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lundi 16 décembre 2024

Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills de Paul Bartel (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Pour son avant-dernier long-métrage cinématographique, le réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain Paul Bartel s'est ''dangereusement'' approché de l'univers trash et décalé propre à son compatriote John Waters dont certaines œuvres signées dans les années quatre-vingt, quatre-vingt dix et 2000 ont frayé avec la classe américaine dite respectable (Polyester en 1981, Serial Mother en 1994). Du moins en apparence puisque de ces univers aseptisés, couleurs bonbons et bigots, l'un comme l'autre en ont fait le terrain de jeu d'études sur le comportement humain. Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills (ou, Scènes de la lutte des classes à Beverly Hills), Paul Bartel dresse le portrait hétéroclite d'une famille aisée, ainsi que des compagnes (compagnons) et des employés qui partagent leur existence. Un panel de personnalités allant de la veuve au couple divorcé, en passant par leur progéniture et les domestiques. Comme des animaux en cage réunis le temps d'un week-end exposant leurs travers cachés sous les apparences de l'aisance financière, Clare, Lisabeth, Howard, Peter, sa fiancée To-Bel et les enfants Zandra et Willie vont être réunis pour une sarabande de sexe où les amants et les amours se retrouveront interchangeables. Avec Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills, Paul Bartel s'amuse à décortiquer le quotidien et les préoccupations de chacun de ces nantis. Sans oublier de développer chacun des caractères même s'il doit souvent sacrifier le réalisme au profit de la caricature. Clare Lipkin (Jacqueline Bisset) vient de perdre son époux Sidney (Paul Mazursky) dans de bien curieuses conditions. Ce qui n'empêche pas le fantôme de ce dernier d'apparaître à l'image à deux ou trois occasions. Cette jolie blonde de trente-cinq ans qui suit des cures d'amaigrissement dans l'établissement tenu par le Docteur Mo Van De Kamp (incarné au compte-goutte par Paul Bartel lui-même) est une ancienne star de Sitcom qui espère bientôt retrouver les plateaux de télévision. Elle accueille chez elle sa voisine et meilleure amie Lisabeth Hepburn-Saravian (Mary Sharkey) dont l'ex-mari Howard (Wallace Shawn) a préféré se séparer pour une autre poule avant qu'il ne se décide à réapparaître justement ce week-end là, la queue entre les jambes. Vient ensuite Peter (Ed Begley Jr.), le frère de Lisabeth, au bras duquel débarque sa nouvelle petite amie To-Bel (Arnetia Walker) qu'il ne connaît que depuis quelques jours.


Du côté des enfants, le casting est déjà beaucoup plus aride puisque seuls Rebecca Schaeffer et Barret Oliver apparaissent respectivement à l'image dans les rôles respectifs de Zandra Lipkin et Willie Saravian. Puis viennent les employés incarnés par Ray Sharkey, Robert Beltran et Edith Diaz. Les deux hommes incarnent Frank et Juan. Le premier est aux services de Lisabeth et le second à ceux de Clare. Alors que Juan est menacé par un gangster de finir accroché au par-choc de sa voiture s'il ne rembourse pas sa dette de cinq-mille dollars au plus tard le lundi qui vient, Frank lui offre gracieusement la somme en question... mais lui demande en contrepartie d'accepter un pari. L'un et l'autre devra séduire l'employeuse respective à l'issue de quoi le vainqueur.... enfin, vous découvrirez ceci par vous-même. Sans égaler les grandes comédies de mœurs américaines des années quatre-vingt ou même l’irrévérence propre au cinéma de John Waters, Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills assure malgré tout le spectacle. Les femmes sont superbes et certains interprètes masculins délicieusement aux abois. Une comédie faussement érotique puisque la nudité s'arrête à quelques plans de la poitrine appartenant à Mary Sharkey. Si l'objectif de Paul Bartel était de choquer son public, le film est, de ce point de vue là, raté. On est loin ici des petits budgets qui s'élevaient à cinq-cent mille dollars puisque Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills bénéficia de la coquette somme de trois millions de dollars et demi. De quoi s'offrir un décor digne de cette famille peu encline à respecter l'ordre établi par chacun des couples qui en font l'institution. Ici, tout le monde couche avec tout le monde. Quel que soit l'âge et même, parfois, quel que soit le sexe ! Si le long-métrage se veut subversif, l’irrévérence semble avoir malheureusement beaucoup de mal à pousser la porte d'entrée pour s'y vautrer. Sympa, sans plus...

 

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