Petit réalisateur sans
envergure (Sales gosses
en 2017, Ma reum
en 2018), Frédéric Quiring revient cette année avec un troisième
long-métrage qui semble ne pas devoir se montrer plus compatible
avec les humeurs des spectateurs de bon goût que ses précédents
méfaits. Avec sa bande-annonce vraiment naze, La
très très grande classe
faisait déjà peur avant même qu'il ne sorte sur les écrans de
cinéma. Voilà une semaine qu'il est sorti et depuis, je ne m'en
suis pas encore remis. Pourtant habitué à enchaîner les
perl(ouzes)es comme sait si bien en produire le cinéma hexagonal, ça
n'est pas tant le produit lui-même qui me met dans un état de
colère absolu mais plutôt cet acharnement masochiste qui me pousse
invariablement à entrer dans des salles qui, je le sais, vont
projeter d'infâmes comédies françaises. La bande-annonce m'avait
prévenu ! Et bien tant pis pour moi. Melha Bedia et Audrey
Fleurot que l'on avait pu voir réunies dans l'émission plus ou
moins drôle LOL, qui rit, sort!
diffusée
sur Amazon Prime
pouvaient déjà laisser envisager leur incapacité à nous faire
rire. Un tremplin pour ce nouveau... duo de comiques ? Une pente
savonneuse affirmerons-nous plutôt... D'emblée, on sent bien que La
très très grande classe
risque sûrement de ressembler davantage à une épreuve quasi
insurmontable et non pas à une comédie française, drôle,
touchante et aux dialogues savoureux. C'est toujours le même
problème avec les ''frères de'' ou les ''sœurs de''. Si l'on peut
reconnaître le talent de son grand frère Ramzy, Melha Bedia fait
peine à voir. On comprend en découvrant le pedigree de la
demoiselle qu'elle semble encore se chercher : ancienne joueuse
de football au Paris Saint-Germain, styliste et costumière pour la
chanteuse de Rap Diam's, humoriste ou encore commentatrice sportive.
Et enfin, actrice. Autant dire que le curriculum vitae de la jeune
parisienne de trente et un ans ressemble à ces restaurants douteux
qui affichent une liste de menus longue comme le Paris-Roubaix.
Audrey Fleurot n'est quant à elle, peut-être pas une star du cinéma
comme l'entendent ceux qui connaissent le sens véritable de ce mot
mais tout de même. Tomber aussi bas a de quoi s'avérer inquiétant.
Quant à l'acteur François Berléand, sachant qu'il joue au yo-yo
avec sa carrière, on ne s'étonne plus vraiment de le voir
apparaître dans ce genre de bousin !
La
trame : le professeur de français Sofia (Melha Bedia) attendant
avec impatience sa mutation, celle-ci décide de faire payer à ses
élèves l'humiliation dont elle a fait l'objet durant l'année
scolaire. Malheureusement pour elle, la dite mutation est repoussée.
C'est là que débarque Madame Delahaye (Audrey Fleurot), un nouveau
professeur qui très rapidement va s'imposer et s'avérer être une
concurrente directe de Sofia pour sa mutation à Barcelone. Les deux
femmes vont alors mener l'une contre l'autre un véritable combat
dans l'enceinte du collège... Tout commence par une partition
musicale d'un ordinaire qui n'est même plus déconcertant. C'est à
croire que tout comme les auteurs de comédies françaises actuelles,
les compositeurs et musiciens pour le cinéma manquent d'inspiration.
Matthieu Gonet n'inversant pas ces valeurs, ses compositions sont
d'un épuisant académisme ! Bourré de clichés, ponctué de
blagues de mauvais goût pas drôles (Arié Elmaleh dans le rôle de
l'inspecteur d'académie Benoît Hinault aime les vieux car ils
partiront avant lui !). Audrey Fleurot en fait des caisses,
énerve, surjoue tandis que Melha Bedia use de son physique peu
avenant (surpoids, grosses lunettes, yeux globuleux, dentition de
cheval). À dire vrai, cette dernière n'a pas beaucoup d'efforts à
fournir pour faire sourire, ce qui peut s'avérer être un point
positif si l'on tient compte du fait que les dialogues sont par
contre relativement pathétiques. Basé sur la tentative de séduction
de l'inspecteur, sur le duel qui l'oppose à la rousse Audrey
Fleurot, Sofia se lance dans des cours de français prodigués à des
adultes d'origine étrangère. Frédéric Quiring inflige en outre à
François Berléand un rôle pathétique constituant une série de
dialogues d'une insondable médiocrité. Si l'on peut louer
l'approche sociale de cette petite comédie française ''dans l'air
du temps'', tout cela ne vole pas très haut. Mais finalement, Melha
Bedia fait le taf. Son capital sympathie étant ce qu'il est, la
jeune femme n'a pas grand chose d'autre à faire que d'apparaître à
l'écran pour amuser la galerie. Ultra classique, La
très très grande classe
amusera surtout les enfants et leurs parents (le rire n'est-il pas
communicatif ?)...
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