Roland Fériaud arrive à
Barcelone à bord d'un paquebot. Un arrêt d'une semaine dans une
ville espagnole où doit très vite le rejoindre Sonia, son épouse
avant de poursuivre son voyage vers l'Australie. Miguel Carrabo
arrive quand à lui à la gare de Barcelone par le train et
accompagné de sa femme. Alors qu'ils quittent l'enceinte de la gare,
les époux se séparent, lui prenant la route vers l'hôtel Colon à
bord d'un taxi et elle, à pieds et chargée d'une mallette. Roland
Fériaud a lui aussi réservé une chambre dans ce même hôtel. Il
arrive peu de temps après Miguel Carrabo et c'est en se rendant dans
sa chambre qu'il entend des gémissements dans celle qui jouxte la
sienne. Roland frappe à la porte et, n'obtenant aucune réponse,
décide de pénétrer l'appartement. Mais lorsqu'il tombe sur le
corps inanimé de Miguel carrabo, il est assommé.
Se réveillant dans la
chambre d'un hôpital, il en parcours les couloirs afin de trouver du
personnel. Mais à part un étrange médecin et un vieux fou, les
lieux sont déserts. Durant trois jours Roland est soigné et
questionné sur une mallette dont il ne sait rien et pour une raison
qui lui demeure inconnue. A l'issue de son traitement il est rendu à
sa liberté et part retrouver Sonia qui doit arriver par le dernier
train. Sentant que son époux est préoccupé, celle-ci le questionne
mais Roland tente de la rassurer sans toutefois y parvenir
totalement. Ce dernier a réservé une chambre dans un nouvel hôtel
mais abandonne un moment Sonia pour aller récupérer ses affaires à
l'hôtel Colon. C'est là qu'il croise la route de Madame Carrabo,
inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son époux...
Réalisé par Jacques
Deray (qui tourna beaucoup avec Jean-Paul Belmondo), Un Papillon
Sur L’Épaule dénote quelque peu dans la carrière de
l'immense Lino Ventura. Cet acteur, ancien catcheur, qui interpréta
avec vigueur une pléthore de personnages forts en gueule et maîtres
de leurs destins se pose ici en victime d'une intrigue qui lui
échappe totalement. Commun des mortels face à une troublante
histoire de meurtres, de mallette et d'erreur sur la personne, il
assiste, impuissant au déroulement d'une affaire qu'il choisit de
mêler à la police avant de s'en charger lui-même. Cette même
autorité à laquelle il ne peut faire confiance tant l'engrenage
dans lequel il est bien involontairement impliqué semble bien huilé.
L'un des points
essentiels de cette aventure est le lieu choisit pour tourner
l'intrigue. En plongeant Lino Ventura dans un pays étranger, il
accentue l'aspect étouffant et inquiétant de ce qui lui tombe sur
le dos. De même que les personnages qu'il est amené à croiser et
qui conservent définitivement une distance avec lui, sans jamais
aller au fond des choses et créant ainsi un climat trouble, même
envers les spectateurs qui mettront du temps avant de parvenir à
dénouer les nœuds de cette histoire.
Il n'y a guère que
l'excellente Nicole Garcia pour replonger le grand Lino dans le
quotidien qui lui est cher. Une interlude bien trop courte puisqu'à
nouveau c'est un cadavre qui va le replacer dans un contexte
inhabituel. On terriblement envie de le pousser vers la sortie. Il
est aisé en effet de s'identifier à ce personnage tout à fait
commun, confondu avec un autre et sur lequel le destin va s'acharner.
On appréciera les interventions de Jean Bouise et Paul Crochet. Le
premier dans le rôle d'un médecin énigmatique et le second dans
celui d'un homme ayant perdu la tête.
Nous passerons outre les
quelques défauts du film (techniquement il reste imparfait) pour
profiter exclusivement de cette aventure qui nous permet de croiser
un Lino Ventura différent mais au charisme et au talent, eux,
inchangés...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire