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jeudi 18 août 2022

Je n'aime pas les super-héros donc j'adore : Superlópez de Javier Ruiz Caldera (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

J'adooooore les films de super-héros ! The Toxic Avenger 1, 2, 3 et 4 de Lloyd Kaufman. The Meteor Man de Robert Townsend. Supersonic Man de Juan Piquer Simón. Super Inframan de Shan Hua. Zebraman 1 et 2 et Yatterman de Takashi Miike. Ou plus proche de nous, Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal ou Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador... Je sais ce que vous vous dites... C'est quoi ces films ? Au mieux, des nanars. Au pire, des navets. Bon, vous voulez du super-héros de classe A ? Ok, mais un seul alors : Freaks Out de Gabriele Mainetti. Et après lui, rien n'est plus pareil. C'est pourquoi, quel que soit la liste de films du genre que l'on établira, l'on regardera ce chef-d’œuvre de nos voisins de la Botte en tout dernier recours, histoire de boucler la boucle par le plus illustre d'entre tous. Entre temps, l'on aura jeté un œil sur Superlópez de Javier Ruiz Caldera dont le titre à lui seul sent quand même un peu des pieds ! Mais ne prenons pas trop d'avance et penchons plutôt d'abord sur l'histoire de ce personnage qui, parions-le, ne bousculera certainement pas le genre. Cinquième long-métrage du réalisateur espagnol Javier Ruiz Caldera, ce dernier débuta sa carrière sur grand écran avec une comédie parodique bien dans l'esprit des ZAZ et plus encore de Keenen Ivory Wayans et son Scary Movie puisque Spanish Movie en reprenait la plupart des codes jusqu'à pomper certaines séquences de la célèbre franchise. Après une comédie fantastique, une comédie romantique et une comédie d'action, il fallait bien se douter qu'un jour Javier Ruiz Caldera s'attaquerait à la comédie de... science-fiction versant ''Super-héros'' ! Ce sera donc chose faite 2018 avec Superlópez dont le titre ne cache évidemment pas ses prétentions scénaristiques...


Vu les débuts de carrière de Javier Ruiz Caldera quasiment désastreux, le revoir retourner une nouvelle fois à la parodie a de quoi inquiéter. Et pourtant, il n'y a rien de vraiment comparable entre l'humour poussif de Spanish Movie et le récit de Superlópez, lequel fait immédiatement référence à l'un des plus célèbres super-héros de l'histoire de la bande-dessinée et du cinéma. Jan, le père de Juan, envoie son tout jeune fils dans l'espace à bord d'une capsule avant que son ennemi juré, le maléfique dictateur Skorba, ne s'empare du bébé. Jan fait bien évidemment référence à Jor-El, le père de Kal-El qui sur Terre sera d'abord connu sous le nom de Clark Kent avant de devenir le super-héros Superman. Kal-El trouve ici son équivalent avec Juan qui par la suite deviendra Superlópez. Le film décrit très rapidement la jeunesse difficile de Juan. Doté d'une force extraordinaire mais n'ayant pas encore développé ses autres pouvoirs (qu'il partage tous avec le super-héros de l’Univers DC), Juan n'a aucun ami. Vingt ans plus tard, le voilà aux services de son ami et patron Jaime (Julián López) pour lequel il travaille. Nouvellement recrutée, la belle Luisa Lanas (Alexandra Jiménez), équivalente à Loïs Lane dans l'univers de Superman, entame une relation avec Juan tandis que Jaime espère la séduire sans se douter que sa nouvelle employée ne ressent absolument rien pour lui. Continuant à cacher ses pouvoirs depuis son enfance sur les conseils de ses parents, Juan va pourtant devoir un jour les développer et s'en servir car est prévue la venue prochaine d'Ágata Muller (Maribel Verdú) qui d'une part est la PDG de la plus grande entreprise de technologie de la planète et d'autre part, la fille de du dictateur Skorba à laquelle ce dernier avait confié des décennies en arrière la tâche de ramener le bébé sur leur planète. Mais les années ayant passées et la jeune femme ayant demandé à son père par transmission satellite de lui renouveler en vain sa confiance, Ágata Muller est désormais bien décidée à éliminer Juan de la surface de la Terre...


Avec leurs faux airs de Star Wars du pauvre, les débuts de Superlópez ne sont pas des plus folichons. On frise le nanar de science-fiction. Pourtant, une fois le récit se situant sur la surface de notre planète, le film du réalisateur espagnol prend une tournure qui n'est pas inintéressante. Si la parodie est bien là, on est loin de la lourdeur de Spanish Movie et Javier Ruiz Caldera se contente tout simplement de jongler entre humour, action, science-fiction et romance. Pour un résultat qui ne fera sauter aux plafond personne mais qui reste toutefois plutôt agréable. Grâce à l'interprétation relativement amusante de Dani Rovira, au charme d'Alexandra Jiménez ou à la multiplication des prouesses physiques du héros (question effets-spéciaux, peut mieux faire, mais ça passe), on ne s'ennuie pas un seul instant et il faut prendre le film pour ce qu'il est : une comédie de science-fiction qui ne se prend jamais au sérieux tout en évitant de prendre son public pour un imbécile. Notons que sur Netflix, Spanish Movie demeure indisponible dans notre langue, ce qui est plutôt une bonne chose. Vu la dextérité avec laquelle les interprètes bataillent dans ce récit parfois foutraque, il aurait été dommage de ne pas profiter de la langue espagnole. Parfaitement lisible, charmant, amusant, bourré de séquences cocasses, le long-métrage de Javier Ruiz Caldera est une sympathique bouffée d'oxygène. Pas le film de la décennie ni de l'année, mais un excellent divertissement...

 

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