquées et officielles) menant à rendre éligible ou pas, le
droit aux indemnités, le film de Pierre Jolivet, sous couvert de
critique sociale se révèle être une excellent comédie, dont les
dialogues ne sont pas en reste, et magistralement interprétés par
les actrices et acteurs.
D'ailleurs,
le film a reçu par la suite plusieurs prix dont L'étoile d'or du
cinéma français de l’Académie de la presse du cinéma français
en 2000, le César du meilleur acteur dans un second rôle la même
année pour François Berléand et le prix du meilleur scénario au
festival des films du monde de Montréal, toujours en 2000. A savoir
que la musique originale est l’œuvre du chanteur Alain Bashung...
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