Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 20 août 2022

See No Evil, Hear No Evil de Arthur Hiller (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si la chose ne transparaît pas forcément à l'écran, il faut savoir que l'excellent duo formé par les acteurs Gene Wilder et Richard Pryor ne reflétait absolument pas leur vie intime respective (les deux hommes ne se fréquentant effectivement pas en dehors des jours de tournage). En effet, alors que Gene Wilder avait pour habitude de travailler avec rigueur, Richard Pryor avait quant à lui pour coutume d'arriver en retard sur les plateaux de tournage. Une habitude qui n'allait pas sans une importante consommation de drogues et d'alcool. Des penchants qui privèrent les deux hommes de travailler sur ce qui allait devenir en 1983, l'une des plus remarquables et des plus drôles des comédies américaines traduite chez nous sous le titre Un fauteuil pour deux de John Landis. Remplacés par l'excellent duo Eddie Murphy et Dan Akroyd, on n'ose imaginer à quoi aurait ressemblé le film s'il avait été interprété par le duo formé par Gene Wilder et Richard Pryor, lequel n'est au fond pas si éloigné que celui que formèrent donc pour un court moment les deux autres vedettes de cinéma. Bêtement traduit sous le titre Pas nous, pas nous, le vingt-sixième long-métrage cinématographique du réalisateur Arthur Hiller See No Evil, Hear No Evil sera l'avant-dernière collaboration entre Gene Wilder et Richard Pryor après Transamerica Express (également signé d'Arthur Hiller en 1976), Faut s'faire la malle de Sidney Poitier en 1980 et avant Another You qui lui, sera réalisé en 1991 par Maurice Phillips. Rien d'étonnant à ce que See No Evil, Hear No Evil soit une comédie, nous retrouvons donc les deux acteurs au centre d'un récit burlesque dans lequel un aveugle (Richard Pryor dans le rôle de Wally Karue) et un sourd (Gene Wilder dans celui de Dave Lyons) s'avèrent être les témoins uniques d'un assassinat ! Ces deux hommes, qui ne se connaissent pas, tentent tout d'abord de cacher qu'ils sont l'un et l'autre atteints d'un handicap. Ce qui nous vaut parfois quelques situation particulièrement absurdes mais drôlatiques. Comme celle mettant en scène l'aveugle aidant un autre aveugle à traverser la rue ! Ou celles lors desquelles l'attention du sourd est détournée (il est en effet capable de lire sur les lèvres).


Arthur Hiller met bien évidemment ses deux interprètes dans des situations qui se joueront de leurs inaptitude à voir ou à entendre. Richard Pryor se retrouvera notamment au volant d'une voiture et Gene Wilder devra taper du pied au sol ou tenir la main de son comparse s'il veut que celui-ci parvienne à le suivre dans la rue. D'abord connu pour avoir réalisé en 1970 la romance dramatique Love Story avec Ali McGraw et Ryan O'Nea, ce film qui rencontra le succès et qui remporta un certain nombre de récompenses dans les festivals n'empêcha pas son auteur d'investir avant et après les domaines du film de guerre (Tobrouk, commando pour l'enfer), de l'horreur (Morsures) ou de la comédie, genre qu'il aborda à de multiples reprises (Ras les profs ! en 1984 avec Nick Nolte). Duo savoureux et antinomique (comme dans la vie, le personnage incarné par Gene Wilder apparaît moins loufoque que celui interprété par Richard Pryor). Nous sommes au États-Unis et comme le veut la ''tradition'', nous sommes face à une comédie jouant davantage sur les mimiques de ses deux principaux interprètes que sur la subtilités des dialogues. See No Evil, Hear No Evil joue sur deux tableaux. L'humour, bien sûr, mais également le policier puisque soupçonnés de meurtre, ils seront traqués par la police. Mais aussi et surtout par un duo de criminels interprétés par Joan Sevenrance (dans le rôle de Eve) et... Kevin Spacey, oui, l'un des charismatiques personnages du film culte de Bryan Singer Usual Suspects, du bouleversant La vie de David Gale d'Alan Parker ou l'auteur lui-même de l'excellent thriller Albino Alligator en 1996. Arthur lui offre un petit rôle, celui du bras droit d'Eve, Kirgo ! Même si See No Evil, Hear No Evil n'est certes pas remarquablement fin (ils s'y sont tout de même mis à six pour écrire ou adapter le scénario), il n'est pas rare que l'on rigole ou que l'on sourit lors de courtes séquences ubuesques (Richard Pryor se faisant notamment passer pour le gynécologue suédois Johansson !). Mais la multiplicité des scénaristes a pour conséquence, un imprévu : le film d'Arthur Hiller ressemble parfois à un patchwork de séquences humoristiques lui donnant les allures d'une compilation de sketchs dont seraient les héros presque exclusifs, Gene Wilder et Richard Pryor. See No Evil, Hear No Evil est notamment l'occasion de quelques balades en voiture ou à pied dans le New York des années soixante-dix... Richard Pryor et Gene Wilder rejoueront une dernière fois ensemble et iront longtemps après rejoindre les étoiles du cinéma à dix ans d'intervalle. Le premier en 2006 et le second en 2016...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...