Grâce aux incantations
d'un sorcier vaudou du nom de Houngan (l'acteur afro-américain
Julius Harris), l'officier Matt Cordell (toujours (dés)incarné par
Robert Z'dar) est de retour pour la troisième fois sur grand écran
en 1993. Deux années séparent ce troisième opus du précédent
volet et cette fois-ci, il semble que pour le plus célèbre des
flics-zombies du septième art (il faut dire que ceux-ci ne se
bousculent pas au portillon, le plus mémorable demeurant sans doute
celui du sympathique Dead Heat de Mark Goldblatt datant
de 1988), ses hormones soient en ébullition. En effet, dans ce
Maniac Cop 3: Badge of Silence,
formule dont seuls les américains ont le secret, l'ancien flic,
toujours vêtu de son uniforme et dont la gueule ressemble désormais
à une pizza quatre fromages dont la date de péremption semble être
dépassée depuis des lustres, est à la recherche de son équivalent
féminin. Toujours traqué depuis le second épisode de la trilogie
par le détective Sean McKinney (Robert Davi), Matt Cordell se lance
effectivement sur les traces de Katie Sullivan, jeune policière qui
très récemment a été victime d'un guet-apens dans une pharmacie
lors duquel deux victimes furent à ''déplorer'' : un braqueur
toxicomane qui MALHEUREUSEMENT s'en est sorti et se trouve désormais
attaché à un lit d’hôpital ainsi qu'une employée de la dite
pharmacie qui n'était autre que la complice du malfrat et qui a
terminé ses jours une balle en pleine tête ! Katie Sullivan
demeure, quant à elle, entre la vie et la mort. Dans ce troisième
volet, l'expédition punitive n'a pas baissé d'un iota et l'on
rêverait chez nous d'un justicier bien réel, sans âme et immortel,
allant nettoyer quelques quartiers de l'hexagone... Mais passons !
Maniac Cop 3: Badge of Silence
sent le rance. Surtout dans sa première partie puisque fort
heureusement, les choses ont tendance à s'améliorer au fil de
l'intrigue. Le concept de la fiancée n'étant pas vraiment nouveau
(The Bride of Frankenstein
de James Whale ou Bride of Re-Animator de
Brian Yuzna, ça vous parle ?), William Lustig, auteur des films
cultes Maniac et
Vigilante
semble pourtant à cours d'inspiration. Prétexte à retrouver pour
la troisième fois son justicier décati, l'auteur des deux premiers
volets fait une nouvelle fois appel au réalisateur et scénariste
Larry Cohen pour l'écriture (le bonhomme derrière lequel se cachent
les tout aussi cultes It's Alive,
God Told Me To
ou Q)...
A
dire vrai, Maniac Cop 3: Badge of Silence
est avant tout l'occasion de réunir tout un groupe de personnages
légendaires du septième art puisqu'en dehors du réalisateur et de
son scénariste, nous retrouvons dans le rôle principal l'acteur
Robert Davi, spécialiste des rôles de méchants (de toute manière,
avec une gueule comme la sienne, une histoire d'amour ne tiendrait
pas la route une seule seconde) ainsi que Robert Z'dar et son
incroyable visage dû à une maladie génétique connue sous le nom
de chérubisme !).
Les interprètes féminines étant en minorité (Caitlin Dulany et
Gretchen Becker, et c'est presque tout), William leur fait endosser
les rares personnages du long-métrage ayant une authentique morale.
Car en effet, ce qui fait également l'une des spécificités de
Maniac Cop 3: Badge of Silence,
c'est cet acharnement avec lequel William Lustig et Larry Cohen
décrivent une ville de New York en proie à la corruption. Absente
de la plupart des personnages, la morale est encore ce qui distingue
des autres personnages masculin le héros joué par Robert Davi.
Ironique lorsque l'on sait à quel point l'acteur fut employé durant
sa carrière dans des rôles de salopards ! Sans jamais
connaître l'ampleur morbide de Maniac
et étant d'une qualité parfois très médiocre, Maniac
Cop 3: Badge of Silence
n'en dégage pas moins une certaine odeur de souffre. A commencer par
ces médecins au cynisme éhonté (parmi lesquels nous reconnaîtrons
l'acteur Doug Savant qui deviendra mondialement connu grâce au rôle
de Tom Scavo dans la série à succès Desperate
Housewives).
Ou encore ces journalistes prêts à manipuler les images et
préférant filmer des cadavres d'enfants pour assurer à la chaîne
qui les emploie l'audimat le plus élevé. Une ville gangrenée par
la violence, la drogue mais où le sexe est finalement très peu
représenté. Même dans cette bizarre idylle que l'on imagine naître
entre le Maniac
Cop
et la Maniac Katie, laquelle ne dépassera finalement pas le simple
stade de l'écriture. À noter que la toute fin du film laisse
envisager un quatrième opus qui depuis 2008, semble être devenu
pour William Lustig, lettre morte...
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