Gerard Rève se rend à
Flushing pour une conférence littéraire où il doit lire et
répondre à des questions devant un parterre de fans. Alors qu'il
s'apprête à prendre le train, il tombe devant un très beau jeune
homme pour lequel il tombe sous le charme. Un fois à bord du train
qui l'emporte vers Flushing, Gerard a des hallucinations mystiques
effroyables. Homosexuel et alcoolique, cet écrivain chrétien
convaincu, a de très fréquentes visions et fait quotidiennement des
cauchemars mêlant la vierge Marie à des scènes particulièrement
violentes.
Alors qu'il est enfin
arrivé à destination, il est accueilli par le Dr de Vries,
l'organisateur de la conférence et fait très vite la connaissance
avec une jeune femme qui ne cesse de le filmer lors de la conférence.
Une certaine Christine Halsslag, trésorière et veuve d'un riche et
célèbre concepteur de produits d'entretiens capillaires et
propriétaire d'un institut de beauté connu dans la région.
Christine présente à Gerard l'hôtel dans lequel une chambre a été
réservée pour l'écrivain. Situé à proximité du lieu de la
conférence, Gerard constate avec effroi que la façade de
l'établissement est exactement la même que celle de l'hôtel qu'il
a entraperçu dans les visions qu'il a eu dans le train plus tôt
dans la journée. L'auteur de romans refuse donc d'y dormir après la
conférence et Christine lui propose de passer la nuit chez elle.
Après réflexion Gerard accepte suit la jeune femme jusque chez
elle. Là, le couple improvisé va passer la nuit dans le même lit,
faisant l'amour et s'endormant jusqu'au lendemain matin...
Sixième long-métrage de
Paul Verhoeven, Le Quatrième Homme fait partie de ces œuvres
sulfureuses dont l'auteur de Basic Instinct s'est rendu
coupable durant la partie néerlandaise de sa carrière. L'histoire
même de ce film ressemble étrangement à celle qui verra Michael
Douglas et Sharon Stone nouer une relation particulièrement ambiguë.
Ici, ce sont Jeroen Krabbé (Gerard Rève) et Renée Soutendijk
(Christine Halsslag), alors à l'époque égérie de Paul Verhoeven,
qui sont les principaux interprétes d'une œuvre mêlant.
Quasi-systématiquement cataloguée comme veuve noire dans la
majorité des résumés disponibles sur la toile, la réputation que
se fait de Christine l'écrivain et loin d'être une certitude. En
effet, rien ne vient corroborer les soupçons de Gerard dont les
tendances alcooliques provoquent chez cet homme des visions
surréalistes particulièrement inquiétantes. Des tableaux
d'ailleurs souvent stupéfiants où le sexe, même s'il n'est pas
ouvertement reconnu, se mêle au sang et à la religion.
On n'en apprendra
finalement pas grand chose sur la très énigmatique Christine, et
surtout pas de la bouche de son autre amant, Hermann. Un homme fade,
sans véritable charisme malgré un physique avantageux. Tout dans le
générique du début de ce Quatrième Homme reflète
le contenu du film dans lequel Paul Verhoeven nous invite à nous
plonger. C'est même peut-être le seul indice du film qui puisse
confirmer les doutes de ceux qui voient en Christine une veuve noire
ayant tué ses trois précédents maris. Toujours est-il que derrière
les incessantes questions que l'on se pose, on retient avant tout la
virtuosité du cinéaste et l'extraordinaire interprétation de
Jeroen Krabbé et Renée Soutendijk. Le Quatrième Homme
demeure après sa vision et même
après des décennies comme une œuvre mystico-religieuse et violente
d'une puissance fantastique. L'un des meilleurs films du cinéaste
durant sa période néerlandaise, le dernier puisqu'ensuite Paul
Verhoeven ira tester ses talents de cinéastes au États-Unis avec un
autre film de très grande qualité : La Chair Et Le
Sang...
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