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mercredi 6 septembre 2017

Short Eyes de Robert M. Young (1977) - ★★★★★★★☆☆☆


Un grand merci au site Warning Zone pour m'avoir fait découvrir une oeuvre dont je ne soupçonnais même pas l'existence...

"Short Eyes" est, par définition, le nom donné à un individu reconnu coupable d'actes de pédophilie incarcéré en prison. Dans ce cas actuel, il s'agit d'un long-métrage réalisé en 1977 par le scénariste et réalisateur Robert Milton Young. Short Eyes s'éloigne très sensiblement des productions réalisée bien des années après. Version masculine de mythiques WIP (Women in Prison), ce film fait état d'un quartier dans lequel sont retranchés noirs, blancs et portoricains. Dans une certaine mesure, l'intrigue évoque certaines complaisance de la part des gardiens. Sans être amis avec les prisonniers qu'ils ont la charge de surveiller, on ne peut pas dire que ces derniers aient vraiment à souffrir de conditions de détentions particulièrement atroces. Quelles que soient les confessions religieuses où les ethnies condamnées à se côtoyer, tout semble se dérouler à peut près convenablement. La première partie de Short Eyes est d'ailleurs là pour nous démontrer que le racisme qui ne s'exprime jamais vraiment autrement que par les mots (les blancs en faisant très souvent les frais de par leur présence minoritaire), et que les actes de violence sont anecdotiques. Très vite l'on se rend compte de l'aspect réaliste du contexte. Des taulards dont on ne connaîtra jamais vraiment les raisons de leur détention. Un calme apparent qui ne tiendra malheureusement pas sur la longueur avec l'arrivée d'un nouveau... "pensionnaire" en la personne de Clark Davis. Le pédophile évoqué plus haut. Une attitude désinvolte pour un homme qui de part son accoutrement diffère déjà de ses nouveaux co-détenus. Parachuté par erreur dans un quartier où ses jours seront très vite comptés, il pourra cependant compter sur l'écoute et l'assistance d'un certain Juan auquel il va se confier. Si de ce fait, l'homme se met en danger, c'est pourtant un gardien qui révélera les raisons de l'incarcération de Davis. Dès lors, le jeune homme est rejeté et va vivre un véritable enfer.

Un enfer tout relatif puisque Robert Milton Young s'attarde avant tout sur les co-détenus de Clark. Et si même le comportement des autres envers le pédophile est assez virulent, les actes véritablement barbares perpétrés à son encontre vont se révéler plutôt rares. On se souviendra cependant très longtemps du sort que vont lui accorder ses co-détenus dans les derniers instants du long-métrages. Un fait marquant, troublant au point de déranger même si l'on ne peut excuser les actes dont il s'est rendu coupable dans le passé. Alors que l'on aurait dû immédiatement faire preuve de rejet envers cet abjecte criminel, Robert Milton Young décide de tourner une scène dont l'importance va se révéler considérable : Clark Davis (l'acteur Bruce Davidson) face à Juan. Se confessant sur les faits qui l'ont envoyé en prison ainsi que sur des actes antérieurs censés le rendre encore plus épouvantable qu'il n'y paraît, le récit de Clark va avoir l'effet inverse. Au final, celui que l'on jugeait bien avant de l'avoir entendu prononcer ses premiers mots apparaît comme un être presque normal. Du moins, lorsqu'il réalise lui-même que ses actes sont immoraux et abjectes. Clark n'est plus désormais le monstre que l'on imaginait mais un homme malade dont les déviances sexuelles incontrôlables ne sont jamais simplement guidées par le désir de faire le mal mais par des pulsions auxquelles il est incapable lui-même de mettre un frein.

Dans le genre « film de prison », Short Eyes est une totale réussite. Magistralement interprété par une foule d'acteurs qui n'en font jamais des tonnes pour s'imposer, l’œuvre de Robert Milton Young est passionnante de bout en bout et ne pâtit d'aucun temps mort. Inspiré d'une pièce écrite par le dramaturge et poète portoricain Miguel Piñero est assurément l'un des meilleurs films du genre. Outre les acteurs cités plus haut, on retrouve également Nathan George que l'on a pu notamment découvrir dans Vol au-dessus d'un Nid de Coucou, Les Pirates du Métro et Brubaker ainsi que le chanteur chanteur, auteur et compositeur Curtis Mayfield dans le rôle du prisonnier Pappy, lequel a également signé la bande originale du film...

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