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mercredi 17 août 2022

La très très grande classe de Frédéric Quiring (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Petit réalisateur sans envergure (Sales gosses en 2017, Ma reum en 2018), Frédéric Quiring revient cette année avec un troisième long-métrage qui semble ne pas devoir se montrer plus compatible avec les humeurs des spectateurs de bon goût que ses précédents méfaits. Avec sa bande-annonce vraiment naze, La très très grande classe faisait déjà peur avant même qu'il ne sorte sur les écrans de cinéma. Voilà une semaine qu'il est sorti et depuis, je ne m'en suis pas encore remis. Pourtant habitué à enchaîner les perl(ouzes)es comme sait si bien en produire le cinéma hexagonal, ça n'est pas tant le produit lui-même qui me met dans un état de colère absolu mais plutôt cet acharnement masochiste qui me pousse invariablement à entrer dans des salles qui, je le sais, vont projeter d'infâmes comédies françaises. La bande-annonce m'avait prévenu ! Et bien tant pis pour moi. Melha Bedia et Audrey Fleurot que l'on avait pu voir réunies dans l'émission plus ou moins drôle LOL, qui rit, sort! diffusée sur Amazon Prime pouvaient déjà laisser envisager leur incapacité à nous faire rire. Un tremplin pour ce nouveau... duo de comiques ? Une pente savonneuse affirmerons-nous plutôt... D'emblée, on sent bien que La très très grande classe risque sûrement de ressembler davantage à une épreuve quasi insurmontable et non pas à une comédie française, drôle, touchante et aux dialogues savoureux. C'est toujours le même problème avec les ''frères de'' ou les ''sœurs de''. Si l'on peut reconnaître le talent de son grand frère Ramzy, Melha Bedia fait peine à voir. On comprend en découvrant le pedigree de la demoiselle qu'elle semble encore se chercher : ancienne joueuse de football au Paris Saint-Germain, styliste et costumière pour la chanteuse de Rap Diam's, humoriste ou encore commentatrice sportive. Et enfin, actrice. Autant dire que le curriculum vitae de la jeune parisienne de trente et un ans ressemble à ces restaurants douteux qui affichent une liste de menus longue comme le Paris-Roubaix. Audrey Fleurot n'est quant à elle, peut-être pas une star du cinéma comme l'entendent ceux qui connaissent le sens véritable de ce mot mais tout de même. Tomber aussi bas a de quoi s'avérer inquiétant. Quant à l'acteur François Berléand, sachant qu'il joue au yo-yo avec sa carrière, on ne s'étonne plus vraiment de le voir apparaître dans ce genre de bousin !


La trame : le professeur de français Sofia (Melha Bedia) attendant avec impatience sa mutation, celle-ci décide de faire payer à ses élèves l'humiliation dont elle a fait l'objet durant l'année scolaire. Malheureusement pour elle, la dite mutation est repoussée. C'est là que débarque Madame Delahaye (Audrey Fleurot), un nouveau professeur qui très rapidement va s'imposer et s'avérer être une concurrente directe de Sofia pour sa mutation à Barcelone. Les deux femmes vont alors mener l'une contre l'autre un véritable combat dans l'enceinte du collège... Tout commence par une partition musicale d'un ordinaire qui n'est même plus déconcertant. C'est à croire que tout comme les auteurs de comédies françaises actuelles, les compositeurs et musiciens pour le cinéma manquent d'inspiration. Matthieu Gonet n'inversant pas ces valeurs, ses compositions sont d'un épuisant académisme ! Bourré de clichés, ponctué de blagues de mauvais goût pas drôles (Arié Elmaleh dans le rôle de l'inspecteur d'académie Benoît Hinault aime les vieux car ils partiront avant lui !). Audrey Fleurot en fait des caisses, énerve, surjoue tandis que Melha Bedia use de son physique peu avenant (surpoids, grosses lunettes, yeux globuleux, dentition de cheval). À dire vrai, cette dernière n'a pas beaucoup d'efforts à fournir pour faire sourire, ce qui peut s'avérer être un point positif si l'on tient compte du fait que les dialogues sont par contre relativement pathétiques. Basé sur la tentative de séduction de l'inspecteur, sur le duel qui l'oppose à la rousse Audrey Fleurot, Sofia se lance dans des cours de français prodigués à des adultes d'origine étrangère. Frédéric Quiring inflige en outre à François Berléand un rôle pathétique constituant une série de dialogues d'une insondable médiocrité. Si l'on peut louer l'approche sociale de cette petite comédie française ''dans l'air du temps'', tout cela ne vole pas très haut. Mais finalement, Melha Bedia fait le taf. Son capital sympathie étant ce qu'il est, la jeune femme n'a pas grand chose d'autre à faire que d'apparaître à l'écran pour amuser la galerie. Ultra classique, La très très grande classe amusera surtout les enfants et leurs parents (le rire n'est-il pas communicatif ?)...

 

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