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mardi 30 août 2022

El Reino de Rodrigo Sorogoyen 2018) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Alors que son dernier long-métrage As Bestas est sorti sur les écrans de cinéma voilà quelques semaines, revenons sur l'une des œuvres passées du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen. Auteur en 2016 d'un Que Dios no perdone imparable, celui-ci revenait deux ans plus tard avec un nouveau thriller s'éloignant du cadre stricte de l'instruction judiciaire ou policière pour s'intéresser au monde de la politique et des magouilles concernant des détournements de subventions européennes. En vedette, l'acteur Antonio de la Torre qui tenait le rôle de l'inspecteur Velarde dans le précédent long-métrage de Rodrigo Sorogoyen. Dans El Reino (à ne surtout pas confondre avec la série argentine du même nom), il y perd son bégaiement mais y gagne un surcroît d'assurance. Alors qu'il y interprète le rôle de l'homme politique Manuel López Vidal, membre du parti au pouvoir dans le pays, le voilà impliqué dans une affaire de détournement d'argent et de corruption auquel les principaux dirigeants du parti choisissent de faire porter le chapeau. En effet, son ami et associé Paco Castillo étant le principal responsable de magouilles liées à des compte bancaires suisses mais étant protégé par José Luis Frías qui est à la tête du conseil régional, lors d'une réunion organisée par la cheffe du parti, il est décidé que Manuel sera le seul et unique responsable de détournement et de corruption ! Marié et père d'une fille, ce dernier veut pouvoir assurer l'avenir des siens et décide finalement de faire peser dans la balance des éléments de l'affaire dont il détient des preuves... Si Que Dios no perdone démontrait déjà le savoir-faire du réalisateur espagnol dans le domaine du thriller policier, son efficacité n'est toujours pas mise à rude épreuve avec ce second long-métrage réalisé en solo (après la comédie romantique 8 Citas en collaboration avec Peris Romano en 2008 et Stockholm en compagnie de Borja Soler cinq ans plus tard)...


Et pourtant, dieu sait si les intrigues politiques ne sont jamais une mince affaire à mettre en scène. Toujours en compagnie de la scénariste Isabel Peña qui demeurera fidèle jusqu'au bout puisqu'elle participera aux écritures de Madre en 2019 et de As Bestas en 2022, Rodrigo Sorogoyen tricote une fois de plus une intrigue au cordeau qui fait la part belle au réalisme sans pour autant mettre de côté le divertissement. Car quelles que soient les allures que prend le récit, profondément ancré dans un univers politique dont les relents sentent de nos jours toujours aussi fort, l'espagnol transforme l'intrigue en un thriller aux rebondissements permanents, entre trahisons, doubles-jeux, enquêtes, mêlant à l'affaire les médias, la famille et l'entourage du héros dont se détournent la plupart des collaborateurs et dont certains seront les victimes collatérales. Brillant de bout en bout, démarrant sous les allures d'une comédie politique légère, le récit de El Reino enfonce peu à peu le personnage de Manuel jusqu'à l'engloutir. Un personnage qui, disons le au passage, est interprété par un Antonio de la Torre absolument remarquable. Face aux médias, face à ses collaborateurs, face à ses amis, ses ennemis, face aux traîtres et face même aux siens, le politicien ne craque pas, reste ''presque'' de marbre (avec, parfois, une très légère tendance à perdre son sang-froid), mais surtout, demeure humble face à la curée générale, pourtant ici discrètement mise à contribution. D'où la présence d'esprit du réalisateur espagnol de ne jamais vouloir en mettre plein les yeux à un public qui en déjà suffisamment l'habitude avec le cinéma outre-atlantique. Ici, tout est dans la modération sans pour autant être dans l'ennui. Passionnant, angoissant, ô combien divertissant, El Reino peut également compter sur la partition musicale du compositeur né à Paris en 1979, Olivier Arson, qui tout comme la scénariste est un fidèle de Rodrigo Sorogoyen et qui tout comme pour la bande son de Que Dios no perdone signe ici une partition toute en...''tachycardie'' qui colle parfaitement à l'action. Un must !

 

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