Sous
ses allures ''Monty
Pythonesque'',
la séquence d'ouverture de La Bible ne fait pas
le moine de
et avec Marty Feldman ressemble aux premiers méfaits de Terry Jones
ou Terry Gilliam. À la différence de quoi, leur homologue
britannique n'aura réalisé durant une carrière principalement
consacrée à l'interprétation, que deux longs-métrages. Mon
'Beau' légionnaire
en 1977, sur lequel il n'est pas idiot de penser que je reviendrai
peut-être l'un de ces jours, ainsi que La Bible
ne fait pas le moine,
donc, et qui lui date de 1980. Une carrière étonnante que celle de
Marty Feldman qui, si l'on fait confiance à l'Internet
Movie Data Base
n'est apparu que dans vingt-sept films et séries télévisées. Ce
qui s'explique certainement par le jeune âge auquel l'acteur a
disparu. Débutant sa carrière en 1958 et la terminant vingt-cinq
ans plus tard en 1983 avec Barbe d'or et les
pirates (Yellowbeard)
de Mel Damski, Marty Feldman meurt effectivement un an avant que ne
sorte sur les écrans le dernier film dans lequel il devait
apparaître d'une crise cardiaque. À seulement quarante-huit ans.
Une perte immense pour le cinéma britannique en particulier et même
mondial pour celui qui se montra si généreux en matière de
pitreries à l'écran. On se souviendra bien évidemment de son rôle
d'Igor dans le Frankenstein Junior
de Mel Brooks ou de Marty Eggs dans La Dernière
Folie de Mel Brooks
du même réalisateur, mais ce serait faire l'impasse sur son métier
de réalisateur qui se conclut donc en 1980 au bout de deux
longs-métrages seulement. Dans La Bible ne fait
pas le moine,
Marty Feldman tient le principal rôle de frère Ambroise. Un jeune
frère en soutane (laquelle sera scrupuleusement portée une bonne
partie du récit) envoyé à la rencontre du Grand Armageddon par le
père Abbot Thélonious (l'acteur anglais Wilfrid Hyde-White, habitué
des rôles de majordomes et que l'on a pu notamment voir dans Les
Dix Petits Indiens
de George Pollock en 1965, La Chambre des
horreurs d'Hy
Averback l'année suivante ou deux épisodes de la série Columbo
en 1972 et 1976...
Quittant
le confort de son monastère, Ambroise part à la rencontre du monde,
et notamment de la vie bouillonnante de Los Angeles. Une ville
foisonnante, bruyante, dans laquelle sa présence ne ferait pas tâche
parmi les noctambules qui y déploient leur singularité si lui-même
n'y apparaissait pas si insolite. C'est là-bas qu'Ambroise va non
seulement devoir tout entreprendre afin de rencontrer le Grand
Armageddon, seul à pouvoir subvenir aux besoins du monastère, mais
aussi faire la connaissance de Mary, une prostituée qui rapidement
va le prendre sous son aile et abriter le jeune frère sous son toit.
Cette visite de la Cité des Anges sera pour Ambroise, un véritable
bouleversement. Lui qui depuis toujours à voué son existence à
Dieu va effectivement y découvrir ce qu'est l'amour dans les bras de
Mary. Aux côtés de l'acteur et réalisateur l'on retrouve l'actrice
Louise Lasser qui entre 1966 et 1970 fut mariée au réalisateur
américain Woody Allen ainsi que Peter Boyle qui tourna notamment
pour Peter Medak, Martin Scorsese, William Friedkin, Irwin Allen,
Walter Hill ou Spike Lee mais que l'on vit également six ans avant
le tournage de La Bible ne fait pas le moine
dans Frankenstein Junior
de Mel Brooks et dans lequel il côtoya déjà Marty Feldman en
endossant le rôle de la créature du célèbre docteur (ici renommé
Frederick Frankenstein !
Rien
d'étonnant à découvrir que La Bible ne fait
pas le moine
est une comédie et pourtant, malgré les pitreries de Marty Feldman,
malgré les cascades que l'acteur effectuera lui-même (renvoyant
ainsi à l'art de l'immense Buster Keaton), malgré la caricature
(presque) outrancière de certains personnages (l'humoriste et acteur
américain Andy Kaufman incarne notamment un Armaggedon T.
Thunderbird portant fièrement une perruque blonde à hurler de
rire), le réalisateur/scénariste(collaborant à l'écriture avec
Chris Allen)/acteur signe une œuvre parfois touchante, surtout dans
sa relation avec la prostituée Mary. Impossible en effet de rester
de marbre vis à vis du comportement de Marty Feldman/Ambroise, de
son regard si particulier (l'homme était connu pour avoir un fort
strabisme divergent ainsi que les yeux globuleux, tares dues à
maladie de Basedow) ou de son attitude parfois embarrassée. Un
personnage drôle et émouvant interprété par un acteur/réalisateur
qui n'oublie pas de se moquer de ces prédicateurs télévisés ici
figurés par la présence d'Andy Kaufman. Tendre mais aussi parfois
particulièrement cynique, La Bible ne fait pas
le moine
est une excellente comédie qui parmi la pléthore de longs-métrages
du genre qui sortaient sur le sol américain à l'époque (car malgré
ses origines britanniques, Marty Feldman se dirigera sur le tard
vers les États-Unis), n'est malheureusement pas l'un des plus
connus. À noter que l'acteur Richard Pryor y interprète le rôle de
G.O.D. À
découvrir pour les uns et à revoir pour les autres...
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